A la ferme, dans mon enfance,
Il y avait une chienne noire.
Parce qu’elle se faufilait, je pense
Entre les gerbes et le pressoir,
On l’appelait « La Roulette »
Elle vivait avec la famille,
Léchant les mains, gardant les bêtes,
Couchée souvent, paisible fille,
Près du fauteuil de la grand-mère.
Ma soeur devait avoir trois ans
A l’affût d’essais élémentaires
Marcha une fois innocemment
Sur la queue poilue…Haou! Haou!
Aboya la chienne… « Je marche, hou, hou
Sur la queue de la Roulette »
Reçut un coup de dent de la bête…
Horreur et damnation!
Elle l’a mordue!
Elle l’a mordue!
Personne ne fit la mention
Que la fille l’avait provoquée.
Chez des adultes fut exilée.
L’exil est toujours douloureux, mais la Roulette a sans doute pu rouler sur son bonhomme de chemin…
Et garder les vaches d’une autre ferme!