Ce texte n’est pas de moi, je n’en connais l’auteur,
Ce fut un monologue en cours à une époque,
Je vous le restitue, je l’avais su par coeur
Dans une version quelque peu équivoque…
Tandis que, sans espoir dans l’immense tempête
Le navire attendait la débâcle complète
Tandis que secoué, couché comme un fétu
Il épuisait enfin des efforts éperdus,
Dans la cale, enfouis, en proie à la détresse,
Des fromages semblaient s’agiter dans leur caisse.
Parmi les bruits du bord, les cris des matelots,
On entendit soudain parler le livarot :
« Messieurs s’écria-t-il, s’adressant aux fromages
Nous sommes bien perdus, il va falloir mourir,
Et rien que d’y penser, je me sens défaillir!
Le tableau de la mort, qui, partout, se présente,
Ne fait que me glacer d’un frisson d’épouvante! »
Les auditeurs, devant ce discours sans réplique
Comprirent que leur heure était vraiment tragique.
La terreur étreignit l’odorant roquefort.
L’humble fromage blanc devint encore plus blême,
Et de crainte, les coeurs, battirent dans leur crème.
Dans le tohu bohu, on entendit le gruyère ,
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