Archive pour mars 2021

La honte!

Mercredi 31 mars 2021

C‘est l’histoire d’une ville

******De qui nul, jamais, n’avait parlé

******Pour dénoncer décisions viles,

******Jusqu’à cette dernière année.

Les nouveaux élus, édiles,

******Si fiers d’être, enfin, nommés,

******Oyant des idées débiles,

******Pour paraître « in » (non mais!)

Incluant leurs vieilles rancunes

******Dans la ferveur de leur folie,

******Croyant, ainsi être, à la Une

******De sauvagerie qui démolit,

Contre les traces  fortes du passé,

******Dans démolition, se sont lancés,

******Il leur fallait les effacer!!!

******Poète? Voyons! C’est dépassé!

Halte à la vieille culture!

******Les statues sont à démonter!

******Louis Aragon? Quelle injure!

******Au fronton d’école, vous comprenez?

Y a trop longtemps qu’il est mort!

 ******Le nom d’une femme serait mieux!

******Les barbares ont jeté leur sort…

******Honte! Honte! Ignominieux!

 

 

 

Recueil : Feu de joie (1920).

Jours d’hivers Copeaux
Mon ami les yeux rouges
Suit l’enterrement Glace
Je suis jaloux du mort

Les gens tombent comme des mouches
On me dit tout bas que j’ai tort
Soleil bleu Lèvres gercées Peur
Je parcours les rues sans penser à mal
avec l’image du poète et l’ombre du trappeur

On m’offre des fêtes
des oranges
Mes dents Frissons Fièvre Idée fixe
Tous les braseros à la foire à la ferraille
Il ne me reste plus qu’à mourir de froid
en public.

Louis Aragon.

 

Poète : Louis Aragon (1897-1982)

Recueil : Feu de joie (1920).

Soir de tilleul Été
On parle bas aux portes
Tout le monde écoute mes pas
les coups de mon cœur sur l’asphalte

Ma douleur ne vous regarde pas

Œillère de la nuit Nudité
Le chemin qui mène à la mer
me conduit au fond de moi-même
À deux doigts de ma perte

Polypiers de la souffrance
Algues Coraux Mes seuls amis

Dans l’ombre on ne saurait voir l’objet de mes
plaintes
Une trop noire perfidie
L’INTRIGUE (Air connu)
Cette racine est souveraine
GUÉRIT TOUTE AFFECTION

Louis Aragon.

Syndicat (2)

Mardi 30 mars 2021

Un syndicat est une association de personnes dont l’objectif

est la défense d’intérêts professionnels communs.

Les syndicats ou associations professionnels regroupent

des personnes exerçant la même profession,

 

Pour certains, la vraie question:

Qu’est-ce donc qu’une « profession »?

Parfois, pour se faire remarquer,

Pour bien sûr, revendiquer,

Parce qu’ils ont envie de piailler,

Pour le plaisir de fourailler,

Dans « d’adultes « réclamations,

Des étudiants forment « association »…

Abusivement appelée « syndicat »,

Mais « étudier » n’est pas une profession!!!

En plus, pour eux, c’est délicat:

Comme dans les maisons de jeunes

Les adultes de tous les partis,

Ont préféré tourner vers le feûne°  °le sport opium du peuple

Des ados, toute l’énergie,

Au lieu de les former civiquement:

Les curés avaient scouts et jeannettes,

Les fachos misaient sur le régiment,

Chez les cocos: « suivez Jeannette »°         Van der Meersche

Les laïcs avaient leurs éclaireurs,

Surtout pas faire des emmerdeurs!

Alors, voyons… pour  démarcher,

Allons ailleurs, idées chercher…

Le monde ne manque pas de sectes!

Et si ce qu’ils font vous débecte,

Souvenez-vous qu’on a la jeunesse

Que l’on n’a pas formé par paresse.

 

Syndicat?

Lundi 29 mars 2021

Il me semblait qu’un syndicat

Avait pour objectif la défense

D’intérêts professionnels Ah?

Quand on apprend par inadvertance

Que c’est un ministre d’Etat

Qui a fait créer dans les lycées

Un soi-disant syndicat

Que faut-il donc en penser?

Quand on découvre que les tracts

Par ses services sont rédigés

On se demande pour quel impact!

Que pour ces petits privilégiés

Chargés de vanter le palais

On verse sans le vérifier

De l’argent de TOUS les Français,

On se demande quelle foi

Mettre dans les vitupérations

Du chauve qui soudain aboie

Contre des associations!

 

Elle n’aimait pas les remarques

Dimanche 28 mars 2021

C’est une très vieille histoire

Elle passait le permis de conduire

Après moultes leçons noires

C’était le jour où il faut luire.

Allez devant, tournez à gauche…

Mais à gauche, c’était sens interdit…

Désobéir, ce serait moche

La voilà donc qui obéit…

L’autre lui fait remontrance

Un coup de volant > sur le trottoir

« Débrouillez-vous triste engeance »

La v’là qui l’envoie se faire voir…

Il fallut bien quatre ou cinq passes

Des mois plus tard pour qu’oublié

Le coup de colère dans l’impasse

Elle puisse enfin avoir le papier.

 

Puisque c’était la journée des fromages

Samedi 27 mars 2021

Ce texte n’est pas de moi, je n’en connais l’auteur,

Ce fut un monologue en cours à une époque,

Je vous le restitue, je l’avais su par coeur

Dans une version quelque peu équivoque…

 

Tandis que, sans espoir dans l’immense tempête

Le navire attendait la débâcle complète

Tandis que secoué, couché comme un fétu

Il épuisait enfin des efforts éperdus,

Dans la cale, enfouis, en proie à la détresse,

Des fromages semblaient s’agiter dans leur caisse.

