Une chambre sans livre

C’est une chambre sans livre

Il suffit de fermer les yeux.

Les murs, alors, secrets, délivrent,

Suffit d’entendre leurs aveux.

Ont entendu tant de soupirs

De cris d’amour débordant:

« Encore! Encore! Encore j’expire! »

Au cours de très ardents moments.

Dans le coin, toujours timide,

L’attente secrète de l’amant,

Avec un parfum léger, humide,

Forge au charbon brûlant.

Au noir coin de la penderie

Coulent les larmes de la veuve,

De la mère dont l’enfant est parti,

Dans les tranchées que guerre abreuve.

Il suffit de fermer les yeux

Et toute une encyclopédie

Exaucera peut-être  tes voeux,

Dans l’universelle comédie

Voire la divine tragédie.

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