Dans le creux de l’alpage
Croissent des vaches noires
Fières de leur image
De combattantes de foire.
Au moment des combats
Tous les curieux s’agitent
Je vois cette reine-là
Je parie pour la petite.
Les vachers sont surpris
De voir que leurs élèves
Malgré tout leur mépris
Leurs haros qui s’élèvent
Suivent peu à peu derrière
Vers le sud, la plus belle
Vers le nord la plus fière
Mais aucune dans la ruelle
Sensée,qui ouvre le secret
D’une belle herbe tendre…
Qui conduit au secret
Des lieux calmes où s’étendre.
A l’est, au lointain,
Le taureau d’un brun noir
Tranquille suit son chemin
Bien sûr qu’au grand soir…
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Archive pour décembre 2015
Combats dans le troupeau
Vendredi 11 décembre 2015Sapin(3)
Mercredi 9 décembre 2015Il est un sapin qui me pèse
Depuis que j’ai réalisé
Que je l’ai tout simplement volé.
J’en reste mal à l’aise…
J’étais juste post ado
Et follement épris
D’une douce Erato
Au regard si joli.
Elle avait un carrosse
Ce n’était pas fréquent
Me prenait pour un gosse
Sûrement pas un amant.
Nous roulions lentement
Sur un étroit chemin
Et voilà que soudain
Dans le halo des phares
Apparut un sapin
Oh! ce n’était pas rare:
La forêt était proche
Nous étions en décembre
L’opinel dans ma poche
Se transforma en membre
Pour offrir sur-le-champ
A la belle déesse
L’arbre inconvenant
De rapine traîtresse.
Sapin (2)
Mercredi 9 décembre 2015Il me souvient d’un ancien temps,
Au gré de mes itinérances,
Plutôt que boules et que brillances,
Avoir suggéré aux enfants
De faire, d’esprit, scintiller
Le vert sapin frais apporté
Pour le solstice fêter.
Chacun choisissait deux poèmes
Poèmes aimés à réciter
Afin que les autres les aiment,
A recopier, à décorer,
A découper selon la forme
De feuilles, fleurs,
Ou bien de coeur.
Certes, ça sortait de la norme,
Mais suivre les ornières, gare!
Avec ce drôle de bonhomme
C’aurait paru bien trop bizarre.
Sapin(1)
Mardi 8 décembre 2015
Sapins coupés quel gaspillage
Sapins coupés quel dommage!
Bien avant l’éco religion
Des enfants en avaient notion…
C’était il y a longtemps
Dans ex village de l’Isère* *rattaché au Rhône
Un CM2 conscience prenant
Du pauvre destin de misère
De ces pauvres arbres-enfants
Fauchés pour le temps d’une fête
Eut le courage surprenant
De protester à tue-tête:
Lancèrent appel à leurs copains
« Plus de sapin sans ses racines!!
Dites-le à vos voisins
Dites-le à vos copines
Après Noël replantez-le
Dans le coin de votre jardin
Et ensuite décorez-le
Sur place l’hiver prochain ».
Sur plus de vingt départements,
Le mot d’ordre se répéta
Ce furent des mille et des cents
Sapins que l’appel sauva.
« L’hermine »
Lundi 7 décembre 2015Chacun le savait féroce
Sa toge pourpre savait terrifier
Les truands de basse fosse
Les tueurs, les meurtriers.
Quand il revêtait l’hermine
Tout devait à loi plier
Clémence sur bonne mine
Pouvait aller se rhabiller.
Pire encore, les jours de fièvre,
Pas question de dételer:
Le glaive n’est jamais mièvre
Doit s’abattre, il doit frapper.
Mais voilà qu’un jour bizarre
Tout pour lui va basculer:
Un nom tiré au hasard
Va soudain le transformer.
Ressurgi du fond du temps
Un nom va le bouleverser
Un être qu’il aima tant
La seule qu’il eut jamais aimée.
Alors pour lui, tout bascule
Il faut, pour elle, démontrer
Au lieu de manier la férule
Qu’il sait pour et contre peser.
