Archive pour juin 2019

Oscar mérité!

Vendredi 7 juin 2019

Je vous décerne, madame,

L’oscar du visage fermé.

Vous le méritâtes, madame

Près de la pompe à air comprimé.

A mon bonjour, votre moue laide

Répondit, me toisant de haut:

Vous n’aviez, sûr, pas besoin d’aide:

Je devais partir au plus tôt!

Vous aspiriez avec délice

Nobles poussières certainement…

A ce point, c’est presque vice

Je dérangeais évidemment.

Je voulais juste sans panique

Comprendre le fonctionnement

De l’appareil automatique…

Battant du tapis, violemment

Vous maugréâtes « fichez le camp »

Suis vraiment désolé, madame,

D’avoir osé impudemment

Humer votre air , qu’on me damne

Je suis vraiment un délinquant!

Pour garder l’esprit encore clair

Jeudi 6 juin 2019

Pour garder l’esprit encore clair,

Chaque matin, dès le lever,

Quand d’autre vont courir,  trotter,

Moi je prends les mots à l’envers.

Ils sont croisés, entremêlés,

Je les découvre, je les choppe,

Bien planqués dans leur enveloppe

De lettres éparpillées.

Puis le cahier de mots croisés

Niveau quatre/cinq cela suffit

Je trouve je devine, j’écris

Parfois j’efface à la volée

Je range tout puis je ressors

Je recommence, je fonce,

Jusqu’à ce que l’auteur retors

Aux définitions absconses

Pour le cas ait capitulé,

Que son problème soit mort.

 

Radotage: pour ceux qui veulent visiter le Dauphiné

Mercredi 5 juin 2019
 

 

FALOTTON

FALOTTON s’ennuyait tout au creux de l’enfer : toujours ajouter du charbon, toujours retourner les âmes, entendre leurs cris, ce n’était pas très amusant. Lorsqu’il allait se plaindre au grand maître SATAN, celui-ci ricanait : on n’est pas en enfer pour prendre du plaisir !…Au bout de longues de plaintes et de récriminations, FALOTTON comprit que, pour obtenir satisfaction, il lui faudrait ruser.
« Grand maître, merci de m’avoir placé à la cuisson, j’en éprouve un merveilleux plaisir : ce parfum de rôti, mmmmmmmm ! cette douce chaleur (on se croit sous les cocotiers) et ces chants !! quelle joie de les entendre ! » se mit-il à répéter plusieurs fois par nuit.
Le grand SATAN en fut bientôt marri et lui intima l’ordre d’aller sur terre conquérir des âmes. FALOTTON se réjouit tout d’abord, puis il se posa la question cruciale : de quoi serait-il capable ?
Inciter à la luxure ? Il n’était pas assez bien membré !…Inciter à l’avarice ? Cela le rebutait. Soudain, il eut une idée géniale : avec tous ces humains qui se croient issus de la cuisse de JUPITER, il lui serait facile d’inciter à l’orgueil.
Aussitôt, il vint près de GRENOBLE. Il y avait là un duc qu’il serait aisé de faire basculer, son esprit étant prédisposé vers un orgueil démesuré.
FALOTTON prit la forme d’un architecte et vint lui présenter les plans du plus beau des palais .Le duc aussitôt se sentit croître des ailes : il lui fallait ce palais !…..
La construction dura longtemps…à la moitié des travaux, le duc avait déjà dépensé tout son argent…avant complet achèvement, plus personne ne voulait lui en prêter….il ne pouvait pourtant pas laisser son palais sans l’entourer d’un mur d’enceinte : tous les malandrins auraient tôt fait de le piller !
Il s’en ouvrit à son génial architecte qui fit semblant d’abord de ne pas le comprendre….après mille discussions, FALOTTON abaissa son masque : « Donnez votre âme à mon maitre, et votre mur, vous l’aurez gratis.
_Comment ! traître ! tu n’es donc qu’un valet ? Je ne traite jamais avec les valets ! Va me quérir ton maître ! »
Penaud, FALOTTON transmit à SATAN la requête…SATAN s’en vint donc un soir après minuit…
« Si tu peux, dit le duc, construire le mur du parc en moins de temps qu’il ne m’en faut pour le traverser, tu auras mon âme »
SATAN paria et manda pour ce faire une équipe de démons….La lune était cachée, le travail commença. LESDIGUIERES monta son cheval préféré : celui que le chapelain avait un jour béni. Il retint tout d’abord sa monture, qui, sur son injonction, boitait bas et respirait bien mal…Les démons, ce voyant, prirent tout leur temps : un immense éclat de rire résonna dans le pays…Tout à coup, sur un coup d’éperons, le cheval s’élança…les démons firent vite, très vite… le mur se refermait à peine quand le cheval sauta.
FALOTTON constatant son risque d’infortune tenta de retenir la bête un instant…mais le cheval béni lui donna en sautant une telle ruade qu’il fut projeté au flanc de la montagne. Seuls restèrent enfermés dans le mur quelques crins du destrier.
FALOTTON fut puni et transformé en pierre…et les hommes oubliant qui il avait été ne le dénomment plus que « la pierre percée »…(C’est une des merveilles du DAUPHINE »)

