Ce texte est de l’avocat de Charlie Hebdo Richard Malka
Le 18 janvier, Mila, une adolescente iséroise de 16 ans, affichait avec véhémence, et dans des termes crus, sa détestation des religions et de l’islam en particulier dans une vidéo. Depuis, la jeune femme est harcelée, insultée et menacée de mort sur les réseaux sociaux. L’avocat et auteur Richard Malka prend sa défense dans une tribune, au nom du droit au blasphème. Voici son texte : “Il y a un pays où une adolescente de 16 ans exprimant, avec les mots de son âge et de sa passion encore enfantine, le mal qu’elle pense d’une religion, se retrouve menacée – “t’es morte, on sait où t’habites” –, déscolarisée pour éviter d’être lynchée, cyberharcelée, insultée – “sale lesbienne, pute LGBT” – et, pire, soumise à l’enquête d’un procureur pour incitation à la haine raciale.
Nulle solidarité avec Mila: “ils” tournent la tête
Dans ce pays, aucune association de défense des droits de l’homme ne proteste ni n’exprime sa solidarité avec celle dont la vie a soudainement basculé dans la clandestinité, au moins pour un moment. Pas plus de réaction du côté des ministres que des principales associations féministes ou LGBT, des artistes et des “progressistes”. On tourne la tête, on sifflote vers le ciel, on regarde ses souliers avant de se choisir des indignations à la mode que l’on épousera avec d’autant plus d’ardeur qu’elles n’exposent à aucun risque. Tiens, boycottons le film d’un cinéaste américain de 86 ans, par exemple.
Sa faute fut de croire qu’elle vivait dans une contrée où, après des siècles de combat et une révolution, l’on s’était débarrassé du respect obligé dû à Dieu
Le porte-parole du très officiel conseil représentatif du culte concerné, lui, se réjouit que la faute de cette mineure ait entraîné une avalanche de promesses de mort : “Elle l’a cherché, elle assume“, dit-il au micro d’une télé, bombant le torse.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.