Jacques sortit donc, vaguement inquiet, intrigué en tous cas. Il se mit à échafauder des hypothèses: quelqu’un se plaindrait-il de lui ? Il n’avait pas de dettes impayées, il n’avait vendu aucun animal ayant des défauts cachés, ni de manière litigieuse (il était de coutume de ne pas vendre un animal qui aurait des défauts à un « pays » _ pour les étrangers, après que la vente ait été conclue, on emmenait l’acheteur boire un verre avec deux autres paysans, puis, devant ces témoins, on l’avertissait des défauts qui n’étaient pas apparents sur le champ de foire : défauts de comportement comme l’habitude de « jouter »*, défauts sanitaires: allergie à l’herbe fraîche ,par exemple _ afin qu’il n’ait pas de surprise désagréable ou, surtout, pas d’accident)
Il était l’aîné de la famille, et, bien que tous majeurs, il était habituel , en cas de litige grave avec un membre de la famille, d’essayer de régler le problème à l’amiable en demandant « au grand frère » d’intervenir comme un juge de paix… Mais Julien n’était en conflit avec aucun des ses frères et sœurs…
Jacques avait été infirmier militaire, pendant la guerre… Julien aurait-il besoin de ses services? Cela arrivait, de temps en temps qu’on vienne lui demander de pratiquer une série de piqûres… Mais alors, dans ce cas, ce serait pour une maladie honteuse, sinon, pourquoi tant de cachotteries?
*jouter: pousser au sol avec la tête et les cornes la personne qui serait devant lui
(à suivre)
Un t’it air autobiographie ? Peu importe, j’aime beaucoup.
A ce soir Gérard pour lire les deux suites.
Bisous et douce journée.
Trop perspicace, Julie! Attention! juste après l’épuration, j’avais 4 ans…Mais faits connus et romancés en tous cas.
Bisous très doux