Dans la France rurale des années 45 à 50, les veillées réunissaient les voisins, qui au gré des évocations des horreurs de la guerre (premières références en géographie _ nom de pays, de capitales_ et en histoire du monde) jouaient aux cartes et faisaient compter les plis aux gamins._ calcul mental_. Chaque matin, la quantité de lait était mesurée avant livraison au laitier_ pesées, approche des mesures de masses, densités._A table où l’enfant ne parlait pas (les femmes peu ) le pain était placé sous le coude du « patron »,en obtenir une tranche supplémentaire (une demi-tranche, ou un quart) était une faveur que l’on ne sollicitait pas deux fois dans le repas.
La lecture de l’heure prenait une importance capitale : dans un contexte où on se levait à l’aube, le repère de l’école obligeait à surveiller l’horloge, afin de ne pas être obligé de courir tout le long du chemin….et il ne fallait pas oublier de rappeler à ceux qui commandaient et qui se référaient à « leur grand-père qui se levait à trois heures du matin » que l’heure n’était plus la même La lecture d’un livre était considérée comme perte de temps (la lecture jouait le rôle de transgression du « tarpet » aujourd’hui).
Il était considéré avec mépris le fait de « faire de la réclame » :
« un bon produit n’a pas besoin d’être vanté pour être vendu, ce que l’on est obligé de vanter pour s’en débarrasser (comme le font les maquignons) est, par essence suspect »
Au cours de ces veillées, chaque fois qu’on parlait de quelqu’un, on le replaçait dans son contexte familial (on dirait aujourd’hui son « pedigree ») et on évoquait une anecdote qui le concernait _ autre initiation à l’histoire_ et premières mises en appétence pour les contes ou les romans…
L’enfant qui arrivait à l’école avait trait à la main deux chèvres et une vache, parcouru plusieurs kilomètres à pied… Il n’y avait pas de délinquance juvénile, ni à l’école, ni hors de l’école. S’il y avait violence entre enfants, cela ne gênait personne : c’était l’apprentissage de la vie…. Et après ce qu’on venait de connaître, c’était broutilles.
L’école était un lieu de relative douceur physique (on s’y reposait les muscles). Les longues séances à genoux, les mains sur la tête pour la moindre sottise étaient bien légères en rapport aux coups de fouet courants lors de bêtises à la maison.
L’école était le lieu de découvertes de la plupart des choses nouvelles .
A une époque où, pour manger le pain, on le tartine non seulement de beurre, mais en plus de confiture, où les fils des militaires qui nous firent marcher 40 km avec 39 kg sur le dos ont besoin d’un camion pour les amener, eux et leur parapente, au sommet de la montagne, à une époque où tout tourne autour de la facilité, où la publicité règle la vie des gens, où les choses nouvelles arrivent en masse par la télé et les nouvelles technologies, que peuvent valoir les méthodes d’une autre époque ?
C’est parce qu’ils n’ont pas su s’adapter que les dinosaures ont disparu.
Laissons aux anthropologues qui rugissent et se désolent leurs barrissements de mammouths égarés.
Belle tirade ! Notre monde est en pleine décadence ! Tu es comme bibliothèque nationale et tout ce vécu merci de nous le partager ! Heureux ceux qui vivent sous et avec ta culture !
Dernière publication sur Victoryne Moqkeuz Eructeuse : RIGOLADE JAUNE
Radotage de vieillard!
Bises!
Confiance dans l’avenir.
Modeste et optimiste encore des qualités olé et généreux !
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Merci!