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Archive pour octobre 2019

Visite inattendue

Mardi 29 octobre 2019

 

Une jolie petite déesse

Et son compagnon plus âgé

Avec gentillesse

A la porte se sont présentés,

Malgré le chien qui aboyait

Et son vieux maître un peu bourru.

Ils étaient là, ils souriaient,

Quel était le projet couru?

Avant de faire comme pour les prêches

Des distributeurs de « Réveillez-vous »:

Leur demander d’un air revêche

« Ah! Mais enfin! que voulez-vous? »

J’évaluai leur hardiesse…

Bonheur de leur déclamer

D’abord l’hymne à la jeunesse

Puis de leur raconter

L’histoire du vieux paysan…

« Nous sommes au collège,

Pour financer un voyage

Nous venons vous proposer

_Les fêtes vont arriver_

De souscrire à un achat

De très bons chocolats »

 

 

 

 

Radotage: Histoire bretonne pour préparer Halloween

Lundi 28 octobre 2019

HISTOIRE BRETONNE

Savez- vous qu’ en BRETAGNE, pendant la messe de minuit, le dernier mort de l’année fait l’appel des morts pour l’année suivante ? Vous ne le croyez pas ? YANN non plus ne voulait pas le croire….
En ce soir de 24 décembre, YANN, comme tous les soirs traînait à la taverne. Il avait déjà bien sa charge…Il aurait pourtant encore bien bu une bolée de « chouchen »…mais le patron lui avait dit fermement : « Ce soir, je ferme tout de suite, je veux aller à la messe de minuit… Il avait essayé de discuter, mais, tout doucement, on l’avait poussé vers la porte et il s’était trouvé dehors.Il était donc parti en titubant, en grommelant…
En arrivant devant la porte du cimetière, il entend la première sonnerie de la messe…Et… Il entend une VOIX dans le cimetière !
YANN n’avait jamais cru à cette légende qui voudrait que le dernier mort se mette à parler…Il disait que c’était des histoires de bonnes femmes…Mais là ! Bien obligé de constater qu’il se passe quelque chose !…On dirait la voix de l’ADELE qu’on a enterrée hier ! Il s’approche de la tombe…ne comprend rien tout d’abord…puis, très distinctement :
AMELIE ….LA VIEILLE AMELIE !…IL VOULAIT LUI ACHETER SA MAISON EN VIAGER !
Tout son esprit se met à fonctionner. Sachant ce qu’il sait, il n’y a pas d’hésitation à avoir !… Oui, mais elle est méfiante la vieille AMELIE, comment faire ?….Je vais lui dire que si elle vend avant le 31, elle ne paiera pas d’impôts l’année prochaine…
Et toute la nuit, YANN tourne en rond à réfléchir…A sept heures, et bien que ce soit jour de fête, il se présente chez l’AMELIE.
« Alors, AMELIE, tu me la vends, cette maison ? Tu sais que si tu vends avant le 31, tu ne paieras pas d’impôts l’an prochain »
La vieille toussait à cracher ses poumons…
« Qui t’a dit que j’étais malade ? Ah ! Tu voulais profiter de la situation ! ! Alors ce n’est plus le même prix : je vais peut-être bientôt mourir, je veux une rente double.
–Allons AMELIE ! Nous étions presque d’accord !
–NON !NON ! Tu as voulu jouer au plus fin tant pis pour toi ! »
YANN réfléchit : même doublée, la rente, il ne la paiera pas longtemps…
On convoque le notaire pour le 30….On signe….

Et la vieille va chercher une bouteille de champagne :
« Quand même ! pour une si bonne rente, ça valait bien le coup d’aller prendre un coup de froid au cimetière ! ! !

Souvenir…courge, courge, potiron (2)

Dimanche 27 octobre 2019

Courge, courge, potiron,

Courge, courge, potimarron…

Comme je cherchais toujours,

Pour faire des tartes à mes petits-fils,

Je suis passé l’autre jour

Devant une ferme où jadis

Elles s’étalaient à foison

Sur des vieux chars de charron.

