Archive pour mars 2020

Avantage du confinement

Mardi 31 mars 2020

Au temps où j’étais petit,

Avec mon pépé Joseph,

J’allais cueillir des pissenlits,

Il y en avait bésef

Dans les bordures du bois ,

Pour la salade de midi….

(« Sarra mé-jô » en patois)      littéralement: fermer la demi-journée

Lorsque je fus plus grand,

Ma maman m’avait appris

A découvrir dans les champs,

En plus des pissenlits,

Les jolies doucettes vertes,

Que certains appellent mâche.

Elles poussaient en pure perte:

Trop petites pour les vaches.

Au temps du confinement,

Je retrouve dans le champ

Pissenlits et doucettes

Oubliés depuis longtemps,

C’est bizarre, c’est un peu bête,

Je trouve cela charmant.

Radotage: L’arrière grand oncle

Mardi 31 mars 2020

C’était un vieux

Toujours joyeux

Sous son chapeau de feutre noir

Se cachait un œil malicieux.

La vie lui en avait fait voir

Des moments tristes et malheureux

Mais dans la vie il faut savoir

Se relever et  devant voir.

Je l’ai entendu un jour,

Il avait bien soixante-dix ans

Raconter comme un bon tour

Ce qui était un accident .

Ses vaches l’avaient renversé

Riait encore de l’aventure,

Elles l’avaient bien évité :

Entre les bêtes, entre les roues,

Il s’était pelotonné,

Et quand le char était passé

Il s’était relevé d’un coup

Pour revenir devant le joug

Et son chemin continuer.

L’avait perdu depuis longtemps

Sa femme et il croyait pouvoir

Se reposer finalement

Chez son gendre, un peu s’asseoir.

Mais le destin aveugle traître

En décida tout autrement

Son gendre mort redevint maître

De la ferme pour quelques temps.

Riait quand même doucement

Quand le dos ou les genoux

Lui rappelaient brutalement

Qu’il n’était plus un jeune loup.

Cet article a été posté le Vendredi 20 janvier 2012

La tante V.

Lundi 30 mars 2020

La tante V., dans mon enfance,

Pour le clan, était cataloguée

Comme bizarre dans sa geignance

Qui la faisait insupporter.

Elle avait fait diverses cures,

Sans jamais que le mal se lave

Elle se plaignait sans mesure,

De son mari faisait esclave,

En plus, elle avait, chose grave,

Grand mépris pour la calotte

Pour ces prêcheurs, qui, dans leur bave,

Disaient: » prier, ça ravigote ».

Refusait de faire neuvaines,

Même pas pâques ou le carême,

Toujours mal au c. ou à l’aine,

On la craignait un peu quand même.

Quand je l’ai connue, j’étais ado,

Sous sa carapace, l’ai découverte.

De société avait plein le dos.

Quand elle mourut, elle me  fut perte.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La semaine des 4 jeudis

Lundi 30 mars 2020

Cette année-là, un chanteur, je ne sais plus lequel matraquait à la radio son « hit »:

« pour la semaine des quatre jeudis ».

Mes CM2 étaient bien sûr partants pour la chanter le jour de la fête de l’école.

Pour donner plus d’éclat à la revendication, 68 n’était pas loin, nous avions imaginé de défiler,

du préau de l’école de garçons jusqu’à la cour des filles où se trouvait la scène où aller se percher.

Je vous laisse imaginer les commentaires suscités dans une commune rurale en voie de rurbanisation!

Les pires émanant des mes collègues d’une autre génération.

 

 

Silence!

Dimanche 29 mars 2020

Chut! Surtout! Faites silence!

Ni souhaits ni condoléances.

La camarde veille sur le seuil

Elle ne dort jamais que d’un œil.

Je vais tenter sur la pointe des pieds

D’entrer, furtif, dans la prochaine année,

Sans que la marche soit falaise,

Sans éprouver fatal malaise.

De grâce, surtout faites silence:

Ni souhaits, ni condoléances

La faux  est toujours aux aguets

Le temps, pour moi, lui, est longuet.

Il suffirait que je trébuche,

Que je m’affale dans une bûche

Pour que d’un bond elle m’expédie

Dans l’enfer ou le paradis.

 

 

 

 

Voici venu le temps pour quelques refoulés…

Samedi 28 mars 2020

Voici venu le temps terrible

Des abus de pouvoir flagrants

Sous des couverts de crainte horrible

On voit pointer les tyrans.

Dopés par le coronavirus,

Parce qu’ils y voient une occasion,

Ceux qui ne sont que des minus

En profitent pour interprétations.