Référence bibliographique : « les sept merveilles du DAUPHINE » par M. Paul BARRET
Anciens établissements LEGENDRE , LYON 1925

Qu’es-tu devenue?

Mercredi 5 juin 2019

Ah! J’aimerais de tes nouvelles

Toi dont le blog est fermé!

Qu’es-tu devenue, demoiselle

Toi que j’ai tant admirée

Dans ta lutte au « corps à corps »

Contre un mauvais coup du sort

Avec courage et lucidité,

Tu avais tenu à décrypter

Chaque progrès, chaque avancée,

A nous  faire partager

Tes espoirs tes déconvenues

A sérier, trier, ranger

Les connaissances les plus pointues

Et, en plus, pour aider

Ceux et celles qui sont frappés

Tu tenais à expliquer

Des moyens d’un peu soulager.

C’est vrai, tu as tourné la page

Mais je suis bien sûr, je gage

Que de l’obstacle malin

Tu as su faire un tremplin

Matin ordinaire

Mardi 4 juin 2019

Volet de la porte poussé,

Deux poules sorties du poulailler

Venez! venez!

 

Ne suis pas leur coq, non!

Mais elles savent que j’ai du bon

A picorer

 

Les ânes me saluent du pré

Attendent carotte être caressés

Souvent brossés

 

Le chien se blottit avec foi

Caresse? Nonoss, pour moi?

C’est douce joie.

 

Les lapins dans leur cabane

Quémandent des feuilles, quelques fanes

Leur manne…

 

 

RADOTAGE

Lundi 3 juin 2019

volupté

  

Il y avait dans le village, une douce jeunesse,dont le seul nom :VOLUPTE inspirait le bonheur. Il y avait, dans le village, comme dans tous les autres, des gens dont les ulcères inspiraient la pitié. Ceux-ci n’avaient jamais à l’égard de la fille un mot ni de tendresse, ni même d’amitié. Or, dans la montagne, surgit, cette année-là, un monstre assoiffé. Ses pattes étaient griffues, et son corps écaillé. Ses yeux jetaient du feu. Son groin était difforme…Sa langue ,à mille queues, semblait faite de viornes. 

Un jour de pleine lune, le monstre apparut au sortir de la messe et fixa dans les yeux la grosse LEONIE dont la langue fourchue ne ratait jamais, non jamais, une méchanceté….La LEONIE d’un coup, en fut transfigurée. Elle avança vers lui à ce point fascinée qu’elle en faisait des mines devant les villageois un peu éberlués…
La LEONIE suivit avec docilité le monstre aux doigts fourchus et au corps écaillé. 