Ce jour-là, je m’y suis arrêté,

Il devait être trois heures,

Le vieux était éploré,

Me suis enquis de son malheur…

Sa bru, suivant d’autres lois,

Était partie la semaine d’avant,

Le fils, dans son désarroi,

Avait trainé lamentablement,

Puis il partit à la chasse

Et il plaça le canon

(Vous devinez ce qui se passe)

Bien calé sous son menton.

 

Ce n’est pas un homme icide

C’est un drame conjugal

Mais par ces temps trop acides

Mon regard a bien du mal…

A le voir sereinement!

 

Boite de nuit

Dimanche 27 octobre 2019

Vous avez peut-être déjà croisé M. Paul et Michel avec leur Boîte à Gants en 2015 ?

Ils reviennent avec leur nouvel opus et explore ce 6ème continent qu’est le sommeil : pourquoi les insomniaques sont-ils insensibles au sable ? Comment endormir les Inuits ? Comment réveiller les Touaregs dans le désert ? Que penser des entreprises Lafarge ? Des petits sablés ? Comment dormir sur ses deux oreilles sans faire de la tauromachie ? Le Dodo était-il un animal de nuit ? Ray Charles et Gilbert Montagné ont-ils tenté de s’endormir eux-mêmes ?

Vous repartirez avec l’envie irrésistible de dormir mais ATTENTION ce spectacle n’est PAS soporifique et le Marchand de Sable n’est PAS le Marchand de Rêves.

 

On m’avait dit

« Ce soir, boite de nuit »

J’étais un peu inquiet,

Pour un peu j’aurais fui.

Ai quand même choisi

Un costume coquet…

Le diapason ce soir

Fourmillait de petits

C’était avant le noir

C’était avant la nuit…

Pas en un lieu de bal…

L’entrée, bizarrement,

Était hors de la salle:

« Soyez un peu patients

On viendra vous chercher »

Un homme à noir chapeau

Vint pour nous entraîner

Il avait verbe haut

Sa charrette copiée

Des marchands ambulants

Était truffée d’instruments.

Pendant toute la séance

De musique et de chants

Ce furent à outrance

Pitreries, boniments,

Pour nous vendre un peu de sable blanc!

 

 

 

 

 

Branle-bas au jardin

Samedi 26 octobre 2019

Grenadier vendu à la milice

Du jardin de la pensée,

Les valets à fleur de lys

Sont intervenus armés.

Dix et sept massifs suspects

Ont été investigués

Malheur! Manque de respect!

Des branches ont osé résister

Comme citoyens adultes!

Quel vacarme, quel tumulte

« Aux valets on leur doit culte »…

Pourtant pas de catapulte…

Si on tolère la résistance

C’est la culture qui va périr!

Procès!Procès à outrance

C’est un abcès à ouvrir

Pauvre pauvre, pauvre France!

Ton esprit se met à pourrir!

Visite impromptue, chez une élue…

Vendredi 25 octobre 2019

Des « qui sont rien » des « fainéants »

Etaient venus sous ses fenêtres

Balancer quelques slogans

La déranger dans ses êtres

Oeil pour œil dent pour dent?

Elle eût du être tout yeux et toutes oreilles

Et répondre les yeux dans les yeux:

N’en voulaient pas à son oseille

Ne jetaient pas de poudre aux yeux.

Aurait du les accueillir, leur sourire, offrir à boire,

Ne lui auraient sûrement pas mis un œil au beurre noir!

…………………………………………………………….

 

 

 

