Archive pour mai 2024

Radotage: La dame à la voilette (quinzaine du conte)

Jeudi 23 mai 2024

LA DAME A
LA VOILETTE 

  

La petite fille courait à la poursuite de la libellule. Sa robe rose à volants se soulevait à chaque saut pour tenter de capturer le grand insecte convoité, qui semblait l’attendre avant de repartir soudainement quelques pas plus loin…ici…là…encore plus loin. Et c’est ainsi que de brin d’herbe en touffe de carex, PLOUF ! la petite plongea dans la mare boueuse dont le fond commença à l’engloutir.Elle tenta en vain de se débattre, mais la fange noirâtre obstruait ses yeux et ses narines…quand elle se sentit soudain tirée doucement vers la surface. Une dame était là, curieusement habillée d’une robe à fleurs noires, avec un chapeau à voilette, qui la déposait doucement sur le sol ferme et ôtait le plus gros des dépôts nauséabonds de son visage et de ses cheveux. 

« Où es-tu LILA ?cria la mère. 

_Maman ! répondit l’enfant. La génitrice accourut, constata les dégâts…maman, elle est gentille, la dame, elle m’a tirée de l’eau, moi je n’arrivais pas à sortir, je n’y voyais plus rien, et puis elle est arrivée ». 

La mère regarda alentour : il n’y avait personne, à part l’école et la maison inhabitée qui se trouvait derrière, le vide était complet. 

  

  

« Quelle dame, LILA ? Il n’y a personne ! 

_Si, maman , une dame un peu comme mémée avec un chapeau et puis un rideau devant la figure !Elle m’a aidée, je te dis ! 

_Ecoute, LILA, je t’assure qu’il n’y a personne. Es-tu sûre que tu as vu quelqu’un ? Aurais-tu de la fièvre ? »Elle tâta le front brûlant et aussitôt s’inquiéta. 

Le médecin, mandé d’urgence rassura la mère, administra un sédatif à l’enfant…et tout le monde sut qu’il s’agissait d’une hallucination due à la fièvre provoquée par le plongeon dans l’eau glacée . 

Quelques mois plus tard, ce fut un garçon qui parla de la dame en noir. 

Il avait, raconta-t-il à son institutrice, grimpé au sommet du pommier sauvage.La branche s’était cassée.Il était tombé….mais…une dame en noir avec un chapeau bizarre l’avait rattrapé juste au moment où il allait se fracasser sur le mur… 

L’institutrice se demanda bien qui pouvait être cette dame…elle chercha dans son esprit qui pouvait porter un chapeau curieux avec une robe noire…elle ne voyait pas !Pourtant,l’enfant lui montra d’où il était tombé, et choir d’aussi haut sans blessure…alors, elle alerta les pompiers qui transportèrent le gamin sûrement victime d’un traumatisme qui le faisait déraisonner, à l’hôpital… 

Mais, à l’hôpital, on ne décela nulle blessure…Aux alentours de sept ans, les enfants sont parfois mythomanes…Elle l’exhorta, une autre fois à dire la vérité vraie. 

Quand juillet arriva, avec la transhumance des colonies de vacances, tous les prés retentirent des jeux des enfants des villes, inconscients des pièges de la campagne. 

Il advint que l’un d’eux, plus téméraire que les autres, avisa le taureau au museau annelé qui paissait dans le parc au milieu de la vallée. 

Faussant subrepticement compagnie à son moniteur et à ses camarades, il se glissa dans l’enclos…Le taureau plissa la joue et le fixa de côté. L’enfant avança. Le pied du taureau se mit à gratter la terre. L’enfant, par un contournement cherchait à le saisir par les cornes. Le taureau bandait ses muscles, prêt à charger quand la dame apparut, un aiguillon en main et obligea l’animal à s’écarter pendant qu’elle entraînait l’enfant vers le chemin. 

La clôture était à peine franchie que le « mono » et son groupe revenaient…La dame s’était volatilisée…L’enfant passa aux yeux de ses copains pour un sacré blagueur :une dame en noir avec un chapeau ?On ne voyait personne à l’horizon !Il eut beau dessiner le portrait de la dame, personne ne le crut : elle était si curieusement habillée ! 

