Archive pour avril 2016

FANTASME…

Lundi 11 avril 2016

A déesse accroupie:

« Surtout, ne bougez pas!
Je vous rêve à mes pieds
Sa tête elle leva
A gorge déployée
En faisant ondoyer
Sa longue queue de cheval.
Il y a des fantasmes
Qui surgissent soudain
Rêver, il n’y a pas de mal…
Car atteindre l’orgasme
Dans un coin de magasin…
Mieux vaut se cantonner
A suggérer l’extase
Que de se retrouver
En tôle pour l’occase.

Un bon vieux paysan (souvenirs)

Dimanche 10 avril 2016

C’était un vieux grand-père
Alerte et travailleur
Savant de savoir faire
Avec grande douceur.
On le voyait tout droit
Devant sa paire de vaches
Il leur parlait patois
La seule langue qu’il sache.
Il allait au pacage
Bien loin de l’écurie
S’adonnait au pansage
Brosse avec minutie.
Les choses qui parfois
Auraient dû le gêner
Il en riait ma foi
Il était toujours gai.
Prenait encore la daille
Pour faucher aux lapins
Et criait « à la caille »
Quand arrivait la fin.
Nous, les enfants voisins,
Ouvrions grands les yeux:
« Ratée! Cette canaille!
C’est-y pas malheureux! »

Histoire de coqs

Vendredi 8 avril 2016

J’avais un vieux coq agressif
Qui me béchait
Quand j’approchais
J’avais un vieux coq agressif
Je l’ai coincé, je l’ai puni
Je l’ai transformé en rôti.

Pour le bonheur de mes poulettes
J’ai acheté
Sur le marché
Un joli coq, plumes parfaites
L’ai introduit au poulailler
Aux demoiselles l’ai présenté.

Il est resté une journée
Grattant cochant
Cochant grattant
Et puis au soir s’est envolé
Au fond du pré, au fond du bois
S’est évadé, plus ne le vois

Il s’est pris pour fille de l’air
Mon joli coq
Mon trop beau coq
Il s’est pris pour fille de l’air
A l’aventure le doux pépère
Il est parti pour d’autres aires.

Rosalie Blum

Vendredi 8 avril 2016

Aller au ciné à l’aveuglette sans avoir lu le synopsis cela n’est pas notre habitude,
Mais voilà que ce jour-là, nous avions commis une erreur (ou peut-être le journal s’était-il trompé?)
Au bout de trente kilomètres, repartir sans avoir rien vu…

Sommes entrés dans la salle qui s’ouvrait à cet instant.
Ce n’est pas un pur chef-d’oeuvre, un peu compliqué au départ, mais juste ce qu’il faut de suspense
pour garder l’esprit en éveil. La construction inhabituelle apporte une originalité. Les images sont
belles, rien à redire pour un agréable passe-temps.

Pharmacienne emmerdeuse

Jeudi 7 avril 2016

Dans la pharmacie du village
Il y a plusieurs employées
La plus belle est souvent en cage
Son mari la tient serrée.
Deux autres jolies déesses
Servent souvent au comptoir
J’aime bien leur faire caresse
De quelques vers pleins d’espoir,
Mais un fée Carabosse
Parfois se trouve sur mon tour
Elle, chaque fois, se montre rosse
A râler trouve toujours.
Elle ressasse des cons seils
Recherche comment frimer
Pour chatouiller mes oreilles
De son Pouvoir fantasmé.
Hier passant à l’officine
Je pensai sans y voir de mal
Non à une dose de strychnine
Mais que l’ordonnance bi-décennale
Serait à renouveler…
La voilà qui plonge épluche
Le document présenté
C’est trop tôt me dit la nunuche
Trois semaines ne sont pas passées…
Comme si c’était une fleur
Elle va tout de même chercher
Les deux tubes de malheur
En disant que c’est à la rigueur…
Vingt-trois jours pour la dame
Ca fait moins de trois semaines
Au CE2 c’est son drame
Sans vouloir se montrer amène
On sait que sept, trois fois
Font un peu moins de vingt-trois.

Chez GAMM VERT

Mercredi 6 avril 2016

Elle attendait à la caisse
Plante fleurie dans la main
En voyant la jolie déesse
Mon coeur bondit comme un lapin.
Et comme dans un réflexe
Je lui tournai un compliment
Un de ceux qui nulle ne vexe
Un poème, évidemment…
Son teint rosit légèrement
Pour me demander l’auteur
Je l’invitai incidemment
Sur le radeau du bonheur.
Ce fut un court instant frivole
Un de ceux qui vibrent longtemps
Comme un papillon qui s’envole
Comme un éclair au firmament.

