Ah! Je n’aime pas les chasseurs
Ces gens armés, sans foi ni loi
Qui cassent les parcs, hantent les bois
Pour assouvir avec ardeur
Leur soif de sang, de sang, DE SANG…
Mais il arrive pourtant
Que je bénisse l’un d’entre eux
Maladroit ou bien bigleux
Qui, par grave inadvertance,
D’une balle mal orientée,
Abat un loup dans un fourré,
Sans se vanter de la gourance.
J’entends ici les cris violents
(S’arrachant les tifs à être chauves)
De bobos nantis de la ville
« Un LOUP!!! Ah! Mais quel CRIME vraiment! »
Mais leur émoi est puéril:
S’ils aiment tant la bête fauve
Qu’ils lui livrent chaque matin
Qui son chat qui son mâtin
Qui son loulou, qui son basset
Afin que les doux agnelets
Des bergeries de campagne
Puissent être heureux dans leur pré
Et dans la montagne puissent brouter!