Un après-midi d’hiver, le vent s’était soudain réveillé en tempête. Trois enfants qui revenaient de l’école s’étaient complètement égarés hors de la route que personne ne distinguait et tournaient en rond dans le pré de « MONCHILLON » sans jamais progresser en direction des FRANCONS. Tout à coup,dans la « cire »,* ils distinguèrent une dame en noir au chapeau à voilette qui leur donna la main et les ramena sur le chemin…Nul ne voulut croire  à leur histoire :la tombée de la nuit, la tempête, avaient dû dessiner des ombres…et puis, un chapeau à voilette dans le vent ! ! !…Pourtant, ils dessinèrent tous le même portrait ….Elucubrations d’enfants. 

C’est alors qu’ils allaient visiter la « maison du patrimoine » avec leur maîtresse, que les enfants reconnurent sur une vieille photo la dame au chapeau. Sachant bien que personne ne les croyait, ils questionnèrent le conservateur : qui était cette dame qu’ils avaient cru voir dans la tempête, ? 

Qui ? difficile à savoir ! Ces photos venaient de la collection du photographe du village voisin : le leur !LANS !…Il chercha…et ce qu’il trouva fit dresser ses cheveux sur son cerveau rationaliste. 

La dame dont parlaient les enfants et qui leur était soi-disant apparue avait rendu brutalement l’âme depuis plus de cinquante ans.Le drame de sa vie, elle qui adorait les enfants, avait été de rester stérile, d’où, avec son mari, ils avaient sombré dans cette drogue qui, à l’époque inspirait plus d’indulgence que de condamnation….jusqu’au soir d’ivresse plus grave que les autres où son époux avait confondu sa cuisse avec un jambon… 

Condamnée à errer autour de sa maison, avait-elle choisi de venir en aide aux enfants en détresse? ? ? 

*neige projetée par le vent 

Préparez-vous ! Les paris sont ouverts!

Jeudi 23 mai 2024

Depuis des jours on l’annonce

Le combat de coqs est prévu

Prime peut-être à celui qui fonce?

L’un des deux sera de la revue…

Les bookmakers se remplissent les poches

Y aura des plumes, y aura du sang

Plus le combat sera moche

Plus les paris iront montant…

Les ergots sortis pour l’affaire

Les becs aiguisés de mots tranchants

De prudence se soucieront guère

Spectateurs assoiffés de sang…

Radotage: Cling la petite cloche(quinzaine du conte)

Mercredi 22 mai 2024

Cling, la petite cloche

CLING était une petite cloche qui aimait bien qu’on la caresse : ça lui faisait battre le cœur, et alors, il fallait l’entendre chanter : « cling ! cling ! cling ! cling ! »…Le matin, pour réveiller les enfants, à midi, pour le déjeuner, à quatre heures pour le goûter, à huit heures pour le coucher.

