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Archive pour octobre 2016

Les règles « d’avant » (suite)

Lundi 31 octobre 2016

Jacques, décontenancé, pensa tenter sa chance chez sa sœur Julie. Julie était la plus jolie de la famille. Elle avait été subjuguée par « un vrai homme », vous savez, ceux qui ont fait leur service militaire, et qui sont, en revenant, capables de tenir leurs quatorze apéros avant le repas sans tituber. Elle était seule, l’autre dormait.  Jacques confia son désarroi à Julie, sûr de trouver auprès d’elle un soutien indéfectible: il jouissait autrefois d’une admiration sans borne de la part de cette petite sœur…

Julie le surprit: au lieu d’abonder dans son sens, elle le regarda d’un œil narquois. Bon! Marc avait tort, mais il était MAJEUR depuis longtemps, et puis, les gens avaient bien d’autres préoccupations que ce genre d’histoires. Cela ne concernait pas la famille dans son ensemble: s’il devait avoir des ennuis, cela toucherait sa femme et son fils, ce serait dommage, certes, mais les frères ne devraient pas s’en mêler, sauf pour aider peut-être ceux qui pâtiraient. Non! ce n’était pas une affaire d’honneur de la famille (au fait, Jacques n’aimerait-il pas avoir la chance de Marc?)  _La chance! Jacques resta suffoqué par la remarque. Il se retint de ne pas gifler sa sœur à toute volée pour cette parole sacrilège. Il s’éloigna, furieux.

(à suivre)

Les règles « d’avant » (suite)

Lundi 31 octobre 2016

Jacques sentit que le sang désertait son visage. Il vit de suite ce qui allait se passer dans le village: d’abord, on parlerait à mots couverts, comme, aux alentours de pâques, quand on n’avait pas vu untel ou un autre s’approcher de la Sainte Table, puis on s’interrogerait, l’un l’autre. A la veillée, on ferait des allusions: « Les bois sont bien giboyeux ces temps-ci… » ou bien, « as-tu vu la biche qui traîne dans le bois? » Puis, ce serait à l’église que le curé, dans son sermon, aurait des phrases sibyllines. Ensuite, de peur que quelqu’un ait la langue trop longue, on éviterait de les inviter à véver ou à veiller et on déclinerait les invitations qu’ils pourraient lancer. Petit à petit, c’est toute la famille qui se trouverait au ban du village. Encore , si ce n’était pas si près des maisons…

NON!! Jacques ne voulait pas de ça! Il fallait agir! VITE!!!

Jacques eut du mal à rentrer. Il était consterné. Qu’allait-il faire? Bon Dieu! Qu’allait-il faire? Coincer Marc entre quatre-z-yeux et le sommer de… Hummm! Il se ferait « envoyer sur les roses »… Se mettre tous, avec ses frères et ses sœurs  pour raisonner le délinquant… Oui, ça pouvait être la solution… Il décida donc de faire le tour d’urgence de la famille.

En arrivant chez Jeanne, la plus âgée des filles, il fut accueilli par son beau-frère, André, un peu surpris pour un après-midi d’été, alors que le travail urgeait… Il s’apprêtait à aller râteler.

« Un DIMANCHE?!?  dit Jacques

_ Hé! Jacques! La terre commande. Il aurait bien voulu, Jacques, parler à sa sœur seul à seul, mais… Il dut  se résoudre à tâter le terrain:

_ Qu’est ce que vous diriez si un de vos frères faisait une connerie?

_ Sacré farceur! Tu veux notre absolution? Mais as-tu pensé que tu es marié sous le régime de séparation des biens,? Tu serais à la rue vite fait, dit en clignant de l’œil, André.

_ Non! Ce n’est pas ça, mais…

_ Bon! Ecoute! Si c’est pas ça… Le temps menace.

Et André, d’un léger coup de fouet fit démarrer le cheval. La discussion était close.

( à suivre)

Les règles « d’avant » suite

Dimanche 30 octobre 2016

Qu’est-ce que Julien voulait donc dire? Pour tromper son ennui, Jacques releva la couverture qui couvrait le dos du cheval. Il échangea quelques mots avec Jules de la Cordilière, ils n’étaient pas du même monde: lui, était riche et l’affichait de manière incommodante.

Julien arriva enfin. Il prit un air soucieux: Ecoute! Il faut que je te le dise avant que cela ne s’ébruite, ton frère Marc…

Marc! Il était marié, avait un fils de six ans, une ferme qui marchait bien. Il était bien un peu roublard, parce que jeune, quand il était dans le maquis, personne n’avait su comment il avait convaincu Marius, le maquignon véreux de livrer des bêtes aux résistants… Mais il ne faisait plus parler de lui…

Julien prit son temps pour continuer: « Tu sais, si je n’avais pas vu de mes yeux ce que j’ai vu… JAMAIS je n’aurais voulu le croire. IL A POURTANT CE QU’IL LUI FAUT A LA MAISON! »

Jacques acquiesça: oui, autant qu’il puisse le savoir, Marc n’était pas dans le besoin. Il avait même acheté une auto…

_ Oui, ben voilà, c’est bien commode! Je l’ai aperçu plusieurs fois dans les bois de Meillaret… C’est pourtant plus la période des champignons…. »

Jacques comprit: Marc était un fin braconnier à l’époque de la guerre. Il aurait donc recommencé? Il se sentit soulagé . Mais Julien, d’une voix à peine audible, continua…

(à suivre)

Les règles « d’avant » (suite)