On ne la revit plus pendant une quinzaine. On la chercha un peu, pas trop, mais quand bien même !…Et puis, le soir venu de la nouvelle lune, elle reparut soudain sur la place ensombrée…Les cernes de ses yeux tombaient jusqu’au menton, sa langue était pendante et rasait le gazon. Lentement, d’un pas court, marchant à quatre pattes, car son ventre traînait comme une vieille « pâte » elle alla se coucher sans un mot, dans l’étable, sur le tas de fumier….Les vaches, elles-mêmes n’en crurent pas leurs yeux ! De mémoire d’humain, jamais elle ne raconta rien ! 

  

Deux semaines plus tard, le monstre reparut au sortir de l’église, découvrant ses dents jaunâtres et acérées….L’AMELIE toute sèche, à la langue en crochet, à son tour, fascinée suivit docilement le monstre aux yeux de braise et à la queue dressée. 

On ne la revit plus pendant une quinzaine. On la chercha un peu, pas trop, mais quand bien même !….Et puis, le soir venu de la nouvelle lune, elle reparut soudain dans la rue ensombrée…Les cernes de ses yeux envahissaient les joues, sa langue était pendante et lèchait le gazon, lentement d’un pas court, marchant sur les genoux, elle alla se coucher dans le creux du fenier où les rats eux-mêmes n’en crurent pas leurs yeux. De mémoire d’humain, jamais elle ne raconta mot. 

  

Le MAIRE, pour l’instant, n’était pas trop inquiet : que de vieilles bigottes se fassent un peu rosser, ça ne pouvait, à lui, que quelque peu lui plaire! ….Le CURE, aux offices, voulait que l’on priât pour que la main de DIEU s’abattant sur la bête réduise à néant ses effets malfaisants…Mais, comme, librement, les deux laides commères avaient, c’était patent suivi….SATAN…Peut-être….On n’insista pas trop car on ne sait jamais ! 

Le huitième dimanche, le monstre était là…Le CURE sortit avec son goupillon. Il s’approcha tout doux de la satanique bête, mais il ne leva pas son arme, au contraire : il suivit sans prononcer un mot le monstre au groin difforme et aux griffes pointues. 

On ne le revit plus pendant une quinzaine. On le chercha un peu, pas trop, …mais tout de même…Il manquait à de vieilles bigottes qui ne pouvaient plus jouir en pensée en revivant, dans le confessionnal les plus doux de leurs péchés !…Et puis, le soir venu de la nouvelle lune, il reparut soudain à la cure ensombrée…Les cernes de ses yeux prolongeaient son étole ! Sa langue était pendante et lèchait les carreaux. Lentement, d’un pas court, traînant à quatre pattes, car son ventre frottait le sol en avançant, il alla se coucher sans un mot dans la fosse commune où il faisait jeter ceux qui à son gré n’avaient pas bien contribué à verser au denier par pure dévotion….Les morts eux-mêmes n’en crurent pas leurs yeux ! 

  

Le douzième dimanche, le monstre était là    ….mais personne ne vint vers lui pour une fois….Hélas !  le lundi, au sortir de l’école, il était revenu !…Il avait regardé avec intensité la maîtresse d’école, vous savez, celle qui faisait les leçons de morale !….Elle l’avait suivi ! ! ! 

Le MAIRE alors bondit : EN S’ATTAQUANT A L’INSTITUTRICE, C’EST A
LA REPUBLIQUE QUE CE MONSTRE A VOULU FAIRE
LA NIQUE ! ! ! 

On chercha de partout et même les gendarmes vinrent du chef-lieu diligenter l’enquête…. On ne la revit pas pendant une quinzaine,on la chercha un peu…très peu…les enfants pas du tout !…Et puis, le soir venu de la nouvelle lune, elle reparut soudain sous le préau ensombré. Les cernes de ses yeux affleuraient ses poignets. Sa langue était pendante et lèchait le goudron. Lentement, d’un pas court, marchant à quatre pattes car son ventre traînait comme une vieille éponge, elle alla se calfeutrer dans la cave où elle enfermait les petits qui n’avaient pas, selon son opinion assez bien, devant elle, fait la génuflexion… 

  

Douze jours plus tard, le monstre se trouvait devant la mairie…Les PANDORES suivirent la bête malfaisante…Jusqu’où ? On se demande ! …Mais lorsqu’ils revinrent, les cernes de leurs yeux traînaient sur leur gâchette. Leur langue était pendante et labourait la boue. A un pas cadencé d’escargots militaires, ils allèrent sans un mot dans la geôle où toujours, pour l’exemple, ils n’oubliaient pas d’enfermer l’innocent… 

L’ARMEE donc intervint : il lui fallait détruire cette bête immonde qui ne respectait rien : ni église, ni maître, ni même
la REPUBLIQUE ! 