Les avocats médusés
Le voient montrer les faiblesses
Des accusateurs fieffés
Des preuves pas trop épaisses…
Le procès va basculer.
Moralité: Il suffit parfois d’aimer
Pour en être transformé
Les trompettes de Lyon
Dimanche 6 décembre 2015SANS TAMBOUR NI TAMBOUR
Pour qui attendait la fanfare
Puisqu’il s’agissait de trompettes
Ce fut vraiment sans crier gare
Un vrai spectacle de quintette.
Y avait des airs pour tous les âges
Des pitreries on ne peut plus
Des jeux de scène sans ambages
Des situations incongrues.
Une parfaite connivence
Entre surprenants artistes
Capables dans leur prestance
De jouer comme clowns sur piste
Sur le dos allongés
Les lumières, l’illusion créant
De cinq bouteilles illuminées
Au lieu de leurs instruments.
Film: « La dernière leçon »
Samedi 5 décembre 2015
Elle avait fermement décidé
Dans le temps de la plénitude
Qu’elle ne voulait jamais trainer
Comme une épave en décrépitude.
Elle avait établi la liste
Des capacités minimales
Considérant que cette piste
Lui indiquerait la fin finale…
Et quand, la dernière ligne,
Elle dut rayer pour toujours,
Elle sut que, là, était le signe
Qu’il fallait partir avec amour.
Pour ne point prendre par surprise
Ses proches aimés avec passion
Entre deux ou trois friandises
Elle énonça sa décision.
Le refus de l’inéxorable
Déclencha mille réactions
Même des mots bien peu aimables
De son fils sur son option.
Une certaine violence
Fit aussi son apparition.
Mais dans sa certitude intense
Du droit de choisir sa potion
Elle fit pencher la balance
Vers plus de compréhension.
Si bien qu’au moment final
Ce qui était horrible mal
Fit place à la sérénité
Pour sa portion d’éternité.
Inspiré par une photo
Vendredi 4 décembre 2015Elle avait pris son violon
Pour clamer dans le silence
Son cri qui n’avait pas de son
Depuis le début de l’absence.
Face à la mer
Aux flots changeants
Elle exprimait le goût amer
Du départ de son amant…
Pieds nus et cheveux au vent
En robe blanche immaculée,
Debout sur les rochers mouillés
Elle jouait des airs languissants.
Jamais ô flots ne me rendrez
Mon doux chéri, mon bel amant
Parti en fin de soirée
Pour aller sauver des enfants?
Mais les vagues soudain calmées
Ondulaient inlassablement,
Sans jamais vouloir écouter,
Leur placide clapotement.
Vous avez dit « confiance »
Jeudi 3 décembre 2015Petite chanson pour Mercure
Chantons dansons pour la gloire
Du grand Dieu de l’horizon
Celui qui régit les foires
Et qui soutient les fripons.
C’est le Dieu de la négoce
Des marchands et des voleurs
De ceux qui roulent leur bosse
Pour entôler en douceur.
Les crieurs de la confiance
Qu’il faut, bien sûr, leur accorder
Essayez en toute innocence
De proposer de les payer
Avec un chèque normal
Moyen on ne peut plus légal
Vous verrez que la confiance
Qu’ils affirment pratiquer
A votre égard est DEFIANCE
Sûrs que vous voulez voler
Au zoo
Mercredi 2 décembre 2015Au zoo de Montluçon,
Ou peut-être bien de Paris,
Est né un drôle d’ânon
A chaussettes d’okapi.
« Mais avec qui as-tu donc
Copulé ma douce amie,
Dit le gros âne étalon
Pour avoir ce tout petit?
_Ce n’est pas un adultère,
Dit-elle en baissant la tête,
C’est un solipède en guerre,
M’a violée de pied en tête.
Aurait voulu que j’adore
Ses Dieux et ses assassins
M’a fait mille choses encore
Qui hanteront mon destin.
Viens ma douce, ces chardons
Sont prêts pour notre festin
Et le pauvret okanon
D’être né n’y est pour rien.