radotage: Inspecteurs

Une blogueuse que j’aime bien lire me fait ressasser mes vieux souvenirs…

Les inspecteurs

Ah ! ces charmants visiteurs ! qui en trois quarts d’heure viennent tous les trois ou quatre ans juger du travail de l’instit. ET LE NOTER , conditionner sa progression.

Ils sont de toutes catégories :

Le grand paternaliste ( ?) qui tenait absolument à visiter l’appartement octroyé à l’institutrice : c’est que les normes HLM doivent être appliquées fermement !… et qui partageait volontiers son dîner.

Le faux grand féroce craint de tous, vrai baron dans son baronnat capable de suivre une leçon de ski les planches aux pieds et d’exécuter sans façon les exercices demandés. Celui dont les colères rouges font trembler l’établissement mais bien capable après un mois de revenir tout souriant pour rétablir une relation cohérente.

Le petit dictateur aux dadas multiples capable de se dissimuler derrière la haie pour vous surprendre à retarder l’heure de rentrer. Celui qui vous clouera au mur pour n’avoir pas sur le coin droit du bureau placé le registre d’appel à remplir dans la seconde. Celui qui vous interdira de faire lire par alphabet parce que la mode et son option sont de suivre telle nouvelle méthode. Celui dont tous dans le village surveillent les apparitions (même les parents téléphonent :« le singe arrive tenez-vous prêts ! » )

Le fonctionnaire honnête qui n’a jamais tenu de classe, mais qui en ayant les diplômes a passé le concours afin d’avoir un job varié. Celui-là, très franchement cherche à comprendre les méthodes, vérifie que les objectifs sont respectés, et ne vous fait pas un caprice si vous n’avez pas devant lui fait comme dans une église une grande génuflexion.

Le brillant pédagogue qui vous emmène derrière lui, qui sait mobiliser vos forces pour avancer sans crainte. Celui-là est agréable, mais c’est bien le plus dangereux : un jour où l’autre il s’en va laissant la place à un croûton qui viendra en quelques visites détruire tout sans rien bâtir.

Le méprisant ancien professeur venu régler ses comptes n’ayant jamais reçu en collège de promotion de type standard il pense qu’il peut, en vous niant, obtenir ce qu’il imagine. Pour lui l’instit n’a pas à réfléchir : d’autres bien plus intelligents ont pensé tout, il n’a qu’à suivre pas à pas un manuel précis.

L’ancien instit denrée très rare qui peut être selon cas soit le meilleur soit encore pire que tous les autres réunis. Celui qui a pour référence la classe qu’il eut il y a longtemps dont les enfants n’avaient pas encore été saturés de télé.

Celle qui croit que son charme fera oublier ses mesquineries, qui minaude ou vous invite en tête à tête pour une vétille

Il y en a bien d’autres encore faut-il le dire ? parmi eux, j’en ai apprécié bien peu !

Le meilleur cas que j’ai connu fut celui d’un accrochage :

Je ne nage pas, c’est bien connu, on m’a un jour sorti de l’eau et ranimé ….

Pour emmener une classe à la piscine, il faut remplir trois conditions : être capable de se sortir de l’eau, être volontaire, avoir lu les consignes de sécurité. J’arrive dans une classe qui a coutume de fréquenter la piscine. Je préviens que je n’irai pas. Le Directeur un peu piqué me dit « c’est bien ce qu’on va voir » il téléphone à l’inspectrice qui demande à me parler. « JE VOUS DONNE L’ORDRE DE CONDUIRELA CLASSE A LA PISCINE _Merci, madame, j’ai entendu, mais j’attends votre ordre écrit auquel par lettre recommandée je répondrai ceci : « Vous m’avez donné un ordre, je vais donc l’exécuter, mais je tiens à préciser :1) que je ne suis pas volontaire ;2) que je ne suis pas capable de me sortir de l’eau ;3) j’ai lu les consignes de sécurité… » ensuite, la margelle étant glissante, je suis sûr de tomber à l’eau…

Bizarre comme cette bonne femme a retiré son ordre idiot !!

Cet article a été posté le Lundi 18 avril 2011

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