Il y avait dans mon enfance
Sur la place du village
Une fontaine de jouvence
Qui toujours coulait à flots.
Sur la place du village
Où buvaient les troupeaux,
(La fontaine coulait à flots)
Les animaux de passage.
Où buvaient les troupeaux…
« Malheur! Cria le médecin
Les animaux de passage
Déposent bouses et crottins »
« Malheur! Cria le médecin
Soucieux de propreté, d’hygiène
Ils déposent bouses et crottins
Vont nous mener à la géhenne. »
Soucieux de propreté, d’hygiène,
Devenu maire, il fit raser,
Pour conjurer la géhenne
Le beau bassin incriminé.
Devenu maire, il fit poser
Des lave-mains sur la place
Le beau bassin fut exilé
Dans un quelconque palace.
Les lave-mains sur la place,
Confessionnal, chez le curé,
Quand au quelconque palace,
Allez donc le rechercher!
Confessionnal chez le curé…
Pour fêter la victoire
De la sacré salubrité,
On organisa une belle foire
Pour fêter la victoire,
Te Deum, on fit chanter,
Mais hélas, de la foire,
Les animaux furent exemptés.
Te Deum! On fit chanter!
Office de tourisme fut créé.
Les animaux furent exemptés
Mort aux bouseux! Touristes, venez!
Idem dans mon joli village du plateau de Millevaches.
La belle fontaine en pierres du pays, installée en 1907, qui permettait aux animaux de s’abreuver, a fait l’objet d’un « relooking » à la mode touristique avec, notamment, sablage lui retirant tout cachet et lumières aveuglantes au fond du bassin.
Tout cela est bien triste.
Tu as raison, c’est triste!
C’est étrange de penser que pour attirer les touristes il faut un tel relooking alors que la plupart des touristes, quand on les interroge, disent volontiers être à la recherche d’authenticité… Il y a comme une incohérence quelque part… C’est bien triste, oui.
Bien dit, Gérard. La forme avec ses répétitions (un peu façon pantoum) souligne davantage l’entêtement de ce maire, je trouve.
Fabrice
Merci, Fabrice.
Le problème bien souvent, c’est que les raisons invoquées sont autres: se démarquer des édiles précédents est souvent ce qui pousse à ces transformations.