Radotage: La maladie de Mélusine

Jeudi 24 octobre 2019

Je vous parle d’un temps que les très vieilles gens même n’ont pas connu….Un temps où les sources jaillissaient librement pour désaltérer le promeneur assoiffé : pas de plombier, pas de fontainier, pas de syndicat des eaux….Un temps où les arbres croîssaient en liberté dans des forêts immenses que ne venaient détériorer ni des chemins, ni des pistes de ski, ni des routes forestières, où on n’avait pas encore inventé les gardes forestiers.Un temps où les animaux avaient le droit de parler, les hommes savaient les comprendre….Un temps où les humains n’étaient jamais malades : on ne connaissait ni les médecins, ni les pharmaciens, ni les médicaments…Un temps où les voleurs n’existaient pas : on n’avait pas encore inventé la police…Un temps où le travail était source de joie : on n’avait pas encore inventé les patrons !
C’est en ce temps-là  que la fée MELUSINE vint habiter dans les cuves de SASSENAGE , n’apparaissant que de temps en temps pour charmer les hommes du pays.
Elle vécut très bien, pendant des millénaires, plongeant dans la rivière, se prélassant sur les rochers, étalant dans le noir ses cheveux de soleil comme un halo de lumière. Elle eut pour amis tous les animaux du monde, tous les poissons, les insectes et les fleurs et puis elle rencontra, un soir de pleine lune RAYMOND DE BERANGER, seigneur des environs, qui aussitôt fondit d’un amour ineffable pour cette créature aussi belle que douce. Il la supplia :  » Viens ! MELUSINE, habiter mon château, tu seras ma reine, mon adorée, ma joie !
–Je ne pourrais venir que les jours de semaine, car samedi et dimanche je dois toujours rentrer dans les cuves « .
RAYMOND intrigué qu’elle disparût ainsi chaque fin de semaine la questionnait sans réponse…Un jour, n’y tenant plus, il lui proposa de l’épouser : ainsi, elle serait bien obligée de rester au foyer…mais du fond de ses larmes, MELUSINE lui avoua alors son terrible secret : ayant commis une énorme bêtise, le tribunal des fées l’avait condamnée à  être une sirène chaque fin de semaine.
RAYMOND DE BERANGER ne se laissa pas démonter : il avait imaginé tellement pire ! Qu’importait pour lui que le samedi et le dimanche,elle fût une sirène : toute la semaine, elle resterait sa REINE, son amour, son adorée, sa joie !…Et des années durant, tout alla pour le mieux dans les cuves grondantes, le château et les cieux….Il arriva pourtant qu’un jour, sans prendre garde, MELUSINE absorba une plante toxique.Ses cheveux qui illuminaient les galeries s’éteignirent, ses forces la trahirent, elle se traîna tant bien que mal jusqu’au plus profond de la plus profonde galerie, et là , exténuée, ses yeux se fermèrent, elle resta allongée sur le flanc sans rire, sans parler et respirant à  peine.
Samedi et dimanche, RAYMOND DE BERANGER ne s’inquièta pas….Mais dès le lundi, ne la voyant pas revenir, le pauvre amant chercha où pouvait se trouver sa belle, son amour, son adorée, sa joie…Après mille recherches, dans les boyaux profonds, il la trouva enfin éteinte et affaiblie, un souffle à  peine s’échappait de sa bouche et aucun son ne semblait atteindre son oreille.
Aussitôt, BERANGER fit mander le sorcier….Mais celui-ci, hilare, lui fit répondre que les fées n’étaient pas ses amies et qu’elle n’avait qu’à  se sauver elle-même !
BERANGER fit clamer et dans tout son domaine qu’il cherchait la personne capable de soigner efficacement sa bien-aimée…Tout ce qu’on lui proposa s’avéra inutile.
Perdant tout espoir, RAYMOND DE BERANGER s’enferma dans son château dont les volets restaient hermétiquement clos, à  remâcher sa douleur…Un voyageur passant par là  , repèra ce château qui semblait inhabité, se renseigna. On lui apprit ce qu’il était advenu. Au gré de ses voyages, il avait connu un savant mandarin qui guérissait tous les maux. Il s’en vint donc frapper à  l’huis du château….Personne ne répondit tout d’abord..Il frappa plus fort…La porte s’entrouvrit :  » QUI ES-TU, TOI QUI VIENS TROUBLER MON CHAGRIN ?
–Faites excuse, seigneur DE BERANGER, mais je connais un sage qui sait guérir les fées.
–TU NE POUVAIS PAS LE DIRE PLUS TOT ? ! «
