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Archive pour juillet 2020

Ascèse?

Jeudi 30 juillet 2020

Tu as choisi, qu’à Dieu ne plaise

De vivre dans la morne ascèse

Pour protéger à ta dimension

La planète de destruction.

Comme le petit colibri

Avec sa goutte infinie

Tu penses ainsi, pulsion religieuse

Conjurer le PIRE  en prévision…

Mais ton action si vertueuse

Ne sera que goutte dans la mer

Si du monde, les deux tiers

Continuent à gaspiller sans honte,

Pas besoin de faire les comptes,

D’être un grand savant expert

L’ascèse ce régime sévère

Ne te préservera pas de l’enfer.

Quand transpire la banquise

Jeudi 30 juillet 2020

Quand transpire la banquise

Attention! Inondations!

Les mers montent et ,surprise,

Dans les îles, dévastation.

Ce n’est plus chaleur exquise,

C’est la pire désolation.

Toutes les habitudes acquises

Méritent révolution.

Les ours blancs, chasseurs de phoques,

Mangent même du plancton.

Les icebergs percent les coques,

ET… Gaz dangereux! Attention!

Pour rafraîchir la banquise,

Vite trouver une solution!

Sinon, la planète en crise,

Donnera une autre version!

 

Masquées ou muselées

Lundi 27 juillet 2020

On les voit toutes muselées

Comme des lices agressives

Pour éloigner les tentatives

On prétend qu’elles sont masquées…

Mais quand on pose la question

« Mordriez-vous jolie déesse? »

La réponse comme caresse

Fuse: « mais non! Voyons! »

Si leur sourire est caché,

Leurs yeux parlent en silence

Expriment tendrement ce qu’elles pensent

Inutile de chercher.

 

Printemps décalé

Mardi 21 juillet 2020

Comme Macron a décidé

Qu’en mars on serait confiné

La semaine consacrée

Aux poèmes affichés

Etait malheureusement passée…

Le radoteur a décidé

De sortir les confinés

Sur des verres calligraphiés

Et de les poser sans tricher

Sur le talus dans la montée

Pour les randonneurs en virée!

Comme certains étaient doux

Comme certains étaient chauds

Peut-être certains rêves fous

Par ces jours de temps très beau

Trouveront leur apogée…

 

Voici venu le temps de transhumance

Mardi 7 juillet 2020

A tous, je dis « A bientôt si la vie l’autorise.

Joyeux été à tous et soyez très prudents

Goûtez chaque rayon, chaque filet de brise

Cueillez chaque plaisir, chaque bonheur ardent »

La mort des oiseaux

Mardi 7 juillet 2020

 

Le soir, au coin du feu, j’ai pensé bien des fois,
A la mort d’un oiseau, quelque part, dans les bois,
Pendant les tristes jours de l’hiver monotone
Les pauvres nids déserts, les nids qu’on abandonne,

Se balancent au vent sur le ciel gris de fer.
Oh ! comme les oiseaux doivent mourir l’hiver !
Pourtant lorsque viendra le temps des violettes,
Nous ne trouverons pas leurs délicats squelettes.

Dans le gazon d’avril où nous irons courir.
Est-ce que « les oiseaux se cachent pour mourir ? »

 

François Coppée

 

Et les humains, parfois?

Le long du quai

Mardi 7 juillet 2020

 

 

Le long du quai les grands vaisseaux,
Que la houle incline en silence,
Ne prennent pas garde aux berceaux
Que la main des femmes balance.

Mais viendra le jour des adieux ;
Car il faut que les femmes pleurent
Et que les hommes curieux
Tentent les horizons qui leurrent.

Et ce jour-là les grands vaisseaux,
Fuyant le port qui diminue,
Sentent leur masse retenue
Par l’âme des lointains berceaux.