Mais voilà qu’un matin, c’était un jeudi noir d’octobre, CLING n’a plus vu sa maîtresse venir la caresser comme d’habitude et elle a attendu vainement sa venue toute la journée. Elle avait disparu….Elle fut soudain très triste et se mit à pleurer, et ses larmes, en tombant, faisaient : clong ! clong ! clong !…Il n’y avait pas de bruit dans la maison : sa maîtresse avait DEMENAGE A
LA CLOCHE DE BOIS.
Alors, CLING a décidé d’aller à la recherche d’un emploi. Elle a marché sans bruit, en retenant son cœur. La porte était ouverte.Comme elle arrivait dans le jardin, elle entendit pester, c’était le jardinier : « Mais où est donc passée cette cloche de malheur ?» Alors, CLING sentit son cœur bondir de joie et elle accourut : cling ! cling ! cling ! cling ! ….Le jardinier la regarda : « Ce n’est pas de toi que j’ai besoin, je cherche ma CLOCHE A SALADE »…La petite cloche en fut tout attristée…clong ! clong ! clong ! clong ! ….Mais elle était courageuse, la petite CLING, le chômage, elle le refusait, elle n’était pas décidée à FINIR A
LA CLOCHE.Elle cherchait un emploi,être repoussée par le jardinier,c’était vraiment TROP CLOCHE….Elle continua donc sa recherche.En passant dans la rue, elle vit deux dames qui parlaient. CLING ne comprenait rien à leur histoire, mais, soudain, elle entendit, et cela la fit bondir de joie : « J’aimerais entendre UN AUTRE SON DE CLOCHE» CLING arriva en chantant à tue-cœur…juste au moment où la deuxième disait : » Je vais FAIRE SONNER
LA GROSSE CLOCHE »…Alors, CLING comprit que l’emploi n’était pas encore pour elle…clong ! clong ! clong ! clong ! …Mais CLING n’allait pas se désespérer longtemps, elle continua à chercher : elle trouverait bien quelqu’un pour l’employer…
En passant devant la boutique de vêtements pour enfants, une petite fille trépignait : « Je veux une JUPE CLOCHE ! » CLING ne savait pas ce qu’était une jupe, mais puisque la petite voulait une cloche, elle serait là ! elle serait à son service, et, quand elle la caresserait, son cœur battrait de joie : cling ! cling ! cling !
CLING entra, roula aux pieds de la petite fille et entonna son plus beau chant de joie : clingg ! clingg ! clingg ! clingg !…Hélas ! LA petite capricieuse ne comprit pas et la posa sur une étagère…. « Je veux une JUPE CLOCHE » répètait-elle. CLING comprit…clong ! clong ! clong !
Comment faire, quand on est cloche pour descendre d’une étagère et continuer à chercher ?
Heureusement, la vendeuse l’aperçut et se dit : « Quelqu’un a dû l’oublier…je vais la placer devant la porte… on reviendra la chercher » CLING aussitôt roula sans bruit en retenant les battements de son cœur et repartit chercher du travail…
Justement, au moment où elle sortait, un monsieur tout rouge et gesticulant se trouvait sur le trottoir : « Je vais leur SONNER LES CLOCHES ! vocifèrait-il »… CLING n’était pas très rassurée : le monsieur avait l’air très en colère, mais elle s’approcha tout de même avec un peu d’espoir, mais, sans la voir, le monsieur lui donna un grand coup de pied. Elle eut très mal, la petite cloche, et elle pleura longuement : clongggg ! clonggg ! clonggg ! clongg ! clong !…Mais elle était courageuse, elle repartit en quête d’un travail.C’était plus difficile : le monsieur lui avait fait mal à la jambe : elle avançait A CLOCHE-PIED !
Au bout d’un moment, elle arriva devant un restaurant. Justement, à ce moment-là, un groupe de personnes arrivait. Elles étaient très excitées, très joyeuses. CLING tendit l’oreille : auraient besoin d’elles ?…Ce qu’elle entendit lui glaça le sang : « ON VA SE TAPER
LA CLOCHE ! » Cling se fit toute petite pour pleurer : clong… !
Pendant ce temps, elle attrapait au vol des bribes de conversations : « C’est CLOCHE tout de même !…il y a QUELQUE CHOSE QUI CLOCHE….Chaque fois, elle arrivait : cling ! cling ! cling ! cling !….On la regardait sans comprendre : QUI N’ENTEND QU’UNE CLOCHE N’ENTEND QU’UN SON !
Elle chercha longtemps, notre petite cloche…Elle entra même à l’A.N.P.E….Là l’employé consulta ses registres : « Voyons ! cafetier…cireur…classement…CLOCHE ! oui ! on cherche des CLOCHES chez les plongeurs »
CLING n’hésita pas et prit le train pour se rendre à la mer…mais les plongeurs souhaitaient UNE CLOCHE DE PLONGEE….un caisson quoi !
Alors, la déprime survint. CLING pleurait toute la journée. CLONGGGG !CLONGGGG ! CLONGGG ! CLONGGG ! CLONGGG ! CLONGGG !
…..UN musicien passa par là, l’entendit, cela lui apporta une idée géniale : il composa une opérette qui eut beaucoup de succès :LES CLOCHES DE CORNEVILLE….CLING devint son égérie, sa muse, son inspiratrice. Il la couvrait de cadeaux : des bijoux, des colliers, des perles…il lui offrait tout ce qu’elle voulait, et elle, qui était gentille, partageait avec tout le monde, mais elle le faisait en secret…
C’est pourquoi, parfois, au printemps, après le passage de CLING, on trouve des friandises dans le jardin

Aérez! Aérez!

