Réminiscences de paresse?

J’ai six ans et j’ai bien sommeil
Il doit être six heures et demie
On aperçoit aux vitres le soleil
« Allez! Debout! crie la vieille mamie.
Ton cousin au champ est déjà parti
Il sait gagner, lui, au moins sa journée
Toi, tu paresses dans le fond de ton lit
T’es bon à rien, si tu t’es retourné.
Les vaches attendent d’être conduites au pré
Allez! Debout! Dans un bon mouvement
Tu ne sauras plus d’ici un moment
Le mal que cela aura pu te coûter. »
Ainsi parlait la vieille paralysée
C’était pourtant moi seul qui lui donnait
Avec soin de ne pas l’étouffer
La bouillie que ma mère pour elle préparait.
Ah! mais cela n’était pas un travail
C’était devoir, cela ne comptait pas
Bosser aux champs, s’occuper du bétail
Avant tout, si fainéant tu n’es pas.
Lorsque plus tard j’ai eu quelques vacances
J’ai bien souvent travaillé en chantier
Rouler brouette bien pleine de gravier
Gâcher mortier sans compter la dépense
De l’énergie que d’autres allaient noyer…
En fin de vie lorsque je sors ma daille
Faucher du foin: les ânes à hiverner
Quand au jardin je vais matin bêcher
Je sais moi, qu’encore je travaille
Et si, ma foi des gaspilleurs de forces
Trouvent bien, dans un ballon, de cogner
De parcourir mille marches d’escaliers
Je ne vais pas c’est là que ça se corse
M’ébahir devant leurs excentricités.

Cet article a été posté le Mercredi 16 mars 2016 à 23:46 et est classé dans Non classé. Vous pouvez suivre les réponses à cet article grâce à ce flux RSS 2.0. Vous pouvez laisser une réponse au bas de la page. Les pings ne sont pas autorisés pour l'instant.