Sully Prudhomme

 

Ce poème dans sa mise en musique de Gabriel Fauré revient ce soir dans ma mémoire

Nous le chantions à la chorale de l’Ecole Normale…Il y a …………

 

Notre avant-dernier mot

Lundi 6 juillet 2020

 

Notre avant-dernier mot
serait un mot de misère,
mais devant la conscience-mère
le tout dernier sera beau.

Car il faudra qu’on résume
tous les efforts d’un désir
qu’aucun goût d’amertume
ne saurait contenir.

 

Rainer Maria Rilke

 

 

Juste un avant-dernier

Avant la transhumance

Avant de retrouver

Les lieux de mon enfance.

 

Qui sait par ces temps

De santés délicates

S’il pourra vivre autant

Ni quelle sera la date

 

Du retour au néant!

Radotage: mon fauteuil

Lundi 6 juillet 2020

Mon fauteuil

J’ai posé mon fauteuil

Dans le coin de la pièce

Pour regarder d’un œil

Mon élan qui s’affaisse

 

J’ai installé ce siège

Près du radiateur

Afin qu’il me protège

De mes tristes raideurs

 

J’ai placé ses deux bras

Comme pans de cercueil

Qui attendraient le drap

Attendraient le linceul

 

J’ai tiré la rallonge

Pour le repose-pied

La fatigue qui ronge

Viendra s’y étirer

 

Et lorsque je m’étends

Avec les mains jointes

Je crois bien que j’attends

La faux, la faux qui pointe

 

Mon fauteuil est placé

Au lieu où je suis né

Afin de m’en aller

Par la porte d’entrée

Cet article a été posté le Jeudi 14 avril 2011

Le vieillard et les trois jeunes hommes

Dimanche 5 juillet 2020

 

Un octogénaire plantait. (1)
Passe encor de bâtir ; mais planter à cet âge !
Disaient trois Jouvenceaux, enfants du voisinage ;
Assurément il radotait.
……. …… Car au nom des Dieux, je vous prie,
Quel fruit de ce labeur pouvez-vous recueillir ?
Autant qu’un patriarche il vous faudrait vieillir.
À quoi bon charger votre vie
Des soins d’un avenir qui n’est pas fait pour vous ?
Ne songez désormais qu’à vos erreurs passées :
Quittez le long espoir et les vastes pensées ;
Tout cela ne convient qu’à nous.
Il ne convient pas à vous-mêmes,
Repartit le Vieillard. Tout établissement (2)
Vient tard et dure peu. La main des Parques blêmes
De vos jours et des miens se joue également.
Nos termes(3) sont pareils par leur courte durée.
Qui de nous des clartés de la voûte azurée
Doit jouir le dernier ? Est-il aucun moment
Qui vous puisse assurer d’un second seulement ?
Mes arrière-neveux me devront cet ombrage :
Hé bien défendez-vous au Sage
De se donner des soins pour le plaisir d’autrui ?
Cela même est un fruit que je goûte aujourd’hui :
J’en puis jouir demain, et quelques jours encore ;
Je puis enfin compter l’aurore
Plus d’une fois sur vos tombeaux.
Le Vieillard eut raison ; l’un des trois Jouvenceaux
Se noya dès le port allant à l’Amérique.
L’autre, afin de monter aux grandes dignités,
Dans les emplois de Mars servant la République, (4)
Par un coup imprévu vit ses jours emportés.
Le troisième tomba d’un arbre
Que lui-même il voulut enter ; (5)
Et pleurés du Vieillard, il grava sur leur marbre
Ce que je viens de raconter.

 

 

 

Je dédie cette fable aux quadras triomphants

Qui aux rênes du pays, et maîtres des hôpitaux

Toisent de haut les vieux, en, de  partout clamant

Que s’ils sont confinés, le monde serait plus beau.

Plût au ciel que la parque dans ses choix imprévus

Ne les désigne pas pour victimes à la faux

Car qui peut présumer sans aucune bévue

Qui demain gésira, qui boira l’apéro?

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