Parmi les bruits du bord, les cris des matelots,

On entendit soudain parler le livarot :

« Messieurs s’écria-t-il, s’adressant aux fromages

Nous sommes bien perdus, il va falloir mourir,

Et rien que d’y penser, je me sens défaillir!

Le tableau de la mort, qui, partout, se présente,

Ne fait que me glacer d’un frisson d’épouvante! »

Les auditeurs, devant ce discours sans réplique

Comprirent que leur heure était vraiment tragique.

La terreur étreignit l’odorant roquefort.

L’humble fromage blanc   devint encore plus blême,

Et de crainte, les coeurs, battirent dans leur crème.

Dans le tohu bohu, on entendit le gruyère ,

Qui s’exprima soudain, clamant ces quelques vers:
« Ma vie a son secret, mon âme a son munster
Puissé-je le revoir, je l’aimais comme un frère
Si nous pouvions au moins, messieurs, revoir la terre
Voir nos espoirs comblés, voir l’océan vaincu
Et crier de bonheur « voici le port, salut »
Tandis qu’il prononçait ses paroles altières
Dominant le tumulte et la confusion
En choeur les camemberts crièrent:
NOUS COULONS

Doutes

Samedi 27 mars 2021

Pourquoi après une intervention,

Banale de l’avis de la gent médicale,

Se trouver dans une inanition

Digne des camps de guerre mondiale?

Epuisé avant de se lever,

Epuisé par le déjeuner,

Tomber de sommeil pour enfiler

Une simple paire de chaussettes,

Pour changer de chaise, suer, souffler,

Perdre le souffle à la sauvette.

Pleurer de vil épuisement

Pour, à dix mètres, caresser,

Les ânes on ne le comprend…

L’impression que vie va cesser,

Avec doliprane anti-douleurs

Prescrit pendant cicatrisation

Pas de fièvre, mais, le malheur,

Pour la moindre petite action,

Une impuissance à pleurer…

Huit mois au moins sans retrouver

La soif de vivre et de chanter…

Mais la COVID n’était pas encore détectée….

Le couteau

Vendredi 26 mars 2021

Un enfant de huit ans

Dans une cour de récréation

Arbore, dieu que c’est violent,

Un couteau suisse! C’est damnation…

Refuse qu’on le lui confisque,

Se débat tant et tant et tant,

Que voyant d’accident le risque,

Le Directeur intervenant

Reçoit un coup de tête violent…

Plainte aux gendarmes?

Mais un enfant reste un enfant!

Cessez donc de voir des armes

C’était un trésor  charmant.

 

 

Ce fait divers dans une école

M’a remis cela en mémoire:

Quand nous jouions à pigeon vole

Avoir un couteau ne créait pas d’histoire…

Au contraire: justement au printemps

On nous apprenait à nous en servir utilement.

« Coupe, coupe, une pousse de frêne,

Tu pourras en faire un sifflet,

Sans vraiment beaucoup de peine,

Dix centimètres, c’est assez.

Bout en biseau pour le bec,

Encoche pour sortie du son.

En tapotant, par petits coups secs,

L’écorce lâche son adhésion,

Dans le liber creuser  un peu

A toi de trouver ce qui sera mieux… »

Nous avions tous un opinel,

Personne n’y voyait inconvénient,

En cas de coupure accidentelle,

On faisait une poupée, évidemment.

 

 

Autres temps! Que dirait-on aujourd’hui?

Vendredi 26 mars 2021

Ce lundi là, la maîtresse

Pour on ne sait quelle transformation

Avait changé les élèves de place…

Voilà qu’au moment où le bruit cesse

Elle décrète l’inspection:

Au moment où elle passe,

Montrer son pied nu dans l’allée…

Surprise par  une gamine

Qui relace vite sa galoche,

Elle se doit de questionner.

C’est que, dit l’enfant à rouge mine

(Chut! ne me dites pas c’est moche!)

Ce n’était pas le bon pied!

Ben oui , l’eau glaciale du bassin

De trop laver ôtait l’envie§

On repoussait toujours à demain…

Elle lavait seulement le lundi

Le pied qui serait inspecté

Et quand, de place on a changé…

D’ailleurs, quelle drôle d’idée:

Seuls les gens sales doivent se laver!

La levée du secret (rectification)

Jeudi 25 mars 2021

 

La levée du secret

C’est une excellente chose

Que les secrets assez vieux

Soient à portée de machin-chose:

Des quadras ignominieux,

De nier le passé, soucieux,

Seront de convenir, obligés,

De voir qu’ils furent protégés

Par ces putains de vieux.

Les amnésies collectives

En brèche seront enfin battues.

Ne devraient pas être rétives,

Les parties intervenues,

Non dans un but de repentance,

Hors de toute agressivité,

Quand a cessé la violence,

Pour l’histoire raconter.

Encore faudrait-il que dans le cas

Où la France, les cartes abat,

Les autres belligérants

En fassent autant 

La levée du secret

Mercredi 24 mars 2021

C’est une excellente chose

Que les secrets assez vieux

Soient à portée de machin-chose:

Des quadras ignominieux,

De nier le passé, soucieux,

Seront de convenir, obligés,

De voir qu’ils furent protégés

Par ces putains de vieux.

Les amnésies collectives

En brèche seront enfin battues.

Ne devraient pas être rétives,

Les parties intervenues,

Non dans un but de repentance,

Hors de toute agressivité,

Quand a cessé la violence,

Pour l’histoire raconter.

Encore faudrait-il que dans le cas

 

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