Après avoir pris tous les avis de l’homme,RAYMOND sella son cheval et partit pour
la CHINE, à la recherche du sage mandarin. Le voyage fut long, bien fortes, les angoisses… Mais il parvint enfin, après deux ans de selle,à  rencontrer le sage. Celui-ci était très vieux, il était assis, les jambes en tailleur, et il fermait les yeux pendant que BERANGER lui parlait.Il se fit bien expliquer comment était la fée, ce qu’elle faisait, quelle était sa position….Il fit brûler un mois, des baguettes d’encens…réfléchit longuement pendant plusieurs mois, puis déclara enfin au voyageur qui mourait d’impatience :
» Il faut trouver d’urgence, car la maladie gagne,
Un aliment sacré…cherche dans ta montagne
Il te sera donné par personne importante «
Et le sage se tut .BERANGER , donc revint, au quadruple galop. DEUX CENTS CHEVAUX , MOURURENT SOUS SA SELLE, mais il fit en six mois le trajet de deux ans.
Quand il arriva, il courut droit vers celle que jamais sa pensée d’amant n’avait quittée un seul instant…Elle gisait toujours, et pâle, et sans vie.
Il manda des valets chez tous les princes de la terre…tous revinrent sans le moindre remède.
Il manda des valets chez tous les religieux : les évêques, les prêtres, les rabbins, les ulemas, les popes….personne ne connaissait le sage mandarin.
Il manda des valets chez les riches bourgeois : ils revinrent en haillons mordus et chassés par les molosses.
Bien qu’il eût promis de belles récompenses,personne ne parvint à  rendre à  la fée un regard plus vivant…
Alors, découragé, RAYMOND partit sans but à travers la montagne remâchant en pensée sa tristesse et sa peine. Il marcha un jour, sans manger, sans boire, sans dormir, une nuit, sans manger, sans boire, sans dormir, une deuxième journée, sans manger, sans boire, sans dormir, une deuxième nuit, sans manger, sans boire, sans dormir, une troisième journée, sans manger, sans boire, sans dormir, une troisième nuit sans manger, sans boire, sans dormir, une quatrième journée, sans manger, sans boire, sans dormir….Il s’écroula sous un frêne au quatrième soir et s’endormit….
COCORICO ! …RAYMOND se réveilla….Il se trouvait devant une chaumière où vivait une femme qui élevait des chèvres et UNE VACHE BLONDE AUX CORNES GALBEES COMME
LA DEESSE ATHOR DES EGYPTIENS.
Elle venait de traire sa bête qui, excitée par les mouches, lui avait donné des coups d’une queue souillée de bouse en travers du visage….
Dès qu’elle l’aperçut, la vieille l’interpela :
» Mon maître, mandarin , par pensée m’a parlé, viens ! j’ai préparé ce qu’il faut pour t’aider «
RAYMOND découragé, épuisé de tristesse regarda la pauvresse et se tut un moment…
 »Par personne importante, m’a dit le mandarin…Qui es-tu pour prétendre être de noble race ? «
La vieille ricana : croyait-il, pauvre niais, que la seule valeur fût celle de naissance ? celle des écus ? ou celle de place sociale ?NON ! la seule valeur, mais là  vraiment féconde est puissance d’esprit.
» AU MOINS, comment as-tu fabriqué ce présent ?  » demanda BERANGER quelque peu alarmé.
La vieille alors tendit sa main toute ridée, entraîna le seigneur vers l’étable où brillait comme un feu le pelage doré de sa vache sacrée aux cornes bien galbées
» Le remède ordonné pour la fée MELUSINE , n’est pas un poison fabriqué en usine, c’est un liquide blanc que l’on a fait cailler, égoutter, mélangé à un peu de pain rassis.
Au fond de douces grottes, il a longtemps mûri, posé sur de la paille soit de seigle, soit de blé, pour donner un fromage et doux et persillé …MAIS CE N’EST PAS CELA QUI EN FAIT
LA VERTU :
SEULE
LA VACHE D’OR PEUT TE DONNER DU VRAI, DU BON, DE L’INEFFABLE…LES AUTRES NE FERAIENT QUE DE PALES COPIES.
Viens ! Prends ! Emporte ! et donne à  MELUSINE afin que resurgisse le bonheur et la joie !…Ne t’attarde pas au fond de ma cuisine ! Va ! Cours ! Vole ! Elle t’attend. Elle sait depuis longtemps que seul, peut guérir une fée aussi belle, le bon lait généreux donné avec largesse par la vache dorée des plateaux de VILLARD DE LANS . »
A la première miette, MELUSINE cligna des yeux. Après une bouchée, ses cheveux s’éclairèrent…Et quand tout fut avalé, MELUSINE se dressa toujours aussi belle.

