Archive pour avril 2019

Elle m’a mis au LASILIX

Mardi 30 avril 2019

Elle m’a mis au Lasilix

Depuis je me sens sans cesse

Des vrais besoins de phénix

Qui me prennent qui me pressent.

Je suis devenu écolo:

Mon premier geste, au jardin,

Affirmer sans trémolos

« Ce territoire est le mien ».

Je ne vais plus au marché

Ne pouvant me retenir

Des étals je serais chassé

Et ce n’est peut-être pas le pire!

Comme, vous savez, les chiens,

Quand je vais ici ou là

Je vais marquer mine de rien

Mon passage…Ah! Là! Là!

Elle m’a mis au Lasilix

Je ne sais pas si c’est normal

Non! Pas pour les films X!

Mais l’effet est phénoménal!

 

 

La lutte des classes (film)

Lundi 29 avril 2019

 Synopsis et détails
Sofia et Paul emménagent dans une petite maison de banlieue. Elle, brillante avocate d’origine magrébine, a grandi dans une cité proche. Lui, batteur punk-rock et anar dans l’âme, cultive un manque d’ambition qui force le respect ! Comme tous les parents, ils veulent le meilleur pour leur fils Corentin, élève à Jean Jaurès, l’école primaire du quartier. Mais lorsque tous ses copains désertent l’école publique pour l’institution catholique Saint Benoît, Corentin se sent seul. Comment rester fidèle à l’école républicaine quand votre enfant ne veut plus y mettre les pieds? Pris en étau entre leurs valeurs et leurs inquiétudes parentales, Sofia et Paul vont voir leur couple mis à rude épreuve par la « lutte des classes ».
J’ignore si le film s’appuie sur du vécu, en tous cas, il m’a semblé, à de multiples niveaux caricatural.
Caricaturalement sexiste: comme par hasard l’institutrice jargonnante, qui rechigne à utiliser le mot juste et qui est souvent dépassée tranche avec l’AUTORITE sans conteste du mâle(pardon! du DIRECTEUR)
Caricature religieuse: le refus d’un juif intégriste de déplacer de quelques mètres sa voiture qui gêne l’entrée des voisins
Caricature le mur de 4 m à cause de l’arrivée de nouveaux migrants
Caricature l’exercice d’alerte « terroriste »
Caricature le choix de grillager les fenêtres quand les murs menacent de tomber.
Caricature, le portrait d’un Directeur d’école privée religieuse maîtrisant le répertoire d’un groupe de chanteurs anarchistes pour refuser d’inscrire un enfant.
Caricature la position de celui qui _ au nom de ses principes _ discute à la baisse le prix de son appartement
Caricature la gestion « sectaire » du jardin partagé.
Ceci étant dit, l’image donnée d’une vie côte à côte dans une banlieue calme est positive.
La situation inquiète, voire désespérée,d’une famille refusant de participer à la ségrégation scolaire quand les parents des copains au nom de « l’intérêt supérieur de leur enfant » vont tous grossir les rangs d’une école religieuse, alors que leur enfant vit mal cette séparation est bien cernée.
La marge de liberté laissée aux désirs des enfants m’a paru infime…

 

 

 

 

 

 

Quatre jolies déesses

Dimanche 28 avril 2019

 

Elles étaient quatre jolies déesses

Derrière un étal bien fourni

De gâteaux et de saveurs

 

Leur vue mettait les cœurs en liesse

Le mien de cœur en a bondi:

Elles évoquaient la douceur

 

Non les techniques d’aquarelle

N’étaient pas pour me passionner

Pas d’inscription désolé

 

 

Mais je pouvais déclamer pour elles

Puisant au fond de mes pensées

Quelques vers à la volée.

 

Elles furent un peu surprises:

Chacun sa façon de s’exprimer

Elles tableaux et moi des mots

 

Je laissai leurs friandises

Pour élèves intéressés

Gâteaux …c’était trop tôt

 

 

Cache cache

Samedi 27 avril 2019

Ce matin, j’appelle mes ânes

Pas de réponse, c’est suspect.