Mercredi 22 mai 2024

(inspiré par « Presquevoix Canalblog 21 mai 2024) Un vieux qui se promène le cul nu…

N’oubliez surtout pas d’aérer!

L’a-t-on entendu pendant le confinement!

Pour votre santé préserver

Faut changer d’air régulièrement…

On peut stimuler le naturisme

Au grand dam de tous les textiles:

La peau a besoin d’exotisme

Et ce n’est pas fantasme sénile.

L’humidité fait rouiller…

Plus le glaive est vieux, plus il craint,

L’air, autour, faites circuler,

Pour le conserver d’airain…

Les vieilles avaient, autrefois,

Trouvé une ventilation subtile

Sans que personne ne le voie

Sous la largeur des crinolines…

Bien sûr, qu’étaler les jouets,

Peut  amener les femmes fébriles,

A se référer aux décrets

Et pourquoi pas à l’évangile!

 

 

 

Radotage:Pourquoi les moutons ont de la laine frisée. (quinzaine du conte)

Mercredi 22 mai 2024

Jeudi 3 mars 2011

 

 En ce temps-là, les moutons n’avaient pas de laine, mais seulement de longs cheveux. C’était un long travail, pour la brebis, chaque matin de coiffer ses enfants avant de les laisser sortir. D’autant plus que leurs cheveux, dans les jeux de la veille s’étaient souvent mêlés à la boue des mares, aux herbes et aux fleurs. Chaque matin était ainsi  un vrai supplice, et la pauvre brebis avait le cœur fendu en entendant les pleurs de ses petits agneaux pendant qu’elle leur coiffait avec des branches de berbéris, les poils de la tête, des pattes et du dos. MAIS O N NE SORT PAS SANS AVOIR FAIT SA TOILETTE n’est-ce pas !Elle s’ouvrit du problème au GRAND ESPRIT DES ANIMAUX. C’était un jour de fête .Le GRAND ESPRIT était très occupé à faire installer ici une étoile, là un nuage, ailleurs un éclair…..Il comprit qu’elle se vantait de faire pleurer ses petits. Il lui rappela donc que la convention internationale des droits des petits d’animaux interdisait de les faire souffrir. Maman BREBIS était navrée : ce n’était pas de gaieté de cœur qu’elle voyait geindre ses agnelets…. Mais elle ne pouvait pas les laisser sortir sans effectuer leur toilette !Elle revint donc un autre jour demander conseil au GRAND ESPRIT. Ce jour-là, le GRAND ESPRIT était allongé sur un nuage. Il l’écouta longuement puis décida de venir se rendre compte sur place de l’acuité du problème. Il ne put que constater combien était douloureuse cette toilette pour les petits agneaux. Le GRAND ESPRIT alors resta pensif : lors de la création, il n’avait pas prévu ce détail important. En remontant au ciel sur sa nuée royale, il chercha longuement une idée originale…Supprimer la toison ?… Les agneaux auraient froid…Les enfermer en cage ?…Il voit le désarroi .Leur donner des écailles comme aux poissons ?…Les agneaux ne nagent pas. Des plumes comme les oiseaux ?…Ils ne volent pas ; .C’est alors que survint, tout au bas du nuage, un insecte chagrin, désespéré : il était au chômage. Le GRAND ESPRIT alors eut une géniale idée. Il dit au papillon figé comme prostré qu’il aurait pour lui du travail pour la nuit.« Ce soir, prends tes petits, et va tondre l’agneau, le mouton, la brebis. Tu dois les rendre beaux, heureux , épanouis. »Dès le soir tombé, l’insecte arriva. Aidé de ses petits, les ovins il tondit. Il fallut pour cela vraiment très peu de temps :couper deci, delà, et en avant les dents…Le jour n’était pas né que les bêtes tondeuses avaient débarrassé de leurs cheveux leurs clients endormis, tant était grande leur ardeur. Elles crièrent en chœur : « GRAND ESPRIT, c’est fini ! »Le GRAND ESPRIT accourut, examina les bêtes… « Trop court ici : on dirait une brosse !…Trop long pour celui-là…Soudain sa main experte sentit une larve enroulée…Cela formait bouclette….MITE, pour terminer, prends un fer à friser, afin qu’on ait plaisir à caresser. »Et voilà, mesdames et messieurs, c’est depuis ce temps que le poil des moutons est frisé et laineux. Les agneaux sont contents !Quant aux larves de mites, elles ont acquis le droit de jouer dans la laine coupée, et, encore aujourd’hui, si vous voyez des trous dans vos chandails, ne leur en veuillez pas : c’est le GRAND ESPRIT qui les autorisées

