Auto-stop
Je les ai vues de loin approcher en voiture
J’ai tendu mon bras, le pouce levé
Geste que mille fois au cours d’aventures
J’avais pratiqué pour me faire enlever.
Arrêtées prudemment, elles ont baissé la glace
« Nous n’allons qu’au village, où vouliez-vous aller? »
J’aurais bien répondu sans me voiler la face
« Jusqu’au septième ciel dans vos bras étalés »
Mais il faut parfois devenir raisonnable:
Suis monté, sans un mot, sur la banquette arrière,
Le temps de leur conter une histoire minable
Le temps de regretter les années en arrière.
Cet article a été posté le Mardi 27 octobre 2015
Auto-stop
Dans ma lointaine jeunesse,
J’ai beaucoup fait de l’auto-stop.
J’ai ainsi croisé des déesses,
Et parfois, c’était le top:
Elles me laissaient le volant
Sur des routes escarpées.
J’étais fier, j’étais content
Je pouvais leur raconter
Des histoires du Vercors
Sans chercher le moindre record…
Souvent des hommes m’ont ramassé
Nous avons beaucoup discuté
Sur des sujets très divers,
Refait parfois le monde à l’envers…
En acceptant ce genre d’aide,
Le contrat, pour moi, était clair:
Ce que tu fais au nom de l’entraide
Je le rendrai à d’autres pairs.
Après ces temps de vaches maigres,
Dès qu’un pouce était levé
Je faisait de manière allègre
Une place à mes côtés.
Mais j’ai croisé, triste bonhomme
Un gars spécial qui m’a conté
Que le rêve pour sa pomme
Etait de vivre replié
Sur quelque terre éloignée
Sans jamais se laisser happer
Par la vie de notre société.
Depuis, je me méfie:
La chaîne risque d’être finie.
La mode individualiste
Ne serait-elle qu’égoïsme?
Cet article a été posté le Mardi 7 novembre 2017
Auto-stop
L’était au bas de Sassenage
Sous la pluie qui faisait rage.
Quand je me suis arrêté
Elle a un instant hésité.
Puisqu’allons au même village
Faisons ensemble le voyage.
Elle était jeune, elle était belle,
Une lycéenne sans doute
Mais à l’instant, voyais en elle
Une menacée sur la route.
Malgré l’attrait de son i’phone
J’ai obtenu son attention
Par un poème aux vers qui sonnent
Par des histoires à sensation.
Quand en sortant m’a fait la bise
Cachée par le parebrise
Où la neige s’était posée
En gros flocons tout écrasés,
A l’intérieur, c’était beau temps
Mon cœur était au firmament.
Cet article a été posté le Dimanche 23 mars 2014
Auto-stop!
C’était au sortir de Roybon
Son coup de pouce me parut bon
Je l’invitai dans mon fourgon
Pas pressé : j’allais aux champignons.
Moi non plus me déclara-t-elle
On ne m’attend que sur le soir
Je ne connais pas les chanterelles
Si vous voulez j’aimerais voir.
La mousse paraissait douce
L’ombre dentelée du feuillage
La brise aux teintes rousses
Dans le joyeux ramage
Des oiseaux prêts pour leur voyage
Caressaient notre visage
Elle ne connaissait pas les cèpes,
Mais elle avait bon appétit
Chaude et douce comme une crêpe
Ce fut un bel après-midi.
Cet article a été posté le Jeudi 22 septembre 2011
Auto-stop
Ils avaient le pouce levé
Sur la vieille route de Villard,
Attendant un allumé
Qui les prendrait sur son char.
« Où allez-vous, sac chargé
Jeunes marcheurs en goguette?
_ Voudriez-vous nous emmener
Jusqu’au départ des Cochettes? »
Je n’avais pas d’itinéraire
J’allais juste chercher du pain
Du coup je leur fis faire
Un grand tour pour un matin,
Le temps d’offrir à leur jeunesse
Quelques poèmes de mon cru
Le temps de radoter sans cesse
Les contes qui me sont revenus…
Cet article a été posté le Mercredi 17 août 2016
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