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Archive pour décembre 2015

Adoration

Samedi 19 décembre 2015

Lorsque je vous vois ainsi
En robe blanche immaculée
De sentiments, je suis transi
Me voilà tourneboulé.
Je voudrais être le bouquet
Qui fleure bon entre vos mains
Je voudrais être le satin
Qui doucement couvre vos seins.
J’aimerais être la brise
Qui frôle un instant votre joue
La mèche de cheveux qui frise
A la base de votre cou,
Devant vous agenouillé
Pouvoir déposer un baiser
Sur la pointe de votre pied
Et semer des paillettes dorées
Sur votre chemin adoré.

Un loup-garou

Vendredi 18 décembre 2015

Près de Mions, dans les bois
Y avait un loup garou
Qui faisait peur à tous
Qui vous donnait les foies.
Le premier qui l’a vu
De peur est trépassé
Le premier qui l’a vu
A été dévoré.
Aucun des paysans
N’osait s’aventurer
Restaient frileusement
A boire et à parler.
L’était selon eux
Gros comme un éléphant
Il sentait selon eux
Comme un putois puant.
Ce fut une matrone
Qui recherchait du bois
Qui osa un automne
Aller malgré le froid
Au profond des fourrés
Sa serpe bien brandie
Des branches ramasser
Tant pis pour le maudit.
Survint le loup-garou
Lui frappa sur le cou
Et sur les fesses itou.
Le poursuivit partout…
Mais, affreuse panique,
La bête maléfique
L’attendait chez elle…

Histoire de hiérarchie

Jeudi 17 décembre 2015

C’était, alors, le temps de la décolonisation .
Ils étaient au Soudan, et tous deux fonctionnaires
Le chef revint en France,  reclassement précaire,
Le second, par le biais de hautes relations
Revint, fut reclassé, dans plus haute fonction.
Ainsi par la vertu d’amitiés politiques
Fut inversé entre eux l’ancienne relation.
A première assemblée de gent académique
Le second arriva, vêtu en Africain.
Dans un monde feutré, hypocrite et urbain
Cela fut entrevu comme une grande insulte:
Comment! Au nouveau chef, ne pas pratiquer culte!
C’était une folie, peut-être de la gouaille
On voulut l’enfermer, on décréta campagne
Pour le discréditer auprès de ses ouailles.
Un charmant conseiller, au pouvoir attaché
Le devançait partout, pour, sur lui, bien baver.
Malgré tous les pièges, toutes les manigances,
Il réussit pourtant à se faire respecter.
Le jour où il mourut, on vit, suprême outrance,
L’ancien subordonné, devenu son patron,
Monter à la tribune pour faire son oraison.

Ils étaient trois enfants

Mercredi 16 décembre 2015

Ils étaient trois enfants
Deux derrière l’un devant
Ils étaient trois enfants
Avec leur maman.
Le plus petit, me regardant
Fut bien intimidé
Oui, il fut bien gêné.
Non! lui ai-je sussuré
Ne suis pas le … …, caché
Pour venir acheter
Les jouets pour bébés.
Mais si tu as le temps
Je vais te raconter
Te raconter comment
Il fera sa tournée.
Car sûr, il est malade,
Il a beaucoup cherché
Dans toutes les peuplades
Qui pourrait le remplacer*     *  voir « la maladie du père Noël 21/03/ 2011.
Ils étaient trois enfants
Deux derrière l’un devant
Partis bien rassurés
Noël va arriver.

Quoi de neuf?

Mardi 15 décembre 2015

Quoi de nouveau aujourd’hui?
Ah! Vient le temps des exclusions
Elles sont finies, les élections
Les épées sortent de leur étui.
Les despotes contrariés
Désignent à la vindicte
Qui ne s’est pas agenouillé
C’est le moment du troisième acte…
Après la grande agitation
De la dernière semaine
C’est l’anti-récollection
Le moment des mots peu amènes.
Entre copains, forces de haine
Vont s’exhaler
A la volée.
Puisque les Français ont « mal » voté
C’est qu’ils ne sont pas assez bêtes
Vite, il faut à la télé
Foutre en l’air les choses honnêtes.
Ce vieux qui depuis vingt ans
Pose intelligentes questions
Faut le virer incessamment
De l’ânerie soyons champions!