Radotage: Le chat noir de la bonne(quinzaine du conte)

Mardi 21 mai 2024

Jeudi 3 mars 2011

Il y avait autrefois, au hameau des VIERES un vieux paysan. Il était célibataire, malade, alors, il avait embauché, pour lui faire son ménage et le soigner, une petite bonne bien accorte… mais à l’âge du maître !….et malade comme il l’était…. ! Le pauvre paysan sentait sa mort venir, mais il ne pouvait pas trépasser : pensez !Qui aurait pris soin de son chat ? Un chat noir !…Chacun sait qu’abandonner un chat noir porte malheur ! ; ;….et….à l’heure de mourir…. Qui peut savoir ce que cela pourrait coûter ! ?Un soir qu’il pâtissait un peu plus que de coutume, il se rendit compte que sa vie pourrait bien prendre fin sans délais…Il saisit la main de la jeune bonne, originaire, je crois de GRESSE EN VERCORS et lui demanda de lui promettre solennellement de s’occuper de son chat s’il venait à mourir…La bonne aussitôt de se récrier : « Si cela peut vous rassurer, bien sûr que je le garderai !…Mais vous n’êtes pas près de mourir ! Vous êtes bâti pour être centenaire. Ce soir, vous vous sentez mal, mais demain tout ira mieux. ! »  …enfin, tout ce que l’on dit aux mourants.Pourtant, le lendemain, le patron était mort.La bonne, bien que jeune,se chargea des démarches afin que son patron reçût des funérailles décentes…Puis, aussitôt après l’enterrement, elle se mit en route (à pied, bien entendu ! en ce temps-là on n’avait pas d’automobiles). Il faisait une chaleur torride ce jour-là. Un soleil de plomb dardait ses rayons comme les jours d’orage…Le chat ? Pas de problème ! Le chat la suivait aussi docilement qu’un petit chien.En arrivant aux COCHETTES, elle se retourna ; « Tiens ! C’est bizarre, se dit-elle, on le dirait plus gros ! Oh ! avec les émotions de ces derniers jours, ce soleil, la fatigue…je me fais des idées ! »…Et elle continua à grimper. En arrivant aux PLATRES, elle s’arrêta un moment…Le chat était toujours là…mais aussi gros qu’un petit chien…Pourtant, il ne paraissait pas inquiétant : il venait se frotter à ses jambes, ronronnait sous les caresses. Oh ! pensa-t-elle, la marche me fait gonfler les mains, lui, cela lui fait gonfler le corps…Un peu inquiète, tout de même, elle pressa le pas…Au refuge de ROYBON, le chat avait encore grossi. Elle essaya bien de le chasser, car cela devenait angoissant, mais elle avait beau lui jeter des cailloux, le chat s’éloignait un peu, puis revenait la caresser….Au bas de la pente du COL VERT, elle le voyait aussi gros qu’une panthère noire…Bien qu’il vînt se frotter à ses jambes, la terreur l’étreignit. Elle gravit le raidillon plus vite que la fusée ARIANE….Elle se retourna au col  IL AVAIT PERDU TOUS SES POILS !Ses yeux jaunes brillaient comme des feux !De surprise, elle en tomba à la renverse. D’un bond, l’animal fut sur elle, en un instant, elle fut griffée, mordue, ses vêtements furent lacérés…Je passe sur les traitements qu’elle dut subir….et l’animal disparut.Avec beaucoup de peine, elle se traîna jusque chez ses parents, ne sachant ce qui lui était le plus cruel : la douleur ou la honte….Heureusement, la nuit tombait et peu de maisons se trouvaient sur son passage.Dans sa famille, elle fut soignée pendant de longues semaines…et c’est alors que l’on découvrit que sa ceinture prenait de l’ampleur….Mais, en ce temps là, que faire ? On n’allait pas en ANGLETERRE, et…madame VEIL n’avait pas encore été ministre….et puis, les curés trouvaient très bien que la fille fautive (?)  