Je vais explorer la cabane

Personne là, je suis inquiet.

D’habitude, à mon appel,

Ils viennent croquer une carotte…

Se seraient-ils fait la belle?

Parfois au printemps c’est leur marotte…

Dans ce cas-là, jamais ne répondent,

Se font chercher dans tous les coins,

N’écoutent pas une seconde,

Filent, filent, filent leur train…

Je les retrouve sur la route,

Faisant du stop aux camions,

Voulant voyager, sans doute,

Vers je ne sais quelle destination…

Je les retrouve devant l’école,

Prêts à se montrer studieux…

Ah! Mais voilà, pas de bol!

Aucun bureau prévu pour eux…

Parfois, encore, un voisin,

Voyant ces pauvres idiots

Venir manger dans sa main

Les enferme dans son clos…

Donc ce matin, me voilà en chasse:

Pas de longues oreilles à l’horizon…

Je questionne les gens qui passent:

Ils n’ont pas vu mes grisons…

C’est en rentrant que j’aperçois

Dans le fourré deux fesses grises.

Ils sont contents je le crois

L’insolence, cela frise!

Vivre à la campagne…

Vendredi 26 avril 2019

Au fond du parc des ânes, les genêts sont fleuris

On entend mille abeilles vibrer en fifrelis

C’est qu’à la campagne, oui c’est bon,

C’est bon, c’est bon,

C’est qu’à la campagne, c’est une autre vie.

Au passage, en visite, un bouquet j’ai cueilli

Pour décorer la table cela fait très joli

C’est qu’à la campagne, oui, c’est bon,

C’est bon, c’est bon

Vivre à la campagne, ça me réjouit.

Il y a même des chevrettes qui broutent le fouillis

Leur petite queue alerte s’agite de désir

C’est qu’à la campagne, oui, c’est bon,

C’est bon, c’est bon

C’est qu’à la campagne, il y a du plaisir.

 

 

 

Injustice

Jeudi 25 avril 2019

Tony est un garçon turbulent

Dont le père a la main lourde

Et qui se fait très souvent

Traiter de bêta ou de gourde…

Au collège, dans les couloirs

Mine de rien les camarades

Plein de misères lui font voir

Et lui fâché se trouve en rade

Convoqué pour ne pas être sage

Sans personne pour le défendre

Qu’un seul ado de son âge

(Mais pas un riche à revendre).

Ce matin- là les (toujours innocents) voyous

L’ont emmené dans les cabinets

Et ont eu ce geste fou

Ouvrir grand tous les robinets

Puis mettre le feu aux papiers.

Qui donc est-ce que vous croyez

Que ces salauds ont accusé?

Un seul a voulu témoigner

Mais on ne l’a pas écouté.

 

Allez parler de la justice

Au renvoyé sur l’instant!

Allez parler de la justice

A celui qui dit la vérité

Mais qu’on a refuser d’écouter!

 

Peut-être que dans soixante ans

Certains aux portes du trépas

Se souviendront horriblement

Avoir commis ce crime là…

Mais du haut de l’autorité

Pas de risque de regretter!

Du haut de l’autorité

On a tranché sans équité…

 

Demain, un autre souffre douleur

Subira même malheur.

Le plateau de Millevaches? Ca me rappelle des souvenirs!

Mercredi 24 avril 2019

Lorsque j’étais à l’école, classe dite de fin d’études, on devait dessiner des cartes à main levée pour le certif..

L’espèce d’énorme visage, menton prognate et queue de cheval dressée, que formait le  Massif Central peuplait mon esprit de beaux rêves:

Pensez! ‘ »Plateau de Millevaches »… Je voyais en rêve ce grand troupeau…  De quoi remplacer la razzia faite chez nous par les Allemands….

Comme les moutons de transhumance, j’imaginais des vaches blondes évidemment, comme nos Villard de Lans.

