Au temps de mon enfance
Il n’y avait pas de tablettes
Pas de piratage, pas de manigances
Priorité aux simples fêtes.
Si nous nous trouvions deux équipes
Pour jouer au milieu d’un champ
Le Maître fumant sa pipe
Numérotait les concurrents
L’un de nous posait sa galette
Béret alpin pour les ignorants
Et c’était une saine compèt’….
Pour un maillot, il a frémi…
Quelle aurait été sa colère
Au bon Monsieur De Rugy
Si un Gascon lanlanlère
Se dressant au milieu des travées,
A pleine voix, avait chanté,
En brandissant avec fierté,
Son béret, sa liberté?
La chanson du béret (en Gascon)
Chaque pays possède sa coiffure :
Le marocain porte un Fez rigolo,
Le brésilien ne manque pas d’allure,
En arborant son brave sombréro !
Le bon bourgeois, ce n’est pas un reproche
Porte un chapeau, tant mieux si ca lui plait,
Moi, mon chapeau, je le mets dans ma poche,
Je suis Gascon, et porte le béret.
II
Notre béret, c’est toute la Gascogne,
Et per canta « nosté bét cèou dé Paou »
Nos montagnards aux jambes de cigogne,
Avec orgueil le portent en haut « ataou »
Et avec ca c’est tellement pratique,
Quand M’sieur l’curé sur la rout’aparait
Ou le paysan dépose-t-il sa chique ?
Mais ‘diou biban’ mais c’est dans son béret.
III
Le béarnais aime le mettre en pointe,
Le basque, lui, le met sur l’occiput,
Et le landais, sans reproches et sans crainte,
Le pose ainsi quand il veut dire « zut »
C’est tout petit, mais c’est une merveille :
Pour réfléchir c’est ainsi qu’on le met
Et pour crâner on l’accroche à l’oreille,
Quel orateur, ce coquin de béret
IV
Quand grand papa travaille dans la vigne,
Et qu’à l’église on sonne tant et plus,
Pour la prière il l’enlève et se signe,
Plus de béret, quand sonne l’angélus.
Les parisiens dont l’enfant n’est pas sage,
Pour le fesser prennent un martinet,
Un martinet ! c’est un truc de sauvage,
Nous on lui flanque un bon coup de béret.
V
Lorsqu’a Bayonne on joue à la pelote,
C’est son béret que l’on jette au vainqueur,
Et ce béret c’est pas de la gnogote,
Puisque dedans on a mis tout son cœur !
Et le dimanche, il fait bon qu’on le sache,
A la plazza ça fait beaucoup d’effet,
Nos jeunes gens vont exciter la vache,
Pour la sauter « pieds joints » dans le béret.
VI
Votre béret a fait le tour du Monde,
Tout les champions qui battent un record,
L’ont adopté sur la terre et sur l’onde,
Car un béret, ça tient coquin de sort.
Malgré le vent et malgré le cyclone,
Il est solide, et peut-être qui sait ?
Alphonse XIII aurait gardé son trône,
S’il avait eu pour couronne un béret.
VII
Quand le conscrit quitte sa fiancée,
C’est le béret qui rythme les adieux,
Quand il est loin, seul avec sa pensée,
C’est au béret qu’il parle avec les yeux.
Je ne veux pas vous parler de la guerre,
Quelques grincheux me le reprocheraient,
Mais vous savez tout ce qu’ils ont pu faire,
Les petits gars qui portaient le béret.
http://ygos.et.alentours.pagesperso-orange.fr/cansoun-dou-capet.html
Merci Gérard pour tes doux souvenirs d’enfance…. je m’y retrouve avec bonheur et une certaine nostalgie… encore MERCI
Bon jeudi poète, bisous.
Merci pour le lien, Julie.
Mon père la chantait parfois.
C’est vrai que pour les Parisiens, c’est une coiffure de plouc…
Bisous, Julie. Prends soin de toi
Je ne connaissais pas la chanson, Merci. L’un de mes fils parisiens en porte souvent un et n’a pas peur de paraître plouc. Très bonne soirée.
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