Qu’est-ce que Julien voulait donc dire? Pour tromper son ennui, Jacques releva la couverture qui couvrait le dos du cheval. Il échangea quelques mots avec Jules de la Cordilière, ils n’étaient pas du même monde: lui, était riche et l’affichait de manière incommodante.
Julien arriva enfin. Il prit un air soucieux: Ecoute! Il faut que je te le dise avant que cela ne s’ébruite, ton frère Marc…
Marc! Il était marié, avait un fils de six ans, une ferme qui marchait bien. Il était bien un peu roublard, parce que jeune, quand il était dans le maquis, personne n’avait su comment il avait convaincu Marius, le maquignon véreux de livrer des bêtes aux résistants… Mais il ne faisait plus parler de lui…
Julien prit son temps pour continuer: « Tu sais, si je n’avais pas vu de mes yeux ce que j’ai vu… JAMAIS je n’aurais voulu le croire. IL A POURTANT CE QU’IL LUI FAUT A LA MAISON! »
Jacques acquiesça: oui, autant qu’il puisse le savoir, Marc n’était pas dans le besoin. Il avait même acheté une auto…
_ Oui, ben voilà, c’est bien commode! Je l’ai aperçu plusieurs fois dans les bois de Meillaret… C’est pourtant plus la période des champignons…. »
Jacques comprit: Marc était un fin braconnier à l’époque de la guerre. Il aurait donc recommencé? Il se sentit soulagé . Mais Julien, d’une voix à peine audible, continua…
(à suivre)
Les hommes aussi résistants soient-ils aujourd’hui, ne sont plus ce qu’ils étaient
Mais dis Gérard, quatre ans seulement… tu as une sacrée mémoire, suis sur mes fesses ! bravo…
le culte du « vrai homme »!! que je ne suis pas…
Il est des périodes que ma mémoire n’a pas encore effacées…
BISOUS