Il faut vous dire que dans ce temps, les jailles (les vaches pies) n’avaient vraiment pas bonne presse chez nous…

Plus tard pour ma monographie de sortie d’Ecole Normale, je suis allé me pencher sur les origines de ces races bovines que le religieux s’étaient attachés à promouvoir comme les plus équilibrées pour le bien être des paysans.

Non, le Plateau de Millevaches n’était pas habité de vaches « froment »: les limousines au poil plus frisé et plus dense avaient une couleur plus foncée.

C’est au Mont Mézenc voisin que les Chartreux des Ecouges étaient allés choisir les bêtes qui se croisant avec celles du Vercors donneraient la race de Villard De Lans.

Et en poussant plus loin la recherche, j’aurais trouvé en Aquitaine, et, surtout dans les Pyrénées, les cousines recherchées pour sauvegarder la branche….

Popularité…

Mardi 23 avril 2019

Comme un galet

En ricochet

Et Plouf!

 

Comme un boulet

Pieds et poignets

C’est ouf!

 

Il a suffi

D’un incendie

Wouaf

 

Elle rebondit

Là-bas ici

Sauf!

 

Quelques uns prient

Les autres rient

Bof!

 

Au fond du trou

Chargée de boue

HOU!

 

 

 

Silence pendant quelques jours

Jeudi 18 avril 2019

Je souhaite à tous un excellent Week end de pâques.

A bientôt!

Radotage: suite à une gentille rencontre, hier au Diapason à St Marcellin

Jeudi 18 avril 2019

 

De grands syndicalistes paysans ont largement oeuvré pour éradiquer leur espèce:
voici un siècle de paysannerie à travers la vie d’un des leurs en Vercors.
LE TOINE

