Droits d’auteur (2)radotage

Il était une fois, dans le pays de France

Un pauvre paysan, serf de son état

Qui avait récolté, fruit de longue expérience

Quelques malheureux grains d’espèce « REVOLTA »

De blé de liberté. Après moulte fumure

Maint travail à la bêche pour parfaire la culture,

Il obtint dans un coin des terres du seigneur

Un lopin assez grand aux épis prometteurs.

Mais en quatre-vingt-un, en cette année de grâce,

Le Maître, grand tribun, partant à la conquête

D’autres patrimoines ; d’autres sujets en quête

Confia à un moine, JOHAN DE SAINT PURCHASSE

Le soin de son domaine et de la populace.

Sitôt qu’il fut parti, JOHAN le bon apôtre

Enivré de pouvoir, diseur de patenôtres

Fit seller les chevaux, sonner les rabatteurs

Pour signifier à tous qu’il était le seigneur.

Mais en suivant la meute, la horde des chasseurs

Bien pire qu’ATTILA, le beau blé piétina,

Provoquant maint dégât dans le dru révolta.

Le paysan, alors, et bien à l’étourdie

Fit grief à JOHAN de cette vilénie.

Mais JOHAN, sûr de lui, en prenant à son aise

Dit qu’il était seigneur et que serf se taise

Ramassant un à un les grains ainsi versés,

Confiant en la justice, tentant de réparer

Le tort que l’ignorant avait ainsi causé

Il rejeta en terre toute la récolte

Mais JOHAN informé y vit une révolte.

Aux parents, aux amis tentés par l’aventure

Il rappela sa loi : « MALHEUR A
LA ROTURE »

Tous les épis féconds, il brûla, prétendant

Qu’ils étaient le produit de l’œuvre de SATAN.

Tout près de récolter, le pauvre paysan

Fut sommé de détruire sa semence et ses plants.

De réclamer justice, le bougre tenta bien

De réclamer justice devant le suzerain.

Mais au nom des principes de la hiérarchie

Découverte de serf n’est qu’une ignominie.

Si pour toi qui me lis ces temps-là sont finis

Le temps de ces seigneurs, es-tu sûr qu’il soit mort ?

Et de tels traitements existent-ils encore ?

Si tu vois sur la route, crachant sur les carrosses

Un morne vagabond chassé par les molosses

Retiens ton jugement : c’est notre paysan

Il n’a pu accepter de voir ainsi détruit

Après tant de sueur, de son labeur le fruit.

Il n’a pu accepter de brûler de ses mains

L’œuvre de sa vie…Alors, par longs chemins

Un jour il est parti

Dans un coin du lopin

Sans soin mais sans entrave de peur du maléfice

Un peu du blé maudit, de l’objet du supplice

CRUT.

Et le temps étendant son voile d’oubli

Un jour on découvrit quelques uns des épis

Que crois-tu que l’on fit ? Les temps étaient meilleurs

On donna à l’épi LE NOM D’UN PROFESSEUR

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