Les journaux furent pleins des méfaits supposés du monstre DONT AUCUNE VICTIME N’AVAIT ENCORE PARLE….. 

  

Pendant plus de trois mois, on ne l’aperçut pas… 

Et puis, un jour d’automne, tout à l’entrée du bois, devant deux cents personnes, mille chiens aux abois, la bête se dressa. Elle tendit ses griffes vers la douce VOLUPTE qui, en se débattant, dans les bois fut traînée… 

Aussitôt, tout ce que le village comptait de méchanceté et de jalousie se mit à exulter à la pensée des supplices qu’elle allait endurer…car, enfin, c’était JUSTE que ce soit ELLE qui souffre le plus ! ! ! Ne prodiguait-t-elle pas son amour sans compter…Qui ne voulait même pas haïr les étrangers ! Non ! décidément, pour une fois, cette bête était bonne ! ! ! 

Certains n’en dormaient pas : ils la voyaient toute lacérée, sans dents, échevelée, bras désarticulés, jambes écartelées… 

OUI…MAIS…TROIS JOURS APRES, à l’entrée du village, on la vit arriver toute blonde et pimpante, radieuse, encore plus belle, tenant dans sa main de déesse une laisse au bout de laquelle courait l’horrible créature comme un doux-doux chien-chien !..Un monstre assoiffé seulement d’amitié ; 

Elle l’a attaché à l’arbre de la sagacité… 

MEFIEZ-VOUS, MEDISANTS ! CAR IL Y EST TOUJOURS ! 

NE CALOMNIEZ JAMAIS, JAMAIS,
LA VOLUPTE

Pour elle, ce n’est pas la même chanson!

Lundi 3 juin 2019

Avec ou sans la musique

Elle a ôté ses vêtements

Pour une séance pratique

De photos, innocemment…

On la poursuit

Dans son pays:

Un corps de femme,

Quel blasphème!

Il soutiendra personnellement

Sa demande d’asile, naturellement:

Parmi tous ses amis d’antan

Il y en a certainement

Prêts à protéger la demoiselle

Ah! Mais si elle était moins belle

N’en serait-il pas autrement?

Mauvaise surprise

Dimanche 2 juin 2019

Ce matin mauvaise surprise

Où donc sont passées mes cerises?

L’arbre en portait pourtant

Un certain nombre les jours d’avant.

Certaines gisent à peine goûtées

Sur le lierre qui pousse au pied

Quant aux autres, faut demander

Aux membres de la gent ailée.

Z’ont du faire un fameux festin

Les moineaux, ces grands malins

Les pies, les pics, les étourneaux

Qui venaient, tous ces oiseaux,

Je le pensais, par pure bonté

Me régaler de leur concert…

Ne m’ont même pas demandé

De leur dresser le couvert…

 

Lapins

Samedi 1 juin 2019
Deux lapereaux sont sortis du nid
L’un est tout blanc l’autre tout gris
Leur père ne fut pas chaud lapin
Pas très porté sur les voisines
La poudre de perlimpinpin
Pour qu’il honore mère lapine
Ne valait pas un pet de lapin
Deux petits pour une nichée
C’est vraiment du malthusianisme
Ils sont là, propres dans leurs habits
A grignoter avec réalisme
Les carottes et les radis.
Deux lapereaux sont sortis du nid
S’ils ne me posent pas de lapin
Y a deux civets je vous le dis
Qui mijoteront à la Toussaint

 

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