L’avait six ans, le TOINE, quand le siècle a pris fin
Il gardait les moutons là-haut , dans la montagne,
Debout avant le jour, car le pain, ça se gagne
Et couché à la nuit dans un sommeil sans rêves,
L’a travaillé, le TOINE, sans arrêt et sans trêve.
A la vogue de LANS buvait bien son canon
Et il roulait parfois derrière les cuchons
Une fille bien douce avec des gros nichons.
L’était content, le TOINE, il était déjà grand
L’était pas bien causant…Pensait qu’après son temps,
Il reviendrait marier la bien jolie ROSINE
Qu’était encore trop jeune pour lui faire sa cuisine.
Un jour, il est parti, il n’avait que vingt ans
Une fleur au fusil et à la bouche un chant
Pour flanquer la râclée à tous les ALLEMANDS,
Pour rendre à la patrie ses provinces amputées
Que son maître à l’école coloriait en grisé.
L’était un bon soldat, le TOINE, avec NIVELLE,
Il a vu un beau jour sa jambe, en javelle,
Fauchée par un obus qu’on n’avait jamais vu…
On l’a soigné, le TOINE, l’était pas tout foutu. :
Avec une béquille, la jambe comme bois,
Il a pu revenir habiter près des bois.
La ROSINE était là, au jour de l’armistice,
Elle l’a regardé, a vu son sacrifice,
« POUR TRAVAILLER, dit-elle, IL FAUT QUELQU’UN D’ENTIER »
Il a voulu, le TOINE , s’acharner à montrer
Que malgré sa béquille Il pouvait travailler.
Il s’est levé, le TOINE, chaque jour à l’aurore,
Et il ne se couchait que quand la lune dort.
Il le fauchait, le foin, le fanait, le rentrait,
Enjavelait, liait, clochait*, rentrait, battait,
Comme si un beau jour, sur le CHEMIN DES DAMES
Il n’avait rien perdu, mais vous voyez le drame :
Car pour être admiré quand on vient de la guerre,
Il faut être un héros que l’on a mis en terre….
L’a bien pleuré, le TOINE, le jour où
la ROSINE
A épousé BERTRAND du fond de la ravine…
S’est calé un moment contre le mur de grange,
A bu un bon canon, a oublié qu’on mange,
Caressé
la PARISE,
la CHALAISE,
la CHARMANTE
Trait la chèvre, mis son veau sous
la FROMENTE.
Les malins du pays lui ont porté un saule…
Il a bu avec eux un bon litron de gnôle…
Et il a travaillé, le TOINE , travaillé,
Le dos un peu courbé, la jambe tiraillée.
Les années ont passé sans qu’il ait ralenti
Comme si besognant, il n’avait rien senti.
Les BOCHES ont reparu sur la scène des armes.
Il a rien dit, le TOINE, il a caché ses larmes.
Son destin de labeur, un ! deux ! clopin-clopant,
Il a continué en serrant bien les dents.
Il a vu les enfants sur le pont fusillés
Il a su les bébés sur les portes clouées
Il a appris les femmes par les chiens dévorées
Il a connu le feu, sur son foin allumé.
Mais il est courageux, le TOINE, vous pensez !
Ca fait plus de vingt ans qu’il travaille éclopé
Les malheurs du pays, les horreurs de la guerre
Et
la France vaincue patrie de la misère,
Ne sont rien comparés à la noire gangrène
Qui envahit l’esprit : ce n’est pas de la haine,
Non ! c’est solitude, dont les barreaux étroits
Etendent la prison, prison que nul ne voit.
A la reconstruction, mettre les bouchées doubles,
Il lui a bien fallu…Et en avant la couble* !
Du travail le matin et du travail le soir
Du travail chaque jour, ça tue le désespoir !
Y avait bien quelques fois quelque bartivelle*
Qui disait que des sous, il avait à la pelle.
Il disait rien, le TOINE, le TOINE,il travaillait.
Son pas était plus court, alors, il clopinait.
Comprenait pas, le TOINE, lui qui maniait la daille,
Les tracteurs, les lieuses, et la mode des jailles…        (vache pîes)
On lui a dit un jour où il perdait courage :
« Vous pourriez arrêter, faire place, à votre âge
A un jeune qui doit nourrir une famille.
Vos sous, vous les placez de peur qu’on ne les pille….
Voyons, que disions-nous ? Ah ! oui ! le FASASA*
A soixante-dix ans on peut bien avoir ça ! »
Il s’est planté, le TOINE , et il a regardé
Les parcs de barbelés, talus jamais fauchés.
Il s’est tu, le TOINE, il était pas causant…
Quelquefois, le matin, quand il était vaillant,
Il décrochait sa daille* et fauchait un moment….
Et puis il a vieilli, il a pris son parti
Des haies tellement larges qu’elles sont des taillis…
Et puis on a parlé, il a bien entendu
Que l’on parle partout de quotats, de surplus,
Il a vu son voisin qui jetait ,SACRILEGE,
Du lait à ses cochons,Quel était ce manège ?
On lui a annoncé depuis l’année dernière
Que ses champs sont choisis pour porter la jachère
Il s’est couché, le TOINE, sans un mot, tristement,
Il a traîné des mois ressassant, remâchant
Et puis un jour de juin, dans le soleil levant,
Il s’est dressé, le TOINE, comme un jeune fervent
Il a sorti sa faux enchaplée* de longtemps
Et puis s’est avancé, clopinant, clopinant,
Est entré dans le champ bien subrepticement
A donné un bon coup, un autre, et un troisième
A FAUCHE UN ENDAIN D’UNE LONGUEUR SUPREME
S’est penché doucement pour caresser le foin :
Le trèfle, l’éparsé, la fenasse : LE FOIN ! !
S’est couché brusquement sur le bord de l’endain
Et a lâché son âme
POUR NE PAS VOIR DEMAIN

*enchaplée=battue *daille=faux *FASASA= indemnité de départ
*bartivelle= pipelette *couble= plusieurs paires de vaches attelées
*clochait=dressait les gerbes pour les faire sécher

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