Louloutes

J’écrivais il y a dix ans:

Tout au long de la route

De Grenoble jusqu’ à Romans,

Les bois abritent des louloutes

Qui vous invitent gentiment.

Les noires aux formes rebondies

Et au sourire éblouissant

Proposent à celui qui mendie

Des jeux on ne peut plus charmants.

Avec les blondes, vous êtes dieu

Elles mettent genou en terre

Pour dire d’un air malicieux

Qu’elles vous embarquent pour Cythère.

En voiture de courtoisie,

Certaines veulent pour que ça dure

Dans leur sillage loin d’ici

Sous une alcôve de verdure

Vous entrainer

Par bout du….nez ;

Il en est une cependant

Depuis quarante ans au turbin

A vingt ans que j’admirais

A soixante, je la plains .

………………………………………….
…………………………………………….
Ah! C’est vrai, ce n’est plus la mode

De pratiquer ce commerce là

Internet a changé les codes

Le « drive » aussi passe par là

Radotage: La roche du loup

Au-dessus de ma maison

Formant comme un promontoire

Un rocher grenu, quelle histoire!

Me faisait perdre la raison.

C’est là que, aux temps anciens

Posté le cul sur la pierre

Le loup appelait les siens

Pour aller chasser dans les terres.

Pendant des dizaines d’années

La bête avait disparu

On pouvait bien s’égailler,

La paix enfin parvenue…

C’était merveilleux vraiment…

Mais grâce à des inconscients,

Des dogmatiques écolos

Le loup, hélas! Est revenu

Protégé par les bobos

Le loup, hélas! Est revenu

Maudits soient ces ostrogoths!

Question d’embauche

Il était une fois,
Un brave ouvrier soudeur,
Qui se trouvant sans emploi
Se présenta chez un employeur
Répondant à une offre affichée.
Le patron lisant son cv
Demanda: « Vous êtes Turc d’origine…
De la capitale, j’imagine
Istanbul, très grande ville
_ Certes, monsieur! une belle ville
Mais ce n’est pas la capitale:
C’est Ankara, mais y a pas de mal.
Très bien! Je ne vais pas embaucher
Une personne mal embouchée
Qui se permet de me contredire. »
Voilà la loi du marché!

Chansons pour faire sauter les petits sur les genoux autrefois

Quand plantavou lâ salade

Quoqua fé ne prenian pa quelque fois, elles ne prenaient pas

Lou garçons n’en font de méme les garçons en font autant

Fan l’amou se mariont pas font l’amour ne se marient pas

Notra Gaillarde beurla son posson (bis) (notre vache appelle[demande?] son veau

Beurla son posson notra Gaillarde

Beurla son posson qu’é lav au fond … qui est là bas au fond [de l'étable? du pré?]

Filles de Lans
« Filla de vé Lan
Pe le vôdes*, pe le vôdes
Filla de vé Lan
Pe le vôdes les éran**
Les eran dansâ
Pe le vôdes, pe le vôdes
Les éran dansâ
Pe le vôdes de vé Lan »

*vogues =fêtes votives
**nous irons

radotage triste…

Ils ont reconquis les Loubières
Malheur! Malheur! Désolation!

Les loups ont reconquis les Loubières.

Il avait fallu six générations

Pour se libérer de cette misère.

Les loups ont reconquis les Loubières

Ce bois mythique de la terreur

Dont on sussurrait naguère

Qu’il était l’antre de l’horreur.

Les loups ont reconquis les Loubières

Les traîtres qui l’ont ramené

Devraient être pendus aux barrières

Pour être à leur tour dévorés!

Gloire à toi grand Charlemagne

Qui créa la louveterie

Que ta sagesse enfin regagne

L’esprit de la société qui périt.

Au col de Romeyère

Je descendais de Romeyère
Avec ma vieille deux chevaux
A mi-montée, la la laire…
R seize plantée, ouvert capot.
C’était le dernier modèle,
Celui qui parlait au chauffeur,
Elle arborait encore, fidèle,
Les doubles vés de la verdeur…
Moi en passant, un peu moqueur,
« Je vous l’achète au franc symbolique »
(C’est vrai qu’une tire dont le moteur
Fume à vous donner la colique…)
Mais j’ai bien fait de me sauver
Pour éviter de ramasser
Les cailloux que, dans son dépit,
Le crâneur, à jeter, s’est mis!