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Archive pour décembre 2018

Faire le mur V

Dimanche 9 décembre 2018

Ah! Mais j’ai fait le mur plus tard

Avec la brouette et la pelle

Pour un patron pendant les vacances.

 

Bien sûr je serais trop bavard

Si je disais qu’à la truelle

J’étais de première prestance

 

Il y a de mauvaises langues

Qui chuchotaient tout à trac

Que ces murs étaient bizarres

 

Pas de pisé, de la gangue

Par l’entreprise zig zag

Mais cela montait, point barre!

 

Le patron venait à onze heures,

Tout frais, bien émoulu,

Nous, crevés, devions les suivre.

 

Midi paraissait quinze heures.

C’était l’horreur absolue

Mais voilà, fallait bien vivre!

 

 

Chapeau! Les femmes! I

Samedi 8 décembre 2018

Beaucoup n’avaient jamais manifesté

Mais quand l’oppression est trop forte

Elles se sont levées elles ont crié:

« Nous ne sommes pas des cloportes. »

Debout au milieu des ronds-points

Arrêtant sans jamais trembler

Quitte à se faire bousculer

Leur désarroi venait de loin.

Quand les hommes tremblaient de parler

Certains se disaient menacés

Ce sont elles qui sont montées

Au créneau pour expliquer:

Macron tu as exagéré!

 

radotage (texte publié le 20 février 2011)

Vendredi 7 décembre 2018

HYMNE A LA JEUNESSE

Il est des centenaires brûlants d’adolescence

Et des quadragénaires croulants de senescence

Point n’est ici question de date de naissance

Mais de foi, de passion, d’exaltante vibrance

Etre jeune, il est vrai, n’est pas pour tout le monde

C’est le feu en secret, c’est la joie qui inonde

C’est le coeur sur la main, la révolte féconde

C’est l’espoir pour demain, de transformer le monde!

Pour qui craint la jeunesse, regarde au fond de toi:

Quelle est cette détresse? D’où vient ce désarroi?

Fais-toi une infusion d’amour et de clémence,

Verse dans la potion un peu d’intelligence,

Et baigne tout entier dans ce bain de jouvence!!

( faire )LE MUR IV

Vendredi 7 décembre 2018

Le directeur de l’établissement

Était loin d’être un imbécile

Il devinait à chaque moment

Ces sorties pour lui futiles

De temps à autre il coinçait

Un groupe rentré par la cuisine

Et alors il le traduisait

En conseil de discipline

Disciple de Makarenko

Voué aux gémonies par Staline

Il était moqué par les cocos

Et victime de la débine

Des autocrates refoulés

Des tyrans auto-couronnés.

 

Je l’ai admiré!

 

Odeur désagréable (conte de mauvais goût)

Vendredi 7 décembre 2018

Dans la salle du trône du roi Tnafen, une odeur pestilentielle régnait depuis quelques semaines… Les huissiers, discrets, n’osaient manifester aucun signe de dérangement, mais…

On avait profité de l’absence momentanée du monarque, en visite officielle au pays de Toumatuvu, pour dératiser le palais, un rat crevé ou deux pourriraient-ils derrière une tenture?

Subrepticement, chaque fois que le roi sortait, l’un ou l’autre venait fouiller un peu partout… Mais personne ne trouvait l’origine de cette odeur.

Le roi, lui-même ne tenait pas en place: il entrait, il sortait, s’enquerrait des affaires du pays. Ces ploucs révoltés en était-on venu à bout?

Il rentrait, appelait son chambellan, rédigeait une note, puis le renvoyait, le rappelait quelques heures plus tard… Donnait un ordre différent…

Le grand chambellan se sentait bien incommodé par l’odeur régnant dans la salle, mais qui aurait osé soumettre au monarque la question que chacun se posait?

Ce jour-là, le jeune prince, échappé de la garde de sa nurse s’aventura jusqu’au bureau de son royal paternel…

Le roi, surpris, lui demanda d’approcher. L’enfant secoua la tête en murmurant: « Mais pourquoi, papa, sentez-vous si fort le caca? »

Faire le mur III

Jeudi 6 décembre 2018

Quand nous rentrions à trois heures

Nous croisions des copains d’internat

Qui allaient se faire un peu de beurre

Aux halles: patrons n’attendaient que ça.

Les camions de victuailles

De produits frais pour les marchés

Il fallait bien, vaille que vaille

Cageot par cageot les porter.

C’était leur seul argent de poche

Ils le gagnaient sans rechigner.

Avant sept heures sans rater le coche

Fallait être là au déjeuner.

Harassés par leur « journée »,

Il leur arrivait parfois,

Pendant les cours, de somnoler.

C’était comme cela ma foi!

Sacré Jean Lassalle! Ce chant me met toujours les larmes aux yeux…

Jeudi 6 décembre 2018

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu’on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c’est l’alarme.
Ce soir l’ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.

Montez de la mine, descendez des collines, camarades !
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite !
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau: dynamite…

C’est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève…

Ici chacun sait ce qu’il veut, ce qu’il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l’ombre à ta place.
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute…

Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu’on enchaîne ?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?

Le mur II

Mercredi 5 décembre 2018

Ah! Oui ! J’ai beaucoup fait le mur!

Je n’étais pas le seul, c’est sûr!

Depuis l’immeuble face au dortoir

Les filles nous faisaient de l’œil,

Elles utilisaient un miroir

Pour nous inviter à franchir le seuil…

Bon ce serait sans doute mentir

Que prétendre que chaque fois

Elles réussissaient à sortir

Pour un moment… divin, ma foi.

Elles risquaient des corrections

Qu’on ne peut même plus imaginer

Chez des nonnes être en pension

Par leur père être rouées.

Les doux moments  usurpés

Paraîtraient bien sages à notre époque:

La Jeannette*, comme les curés                *épouse de Maurice Thorez

Et tellement de vieux schnoques

Etaient si attachés aux pures apparences

(Avortement, contraception

Etaient pour eux damnation)

Qu’un baiser effleuré, c’était déjà Byzance.

 

 

Allez prendre quelques leçons chez les pompiers!

Mardi 4 décembre 2018

Tous les pompiers savent bien

Que sur un terrain propice

Une étincelle ce n’est pas rien

Ca peut ouvrir précipice.

L’été avait été chaud

Le costume de la confiance

Était tombé à l’eau

Par une histoire un peu rance.

Septembre ayant démontré:

Plus de morts que l’an dernier!

Les colères ravalées

Couvaient au fond des consciences

Les écarts méprisés

Les maires privés d’importance

Ravalés au triste rang

De simple officiers de police

Mis sous contrôle permanent

Mis au pilori _ supplice _

Une étincelle une vidéo

Un rien pour qui se croit trop

A lancé le rodéo

Ouvert les yeux du populo.

Ce populo racketté

Malmené et maltraité

Par radars multipliés

Par vitesse diminuée.

Par contrôles sadiques

Par une campagne inique

 

TROP TARD!

 

 

 

 

Le mur I

Mardi 4 décembre 2018

Ah! oui! j’ai beaucoup fait le mur

Pas tout seul, c’est sûr!

Les camarades attendaient

Avec des seaux et des balais

Des rouleaux de papier affiches

Pour décorer les murs en friche.

Nos collages ne duraient pas longtemps

D’autres venaient les arracher

D’autres venaient en faire autant

Grosse épaisseur de papier.

Il fallait fuir les hirondelles

Ne pas se faire prendre outils en main

Sinon la nuit était moins belle

Quand les flics nous raflaient soudain….

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