C’est ainsi que depuis de nombreuses années, on trouve un peu partout du fromage que RAYMOND DE BERANGER a dit de SASSENAGE
MAIS
Si un jour vous trouvez sur un vague marché de la pâle copie donnée par lait de  » jailles  » et qui n’a pas mûri longuement sur la paille,….même si vous le trouvez délicieux,
INUTILE D’ALLER EN OFFRIR A DES FEES
Elles savent trop bien, elles que l’on ne peut tromper, que seul le lait sacré de nos VILLARD DE LANS peut redonner à  toutes et joie et grands élans.

Sur le parking

Jeudi 24 octobre 2019

Je commençais à penser

Qu’au lieu de poulets

Je risquais

Du lapin de manger…

La Zafira bleu-marine

Attendue, n’arrivait pas.

Assise sur le mur

Une dame était là

Je n’étais pas très sûr

D’oser ouvrir un débat

Comme elle scrutait son iphone

Je lui glissai subrepticement

« Si les nouvelles ne sont pas bonnes

Tapez! Tapez seulement

//Le radeau du radotage »

Ce fut le début d’un échange

Bien sympa n’en doutez pas!

 

 

Radotage: déjà publié en mai 2014

Mercredi 23 octobre 2019

RITES FUNERAIRES AU TEMPS DE MON ENFANCE

Quand après une vie bien remplie de souffrances et de sacrifices offerts à Dieu pour sa rédemption, après avoir reçu « l’extrême onction » de la part du prêtre de la paroisse, une personne mourait, tout le hameau était en deuil.
Le soir, tout le quartier, tous les amis, avertis par le glas, se réunissaient au pied du lit où elle était étendue, dans son plus beau costume, (le visage parfois recouvert d’un tissu blanc) pour la prière du soir collective, suivie de la prière des morts et même, parfois, des litanies. Cette prière était dirigée soit par le prêtre soit par un membre de la famille.
A la fin de la cérémonie, chacun passait devant le corps et, à l’aide d’un rameau de buis, béni le jour des « rameaux » trempé dans un verre d’eau bénite, faisait le signe de croix sur le corps.
Puis commençait la veillée funèbre. Deux à trois personnes restaient toute la nuit à côté du cadavre, dans l’espoir ou la crainte que le constat de décès ait été rédigé trop vite, mais aussi afin de veiller à ce qu’aucun animal ne vienne profaner le corps.
Au matin, le menuisier du village apportait le cercueil, et c’était le travail des héritiers, ou de leurs amis de déposer le corps dans sa dernière couche.
C’était ensuite l’attente de la voiture mortuaire trainée par deux chevaux. Le garde champêtre( ?) surveillait la fermeture de la boîte. Porté soit par des pompiers soit par des hommes de la famille, le cercueil était chargé dans le corbillard devant l’assemblée des hommes tête nue et des femmes à voilettes. Quelque soit le temps ou la distance, le cortège s’ébranlait à pied, jusqu’à l’église où le service funèbre (messe le plus souvent) était célébré, puis vers le cimetière où, parfois, des athées se joignaient aux croyants et, plutôt que manier le goupillon, versaient doucement une poignée de sable sur le cercueil.
La famille, rangée selon le degré de parenté avec le défunt recevait les condoléances de chacun.
Le bistro du village ouvrait une salle pour une libation partagée entre membres de la famille, amis proches, et, parfois les porteurs, voire le curé.
Voilà le résumé de ce pourquoi j’ai rédigé mes « dernières volontés » en total opposé à ces rites.

Défenestrée…

Mercredi 23 octobre 2019

Elle était prof dans un collège

Ni de difficile banlieue

Ni dans une boite … Que sais-je?

Avec des élèves tous studieux.

Le brouhaha dans sa classe

Avait grande réputation

Les uns attendaient que l’heure passe

D’autres profitaient de la situation.

Quand la pagaille était trop forte

Les profs voisins venaient parfois

Exiger sur un ton qui porte

Donner un grand coup de …voix.

Elle, pour calmer les élèves:

« Attendez que je me lève! »

Se mettait à la fenêtre

« Je finirai par sauter peut-être. »…

 

Quand j’entends « défenestrée »

Je pense à elle chaque fois

Si un jour elle avait sauté

Qui serait accusé tu crois?

 

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