fût punie !…bien obligée d’aller à terme !…Enfin, pas tout à fait !…Huit mois plus tard, elle mit au monde une espèce d’avorton au visage de chat, aux yeux jaunes, qui braillait toute la journée, qui lui mordait les seins jusqu’au sang pour la téter, qui la griffait comme un fauve….mais….on ne pouvait tout de même pas lui tordre le cou ! !En grandissant, ce fut un de ces enfants terribles : ceux qui coupent les oreilles des chats, qui enfilent les ciseaux dans le derrière du chien, qui assomment les lapins à coups de cailloux, qui mettent le feu dans le foin du voisin…..et PARESSEUX !  BON A RIE N !Pas question de lui faire garder les vaches ! Dès qu’elles le voyaient, elles s’enfuyaient à l’autre bout de la vallée ! Pas question de lui faire faner un andain : avec la fourche, il éborgnait une chèvre, ni faucher : d’un coup de faux, il avait éventré un agneau, ni même sortir le fumier :il écrasait le tombereau, ou bien, la caisse se vidait comme par maléfice au milieu de la cour…un vrai cataclysme ! ! !A l’école, il faisait pis que pendre : le compas dans la cuisse de sa voisine, l’encrier sur la tête du copain…la glu sur le fauteuil du maître qui avait été obligé d’appeler le MAIRE pour découper le vêtement sur place….Le fauteuil, d’ailleurs, est toujours dans le grenier de l’école avec ses morceaux de tissu…. Pourtant, ce vaurien réussissait toujours à avoir de bonnes notes….pas grâce à son application, ni à son assiduité…MAIS ? ? ?…Que peut-on faire quand on n’est bon à rien ?…Quand on n’est bon à rien dans une ferme, on va faire des études !Au lycée de GRENOBLE, on se souvient encore de son passage : l’incendie du dortoir, c’était lui !  la poudre vomitive dans la marmite du cuisinier, c’était lui ! Les pieds de chaises sciés, les trous dans les estrades, la peinture ruisselant sur les livres de la bibliothèque….MAIS TOUJOURS DE BONNES NOTES !BACCALAUREAT MENTION TRES BIEN ! ! !Une banque ouvrait ses portes….On avait besoin de cadres compétents …il fut embauché… Au bout de quelques mois, on s’aperçut que l’argent disparaissait…On avait beau le surveiller, le fouiller, perquisitionner chez lui, rien ! On lui versa une grosse indemnité pour être débarrassé de ses services !Il travailla ensuite à
la POSTE…bien que trié correctement, le courrier s’égarait…Dans une usine où il travailla trois semaines, tout le monde se mit à se battre au lieu de travailler…QUE PEUT-ON FAIRE, QUAND ON N’EST BON A RIEN ?Que pouvait-il faire ?….C’est à ce moment-là qu’il a trouvé sa voie :IL SE MIT A FAIRE DE
LA POLITIQUE, CE FUT LE MEILLEUR MINISTRE QUE LA FRANCE AIT CONNU ! ! !Voyez ce qu’on peut penser des autres !! 

