Beaucoup de jeunes, en cachette écrivent des poèmes. Il ne fallait pas trop de persuasion pour les convaincre de venir les partager au cours d’une soirée conviviale dans un décor à imaginer: la cuche aux poèmes (tas de foin) la fontaine poèmes au vent….Les poèmes sortis étaient lus par leur auteur ou par celui qu’il désignait… AUCUNE CRITIQUE NE VENAIT TERNIR LES ENTHOUSIASMES….On était loin du passage obligé par « l’atelier d’écriture » sous la férule d’un « coach »…. Les poèmes vivaient au grand jour, Je crains, comme je n’en vois plus guère que ceux d’aujourd’hui ne naissent dans les sous-sols délabrés avant de sortir violemment vengeurs ….Les vieux combattants d’HERNANI, les corsetés de la virgule auront beau faire , les jeunes écriront
Mes petits albatros, on vous coupe les ailes
Autour de votre bec, un lacet en bâillon
Une bague « high tec » sur la patte moignon
Tatouage sur l’os et geôle grand modèle,
On veut vous enfumer des gaz de l’achéron.
La férule brandie du maître mort-vivant
Voudrait vous imposer le réflexe tremblant
A ses pieds cliquetants, de la prosternation.
Fumeur de parchemin, son haleine fétide
Embrume vos destins comme la pluie acide,
Mais les plumes lissées de votre dos solide
Ne laissent pas passer le vil crachat putride.
Cet article a été posté le Samedi 26 février 2011
Il est hélas difficile, en 2025, de ne pas laisser passer le « vil crachat putride ». Important d’éviter la prosternation pour que vive en nous l’écriture, qu’elle soit en prose ou en poésie. Sans oublier bien sûr qu’ écrire, c’est aussi lire les autres, que l’on fasse des poèmes ou de la prose
Cela se passait dans le début des années 80, ou pour avoir un local une soirée pour la libre expression de la jeunesse, il fallait braver le mépris et la crainte d’adultes formatés à d’autres types d’expression. Si jamais l’expression des autres ne sort au grand jour, elle ne risque pas d’être lue.
Pour aplanir les opinions, la préparation collective de la fête du bi-centenaire a permis aux plus érudits de rechercher et de raconter pour un spectacle qui incluait plus de la moitié du village dans les préparatifs à chacun de faire entendre ce qu’il voulait faire découvrir.