Dans mon enfance, mon père chantait cette chanson:
Qui veut savoir un plaisant tour
Qu’est arrivé, il y a quelques jours?
Ce sont deux hommes du village
Qui sont allés se promener
Se promener dedans un vert bocage,
Ont entendu le coucou chanter.
« Ecoute, a dit le premier
Le coucou qui chante pour toi
_Oh! non! Ma femme est bien trop sage
Pour me faire infidélités
La tienne est un peu plus volage
Sera pour toi qu’il aura chanté!
_Allons ne soyons pas chicaneur
Allons nous-en chez le procureur:
Le procureur un homme habile,
Il nous dira la vérité… »
Le procureur les ayant entendus
Fit verser à chacun d’eux dix écus.
Le procureur, un homme habile,
Les vingt écus a empochés.
« Allez vous-en, messieurs, soyez tranquilles
Sera pour moi qu’il aura chanté! »
Nos deux nigauds se sont pris par la main
« Allons nous-en boire du vin,
Puisque nos femmes sont si sages
Ayons la joie dedans le coeur
Qui aurait dit qu’un oiseau sauvage
Aurait chanté pour le procureur? »
Un coucou?
C’est une stratégie
Bien connue de l’oiseau
Pondre en catimini
Un oeuf tout aussi beau
Que ceux déjà blottis
Pondus au fond du nid.
Chacun connait très bien
Ce que fait le coucou
Aussitôt qu’il se tient
Un minimum debout
Il renverse les oeufs
Les oisillons fragiles
Un peu plus paresseux
Et vraiment moins agiles.
Mais l’oiseau concerné
S’il sait se faire place
N’est pas très réputé
Pour laisser grande trace…
Dans un grand poulailler
De notre grand pays
Un oeuf un jour surgit
Aussi bien camouflé…
Eh! Bien voilà! Il est venu
A fait le vide dans le nid
Par le cou les grands a tenus
Les a écrasés avilis.
La France des co(u)c(o)ufiés
Ne s’en est jamais remise
Aux vieux, il piqua la chemise
Les pauvres furent pétrifiés
Estropiés, éborgnés
Puis par suprême VICE
Il transforma en milice
Les bistros
Et les restos.
Le revoilà, le bec en coeur
Prêt à continuer le massacre
En criant sur l’autre « horreur! »
Pour arracher son sacre.
FI!