Et tra-la-la lère

Mardi 21 mai 2024

(inspiré par « Entrenous » Canalblog 17 mai 2024)

Et tra-la-la lère

Et tra-la-la itou

Pourquoi donc cet petit air

Revient sans arrêt en nous?

Comme les belles gitanes

Sitôt venues sitôt parties

Dont l’image jamais ne se fane

Dès qu’elles nous ont ébloui.

Pourquoi donc, le bel alcade

Déclenche-t-il jalousies?

N’est qu’un amant de parade

Fugitive frénésie

Qui se laissera entortiller

Par  vicieuse cigarière

Aux appas émoustillés

Tra-la-la, tra-la-la lère

Et tra-la-la, tra-la-la!

 

Radotage: Gigantus (quinzaine du conte)

Lundi 20 mai 2024

                                     GIGANTUS 

  

En ce temps-là, il n’y avait pas de France.A la place des ALPES, s’étendait une mer dont les vagues clapotaient doucement sous le vent.A la place de ce que l’on appelle aujourd’hui le MASSIF CENTRAL, il y avait de grands plateaux où vivait bien tranquille la famille GIGANTUS. Une famille de géants !Le père, GIGANTUS portait une longue barbe, ses mains étaient larges comme trois immeubles d’aujourd’hui et lorsqu’il faisait la sieste, cela durait un siècle ou deux. Quand il se relevait, le creux que son corps avait creusé dans le sol formait ce qu’on appelle aujourd’hui des vallées.(ne croyez pas ces ignorants de géographes, d’instituteurs ou de professeurs qui prétendent que les vallées ont été creusées par des glaciers ou des cours d’eau :s’il y a une vallée, c’est que GIGANTUS s’est couché !) 

La mère, GIGANTINA, s’occupait à faire la cuisine. Mais, pour nourrir des géants, il n’était pas question de leur servir des minuscules côtes d’agneaux, ni des côtes de porcs, ni des côtes de bœufs…il fallait  des dinosaures géants !…Et pour rôtir ces macro-dinosaures, aucune cuisinière à gaz n’aurait convenu, ni même le fourneau des restaurants, non, avec ses deux mains larges comme deux immeubles (elle était plus petite que son mari), elle creusait un grand trou dans le sol, y jetait une forêt entière et faisait tourner sa viande qu’elle accommodait selon une recette que les humains ont oubliée aujourd’hui, pendant quatre ou cinq siècles….D’ignorants géographes, des instituteurs ou même des professeurs ont prétendu depuis que ces trous, ces puys, étaient le cratère d’anciens volcans. Ne les écoutez pas : leur science n’est pas claire ! Ne les écoutez pas ! Ecoutez-moi un peu et vous comprendrez mieux !…Un jour que le soleil brûlait par trop la terre, GIGANTUS partit se baigner quelque peu et pêcher par jeu quelque macro-baleine dans la mer ALEUS…Il plongea d’un coup et la mer remonta de plusieurs kilomètres sur les plages voisines.Il nagea un moment, faisant un peu la planche, quand il aperçut au creux d’un rocher, une petite grotte (petite pour sa main, car pour vous, pauvres humains, elle aurait paru plus haute qu’une cathédrale !) GIGANTUS s’approcha et enfila un doigt. Il sentit quelque chose sous son ongle…Il enfile la main, LE ROCHER MONTE. C’est depuis ce temps que ce qu’on nomme ALPILLES (du nom de : ALEUS que GIGANTUS …PILLE) est apparu ! La bête recule… Il enfonce son bras de l’autre côté du rocher….et de ce bras soulève le JURA…Capture impossible :il enfonce le corps…et c’est ainsi qu’apparaît le VERCORS.La bête recule toujours, il relève la tête pour tenter de voir…et alors, doucement apparaissent l’OISANS et le MONT BLANC !La bête a disparu, il cherche un peu partout…et soulève en passant le MONT VENTOUX, en cherchant, il donne un coup de patte et tout là-bas, en EUROPE CENTRALE surgissent LES CARPATES…Sa recherche étant vaine, il revient en arrière. Il a beaucoup de peine à reconnaître le lieu d’où il était parti. Il pose son pied en un lieu émergé, le pied s’enfonce, l’eau se met à couler : le RHONE était né !GIGANTINO, le petit garçon survient : il entendait du bruit. Il voit ce nouveau terrain de jeux. Il saute par-dessus le ru-RHONE et se trouve bientôt sans que rien ne l’affole assis sur le sommet de notre MOUCHEROLLE.Il se met alors à jouer au palet :il y avait des rochers partout !(bien élevé, il ne les laissait pas traîner : il n’oubliait pas de les ramasser)…mais dans un cas ou deux, pourtant, sa recherche fut vaine : le palet est toujours au lieu-dit
LA MORAINE…(n’écoutez pas ces ignorants géographes, instituteurs ou professeurs qui prétendent que ces « blocs erratiques » ont été déposés par un glacier !)GIGANTINA , inquiète, appelle son enfant : « GIGANTINO ! !GIGANTINO ! ! »….Ecoutez encore son cri aux GORGES DU BRUYANT !Mais l’enfant, fatigué, AUX JEUX s’est endormi..En dormant, il a fait ce que font tous les petits : il a fait pipi….et le FURON s’est mis ainsi à couler !Sa mère arrive, elle est folle d’angoisse : « Ces enfants, quelle poisse ! Jamais ils ne répondent ! »Quand elle le trouve enfin ,comme fait toute mère, elle saisit l’enfant, elle pose son derrière dans le lieu qu’on nomme aujourd’hui LES ALLIERES puis elle frappe sur les fesses ingénues…les larmes aussitôt jaillissent des paupières…C’est depuis que
LA BOURNE a deux sources !Puis elle l’entraîne par le bras, mais le talon coquin du gigantesque enfant creuse en passant DES JARRANDS jusqu’à PONT EN ROYANS un fossé que certains ignorants nomment à tort une gorge.Vous n’êtes pas obligés de me croire…….mais alors, si vous ne me croyez pas, prenez un livre de géographie pour voir ce que disent ces ignorants de géographes, d’instituteurs ou de professeurs ! ! !

