Neige trop tardive!

Les fils du parc sont par terre
Et des branches sont cassées
On dirait un grand cimetière
Où des vandales seraient passés.
Pousser d’un revers d’épaule
Le gros volet de la porte
Pour ne plus se sentir en geôle
Car il faut bien que je sorte:
La large pelle traîneau
Etait restée sous la remise
Depuis si longtemps qu’il faisait beau
Et qu’elle n’était plus de mise…
Les ânes désorientés
Tournent en rond dans la poudreuse
Heureux s’ils ne sont pas tentés
Par une escapade aventureuse.
Et flûte! Flûte!

Zut! Et  flûte!

Ce n’est plus le moment

Quand fleurissaient les jonquilles

Quand on voyait rire le printemps

Pour la neige qui recroqueville!

 

Tableau champêtre (entr’aperçu sur F B)

Elles ont posé leurs bicyclettes
Pour s’ébattre dans le pré
Ce sont trois jolies nymphettes
En balade pour une journée.
Elles admirent les pâquerettes
Les tussilages veloutés
Suivent les petites bêtes
Pour découvrir leur terrier.
Formant un rond de sorcière
Ont poussé des mousserons
Les cueillent en douce manière
Omelette dégusteront.
Bien caché derrière une branche
On devine un écureuil
Qui, la tête, doucement penche
Pour les surveiller d’un oeil.
Le soleil à l’horizon
Les bénit à sa façon.
Un tableau plein de douceur
A vous réjouir le coeur.

Scène devant une jardinerie

Je grimpais dans mon carrosse,
Elle vint se placer avec le sien
Presqu’en face. J’avançai ma bosse.
« Providence me sert trop bien »
Dis-je en abaissant la glace
Elle entrouvrit la portière
Et sans laisser la moindre place
A crainte ou tenue altière
Je lui offris un poème
Le plus beau qui vint à moi
Ce n’est pas ce que l’on sème
Dans une jardinerie,croyez-moi
Mais comme un bouquet de fleurs
L’accueillit avec bonheur.

Inspiré par une photo d’enfant

C’est une photo d’enfant,
Un cliché de crépuscule,
Pieds nus et cheveux au vent
Sur un rocher en bascule,
Avec une lanterne-tempête
Allumée à la main,
Qui crie au voilier « Arrête!
Sinon tu mourras demain!
Moi,je suis un ange phare
Longs cheveux, robe à volants
Quand un navire s’égare
J’apparais à son devant.
Je me dresse sur l’étoc
Qu’il faut éviter surtout
Car ici le moindre choc
C’est la ruine et tout et tout.
Avec ma lampe tempête
Je signale le danger
Un naufrage, ce serait bête
Puisque je peux l’éviter ».