Veillée perturbée
Douce et calme est la veillée:
Les voisins sont rassemblés.
Les hommes jouent à la belote.
Les femmes, en bavardant, tricotent.
Aucun bruit ne vient de l’étable,
Porte fermée, le chien derrière.
Les gamins roulent sous la table
Derrière une bille de terre.
L’hiver commence à peine.
Les vaches sont accrépées.* *attachées pour le temps de l’hiver
Un léger vent souffle dans la plaine.
Les champs, de neige, sont saupoudrés.
Sur la console une tarte
Attend la fin de la partie.
Léon lance une carte.
Le tour est presque fini…
Brusquement, un bruit dehors!
Charles bondit comme un ressort
Pris d’ineffable panique,
« Les Boches sont là, nous sommes morts ».
Il se saisit d’une trique,
Il cherche des yeux une cachette,
Vite, vite, il se jette
Sous la réserve de paille.
Armand le suit et le rassure:
Ce bruit, ce n’est rien qui vaille:
« La guerre est finie pour sûr
Hitler est mort depuis longtemps. »
C’était ainsi des mois plus tard.
L’angoisse régnait toujours autant.
A l’époque j’étais moutard.
J’en parle encore maintenant.
Cet article a été posté le Mardi 15 mai 2018
Le climat autour du village: hélicoptères qui tournent, police aux abords de l’école m’ont fait remonter ces souvenirs… Ce n’est pas l’armée allemande, ni la police de Vichy, ni la milice, c’est la gendarmerie… Les zadistes ne sont pas des maquisards… MAIS…