RITES FUNERAIRES AU TEMPS DE MON ENFANCE(radotage)

Lundi 20 mai 2024

En ce temps-là, la mort faisait partie de la vie.
Les enfants étaient associés à toutes les « cérémonies »…

Quand après une vie bien remplie de souffrances et de sacrifices offerts à Dieu pour sa rédemption, après avoir reçu « l’extrême onction » de la part du prêtre de la paroisse, une personne mourait, tout le hameau était en deuil.
Le soir, tout le quartier, tous les amis, avertis par le glas, se réunissaient au pied du lit où elle était étendue, dans son plus beau costume, (le visage parfois recouvert d’un tissu blanc) pour la prière du soir collective, suivie de la prière des morts et même, parfois, des litanies. Cette prière était dirigée soit par le prêtre soit par un membre de la famille.
A la fin de la cérémonie, chacun passait devant le corps et, à l’aide d’un rameau de buis, béni le jour des « rameaux » trempé dans un verre d’eau bénite, faisait le signe de croix sur le corps.
Puis commençait la veillée funèbre. Deux à trois personnes restaient toute la nuit à côté du cadavre, dans l’espoir ou la crainte que le constat de décès ait été rédigé trop vite, mais aussi afin de veiller à ce qu’aucun animal ne vienne profaner le corps.
Au matin, le menuisier du village apportait le cercueil, et c’était le travail des héritiers, ou de leurs amis de déposer le corps dans sa dernière couche.
C’était ensuite l’attente de la voiture mortuaire trainée par deux chevaux. Le garde champêtre( ?) surveillait la fermeture de la boîte. Porté soit par des pompiers soit par des hommes de la famille, le cercueil était chargé dans le corbillard devant l’assemblée des hommes tête nue et des femmes à voilettes. Quelque soit le temps ou la distance, le cortège s’ébranlait à pied, jusqu’à l’église où le service funèbre (messe le plus souvent) était célébré, puis vers le cimetière où, parfois, des athées se joignaient aux croyants et, plutôt que manier le goupillon, versaient doucement une poignée de sable sur le cercueil.
La famille, rangée selon le degré de parenté avec le défunt recevait les condoléances de chacun.
Le bistro du village ouvrait une salle pour une libation partagée entre membres de la famille,

amis proches, et, parfois les porteurs, voire le curé.

De l’église jusqu’au cimetière

Lundi 20 mai 2024

(inspiré par « Presquevoix » Canalblog 16 mai 2024)

De l’église, jusqu’au cimetière,

Ne suivez donc pas le cercueil!

Il vous entraine à sa manière

Il vous empêche de faire deuil…

Ainsi parlait mon trisaïeul

Qui s’accrochait à la vie:

Préférait boire au bar des tilleuls

Une grosse gorgée d’eau de vie …

C’est vrai qu’avant la cérémonie,

Il y avait nombre de rites,

Pour rassembler, dans l’harmonie,

Tout le hameau lors de visites…

Chacun réagit à sa manière

Face à l’issue inexorable:

Les uns s’abiment en prières,

Les autres ont remèdes agréables…

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