Samedi 29 octobre 2016

Jacques sortit donc, vaguement inquiet, intrigué en tous cas. Il se mit à échafauder des hypothèses: quelqu’un se plaindrait-il de lui ? Il n’avait pas de dettes impayées, il n’avait vendu aucun animal ayant des défauts cachés, ni de manière litigieuse (il était de coutume de ne pas vendre un animal qui aurait des défauts à un « pays » _ pour les étrangers, après que la vente ait été conclue, on emmenait l’acheteur boire un verre avec deux autres paysans, puis, devant ces témoins, on l’avertissait des défauts qui n’étaient pas apparents sur le champ de foire : défauts de comportement comme l’habitude de « jouter »*, défauts sanitaires: allergie à l’herbe fraîche ,par exemple _ afin qu’il n’ait pas de surprise désagréable ou, surtout, pas d’accident)

Il était l’aîné de la famille, et, bien que tous majeurs, il était habituel , en cas de litige grave avec un membre de la famille, d’essayer de régler le problème à l’amiable en demandant « au grand frère » d’intervenir comme un juge de paix… Mais Julien n’était en conflit avec aucun des ses frères et sœurs…

Jacques avait été infirmier militaire, pendant la guerre… Julien aurait-il besoin de ses services? Cela arrivait, de temps en temps qu’on vienne lui demander de pratiquer une série de piqûres… Mais alors, dans ce cas, ce serait pour une maladie honteuse, sinon, pourquoi tant de cachotteries?

*jouter: pousser au sol avec la tête et les cornes la personne qui serait devant lui

(à suivre)

MORT AUX VERS

Samedi 29 octobre 2016

Les règles « d’avant »

Samedi 29 octobre 2016

C’est en sortant de la messe que Jacques apprit l’affreuse nouvelle. Il buvait tranquillement son canon avec Paul et Marcel _ ils avaient une affaire en route qui traînait un peu trop _. Le bistrot était plein de monde, le brouhaha régnait à ne pas pouvoir s’entendre. On échangeait les nouvelles de la semaine. La vache malade de celui-ci avait finalement « pris le dessus », l’autre avait vendu un bon prix le taureau qui avait la fâcheuse habitude de manger les « pattes » (les tissus). Le blé promettait, cette année, si le vent ne venait pas tout gâcher…

Julien, en passant, lui posa la main sur l’épaule: » Faudrait que je te dise quelque chose » avant de s’éloigner vers une table vide. Julien était un gars solide, droit, un peu la référence du pays. Que pouvait-il bien avoir à lui dire?

Jacques termina rapidement la discussion en cours et vint vers Julien déjà servi de gros rouge. L’autre le regarda d’un air désolé: « Pas ici! On pourrait nous entendre. Attends moi vers mon cheval, je l’ai attaché à côté du tien ».

Jacques se sentit un peu inquiet: dans le village, on parlait librement d’habitude… Enfin, depuis que les Boches étaient partis, et que l’épuration avait cessé…

( à suivre)

 

Ecrivaillon.

Vendredi 28 octobre 2016

Je ne suis pas Lamartine

Je ne suis pas Jean Giono

Je ne suis pas Courteline

Encore moins Victor Hugo.

Lorsque j’écris c’est le signe

Que les mots vont m’étouffer

Et tant pis s’ils sont indignes

De passer à la postérité!

Quand je les jette à la volée

Comme semeur sème le blé

En aucun cas ne me soucie

Qu’écrit dimanche soit là mardi.

Mais pourtant l’hymne à la jeunesse

Garde à vie toute ma tendresse.

L’animal est une personne (?!?!?!)

Mercredi 26 octobre 2016

Certain cheval lettré,

Lisant dans « Le bon coin »

Propositions de soins

D’étudiante titrée,

Pensa qu’il serait bon

Que la douce prêtresse

A lui, bon étalon,

Procure ses caresses.

Mais malgré sa devise

« L’animal est une personne »

La dame ne laissa pas prise

À cette nouvelle donne.

Quand d’un geste impérieux

Il posa ses sabots

Sur la « tombée des cieux »,

L’inondant illico

De son sperme laiteux,

Dans sa stupéfaction,

La b elle deux fois cent sept

Révisa son opinion

Et se trouva bien bête

Tant pis pour les lombrics

Mercredi 26 octobre 2016

Quand le serf d’un autre âge,

Suant, soufflant et perdant courage,

Découvrit que, plutôt que houe,

Il pourrait labourer la terre

Avec un engin dit « araire »

Il s’ensuivit un mieux pour tous

Et diminua la misère.

De soi-disant révolutionnaires

Veulent faire croire à des gogos

Que, sans retourner la terre,

On peut récolter tout de go,

JE RIS!!!

Aux gamins la permaculture

Pour un jeu c’est bien d’accord

Mais pour que milliards aient nourriture

Il faut d’autre moyens d’abord,

Et peu me chaut si vers de terre

Sont dérangés par la charrue

La cueillette pour nourrir l’univers

Ca me paraît bien farfelu.

Vive le lait! vive la vache!

Mardi 25 octobre 2016

C’est le propre des imbéciles

De porter des jugements

Sur des mesures utiles

Des surprenants comportements.

Qui ne sait rien sur l’élevage

Qui ne connaît pas les bovins

Qui ne vit pas dans un village

Devrait fermer sa bouche à vin.

Pour nourrir les humains

Des gens de cent générations

Ont sélectionné de manière drastique

Pour les meilleures productions.

Les animaux de notre époque

N’ont de commun avec les anciens

Qu’il n’y ait là pas d’équivoque

Que quelques traits bien lointains.

Les partisans anthropomorphistes

Les sectateurs antispécistes

Qu’ils rengainent leurs bêtises

Leurs âneries, leurs sottises

C’est avec un plaisir sensible

Que la vache donne son lait

Et leurs critiques horribles

Ne viennent que d’esprits laids.

Qu’ils aillent donc se repaître de soja OGM

Le lait, tant pis, nous on l’aime!

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