Film: Médecin de campagne

Mardi 5 avril 2016

C’est un héros ordinaire
De ceux qu’on rencontre parfois
A vocation humanitaire
Imprégné de ce qu’il doit.
Au fond des granges et des étables
Il va où chacun l’appelle
Apporter son aide secourable
A toute sa patientèle.
Sans s’apesantir sur son sort
Il va, il accourt, intervient
Chez le vieillard qu’est presque mort
Quelque soit le temps, il vient.
Il est malade, peu importe
Son devoir passe avant tout
Il suit des soins sans escorte
Et continue à tenir partout.
Les gens l’appellent par son prénom.
A celle qu’un ami lui délègue
Il n’aplanit pas la mission
Que ce soit pour soigner le bègue
Ou pour braver le troupeau de jars.
C’est un beau film émouvant
Sur un monde finissant
Ou peut-être en nouveau départ…

Regards

Lundi 4 avril 2016

Je vous vois regarder ma bosse
D’un air un peu suspicieux
Non ce n’est pas Carabosse
Jalouse d’un geste odieux
Qui m’a décoré ainsi!
De la chaire de Pangloss
Faut rire de cela aussi
Je vous vois regarder ma bosse
D’un air un peu désolé…
Non ce n’est pas un carrosse
Qui, en ville, m’a heurté!
Je vous vois regarder ma bosse
D’un air un peu méprisant
Non ce n’est pas Bacchus le boss
Qui m’a jeté, titubant,
Dans un cul de basse fosse.

La maison des bras cassés

Lundi 4 avril 2016

Entrez! Entrez! Messieurs-dames
C’est la maison des bras cassés.
Bien sûr ce n’est pas un drame
Ecoutez ce qui s’est passé.
C’est par une erreur de parcours
Que la semaine a commencé
Se sont perdus « au secours! »
Un voyage à romancer.
Au bercail, tard dans la nuit
La fièvre s’est mise à frapper
Allez au lit aujourd’hui!
Maux de gorge et céphalées
La première est neutralisée.
Le second plutôt en forme
Dans l’étable veut pénétrer
Contre le seuil trop énorme
Butte et s’en va valdinguer.
Entrez! Entrez! Messieurs-dames
C’est la maison des bras cassés.
Bien sûr ce n’est pas un drame
L’une est couchée, l’autre bosselé!

Tranche de vie

Samedi 2 avril 2016

La Marie, ce soir-là, était un peu malade. Elle s’était couchée depuis déjà une heure. Le Marius commença à se déshabiller. Il était à l’entrée de la salle de bains…
Trier les vêtements pour les paniers à linge, c’était plus facile à cet endroit-là. Le pantalon crotté pour la grosse lessive, le pull demi-laine, ça va dans le fragile… Quand machinalement, il regarda par terre, il aperçut du sang qui coulait sur ses pieds. DU SANG!! Machinalement, il passa sa main sur son nez… Ca arrive parfois, dans les temps de rhumes qu’on se mette à saigner, comme ça, subitement… Sa main
restait blanche! D’où venait donc ce sang qui continuait à couler, qui formait maintenant une petite flaque?
Le Marius avait eu, il y avait longtemps, de drôles de saignements venus d’épididyme (il plaisantait alors, en parlant de « ses règles ») ce fut là qu’il chercha en second questionnement… Bien qu’à l’époque c’était sur la cuvette que se déclenchaient ces drôles d’hémorragies … RIEN! Et la flaque grandissait… En se tâtant partout, il découvrit la source en un point du scrotum qu’il ne pouvait pas voir…
Appeler la Marie, ç’aurait été la panique à la vue de ce sang, elle risquait de tomber… Seraient bien avancés! Il commença par mettre une grosse serviette bien enroulée autour de son sac à trésor, puis reculer d’un pas, histoire de réfléchir… Attention! Surtout pas dans la flaque! Manquerait plus qu’il glisse et vienne s’assommer sur un coin de baignoire ou de bidet… Allez mettre un pansement sur la matière souple et ridée à souhait de ce porte-monnaie! Le Marius eut soudain l’idée un peu bizarre d’attraper le rouleau de papier de toilette, puis de se l’enrouler dans un bandage improvisé (c’est sûr qu’il n’aurait pas ensuite fait un selfie pour coller sur F B son image nouvelle!!) puis par sécurité, il attrapa une couche qui restait encore là au cas où un petit…
Et c’est bien rebondi dans son slip d’un autre âge qu’il se mit à réparer les dégâts ainsi causés: pas besoin, demain, d’affoler la Marie pour des choses aussi anodines qu’une flaque de sang… On verrait bien!

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