Elle tournait et retournait
Autour de son lit défait
N’en avait pas changé les draps
Et ne l’aérait surtout pas
Pour conserver encore un peu
L’odeur fébrile d’amoureux.
Là, parfois, en fermant les yeux ,
Elle croyait que tout au creux
De son épaule musclée
Elle était pelotonnée.
Elle croyait sentir encore
Sous sa main vide qui explore
Le dos, les reins et la toison
Le torse du bel étalon ,
Les petits cheveux de son cou
Que dans leurs ébats sans tabous
Se retrouvaient dans sa bouche.
Mais , hélas, la sombre couche
Peu à peu s’affadissait,
Le temps doucement effaçait
Jusqu’au dernier relent sublime
Cependant au fond de l’abîme
Traîtreusement le grand oiseau
Par capote de deux chevaux
En cet affreux soir de noël
Etait parti sur choc fatal.