Faut-il laisser crever les bêtes

Si elles sont loin de la maison?

A un moment où tout s’arrête

On voit fleurir les exactions.

En profiter, on est tranquille:

Tout est bloqué dans la Nation.

 

 

 

 

 

 

 

Tristesse

Vendredi 27 mars 2020

Tu pleures ta fille, pauvre maman….

Partie trop tôt, sans crier gare,

On disait que les jeunes, pourtant,

Quand les vieux partaient dare-dare

Ne craignaient rien, en tous cas très peu…

C’est notre fille à tous qu’on pleure!

Partager on ne peut pas mieux.

Clos tous, au fond de nos demeures,

Catastrophés pour elle, pour toi,

Nous te serrons dans nos bras,

Virtuellement, ça va de soi!

Rien, on le sait trop, ne pourra

Consoler si terrible peine,

Mais tous nos cœurs vont vers toi,

Pour former comme une chaîne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au sortir du tunnel? Le jugement dernier

Jeudi 26 mars 2020

C’est au sortir du tunnel

Qu’il faudra faire les comptes

Des calculs prévisionnels

Des mensonges dits sans honte.

Quand on est en pleine guerre

Tous unis pour gagner

Tant pis ce qui est par terre

Il n’y a pas à barguigner.

C’est sûr que ça fend le coeur

D’être obligé par stratégie

D’évaluer quel malheur

Serait le moins pire ici…

Si pour vaincre au principal

Des victimes vont succomber

On leur élèvera piédestal

Quand l’ennemi aura plié.

Mais ensuite viendra le temps

Des comptes en tous domaines

Le cynisme évidemment

Coûtera de lourdes peines.

 

J’espère!

 

 

 

 

 

Radotage: La tentation totalitaire

Jeudi 26 mars 2020

La tentation totalitaire

Est le péché des puissants

Ecouter les minoritaires

Que c’est barbant ! Que c’est barbant !

Ils posent des problèmes pénibles

Qu’on aimerait voir enterrés

Ils empêchent de foncer sur cible

Comme un bélier tête baissée.

Ils voient des trous dans le gruyère

Que l’on pensait assez pressé

Ils gênent les manières de faire

Des lois, des édits bien acérés.

Il faudrait trouver des formules

Derrière des mots, dissimulées,

Pour ôter à toutes les mules

Qui refusent de tout gober

La possibilité de freiner.

Par le scrutin majoritaire

Uninominal appliqué

On avait cru en cela bien faire :

Les minuscules, éliminer.

Supprimer cohabitations

Le quinquennat devait pourtant :

Plus de récriminations

Tous derrière  le président.

Mais il y a ces foutus élus

Qui ont tendance à trop penser

Qui parfois donnent des coups de cul

Veulent toujours trop amender

Ils retardent les discussions

Pour éviter de vains dangers

Voilà qu’ils posent des questions

Voilà qu’ils changent des textes

Qu’on croyait bons pour la nation

Ils arguent de satanés prétextes.

On pourrait les discréditer

Par des campagnes bien orchestrées

Crier bien fort à la volée

Qu’ils coûtent trop cher à payer

Que l’on pourrait les remplacer

Par des fantoches cooptés

Des copains sur qui on peut compter

Puisqu’on les aurait nommés.

Et dans la grande économie

Pourquoi ne pas supprimer

Tout simplement démocratie

Les (chères !) élections faire sauter !

Cet article a été posté le Lundi 2 février 2015

Les éternels comportements

Mercredi 25 mars 2020

N’était pas fils de mandarin

N’avait pas multiplié les pains

Non plus changé l’eau en vin.

N’était pas époux de ministre

Avait en plus gueule sinistre.

Ne vivait pas en capitale

Avait, de surcroit, erreur fatale,

Non pas chassé les marchands du temple

Mais dans une aire de recherche ample

Fait perdre des gains remarquables

A des ogres insatiables…

Ne publiait pas aux US,

Ne respectait pas trop les us

Mais incollable en virus

Si par ses « pairs » était nié,

Était connu du monde entier.

Les gens massés devant sa production

Non pas des rameaux dans les mains

Mais par des likes à foison

Il avançait, avançait sur le chemin.

Les grands prêtres de la recherche

Devant ce genre d’effusion

Auraient aimé à coups de perche

Le lapider sans condition.

Nul doute sur ce qui suivra

Rome bien sûr se taira

Pilate ses mains lavera 

Grave crime on trouvera!

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