Souvenir de voiture

Mardi 15 décembre 2015

En transportant le pétrole
Pour le petit chauffage d’appoint
Un souvenir en moi a point:
C’est celui d’une bagnole
Antiquité, carrosse ringard,
Devait avoir trente ans au moins
Peinture noire comme corbillard
Et des bornes je ne sais point.
C’était avant les clignoteurs
Une fléchette se levait
Quand elle en avait le coeur
Bon disons quand elle pouvait.
Pour égayer son intérieur,
Avec de la colle à textile
J’avais tapissé les parois
D’une cretonne de bon aloi…
Imaginez un peu le style!
Et comme je n’avais pas d’argent
Pour la nourrir à son comptant
Ce n’est pas une faribole:
Dans le réservoir d’essence
Je rajoutais du pétrole:
Elle était de bonne consistance.
Ma 203

Satané rangement!

Lundi 14 décembre 2015

Ah! Dis-moi qu’as-tu fait de l’engin pèle-pomme
Que j’avais acheté, un matin, au camion?
Je sais tu n’aimes pas les outils de ton homme
Qui viennent contrarier tes vieilles traditions.
Au nom de l’esthétique, tu sacrifies l’usage
Car perdre tout son temps à chercher de partout
Le recoin secret où ta vision trop sage
Du parfait rangement qui enterre un peu tout
A bien pu enfouir ce qui ne te plaît pas…
Eh bien! Tant pis pour toi, la tarte quotidienne
Aujourd’hui sur la table, elle n’arrivera pas.
Tu grognotais ta part, moi je mangeais la mienne,
Sans mon outil choisi, en grève, je me suis mis
Aujourd’hui, nous serons deux punis.

La nouvelle crèche

Samedi 12 décembre 2015

Dans l’église de mon village natal,
Cette année-là, grand branle-bas,
D’où pouvait surgir le mal?
La vieille crèche n’y était pas.
Depuis moultes générations
Elle avait figuré la nativité
Avait déclenché dévotion
Des bigots et des mémés.
C’était pourtant samedi de l’avent
Elle aurait déjà du être vide
Avec le boeuf, l’âne dolent
Dans l’attente pour tous avide
Du bébé Dieu divin enfant.
Dans un coin, un tas de papier froissé
On ne sait quoi représentant
Des formes en papier rocher
Intriguait les pénitents.
Et ce jeune domestique
Placé en ferme par la Nation
Quelle pouvait être sa mystique
Que faisait-il de ces cartons?
Le lendemain, sortie de messe,
Chacun découvrit avec stupeur
Que le pauvre fils de pauvresse
Commis de ferme sans valeur
Avait construit de ses mains habiles
Une structure mécanisée
Qui s’animait de manière fébrile
Pour un village simuler.
Et dans un hameau isolé
Dans une lueur un peu faible
On distinguait une étable
Un  boeuf un âne et une crèche.
Il suffisait d’une piécette
D’un cierge et d’allumer la mèche
Pour que les santons en goguette
Se mettent à chanter à tue-tête
« Venez divin Messie
Sauvez nos jours infortunés,
Venez source de Vie
Venez, venez, venez ! »

Un temps pas si lointain…

Samedi 12 décembre 2015

A ceux qui pensent que, la liberté toujours
A été octroyée aux citoyens français
Je voudrais raconter sans le moindre détour
Qu’au temps de ma jeunesse, je suis vieux c’est vrai,
Les journaux présentaient avant leur émission
Leurs projet du jour avant la parution.
Il y avait souvent des espaces vacants
Sabrés par la censure de fonctionnaires vaillants:
Ne pas parler d’Eros, éviter polémique
Sauf pour sanctifier le pouvoir politique.
Non, je ne parle pas de période de guerre
Les guerres terminées, la censure est restée.
Les grands libéraux ne se souciaient guère
De donner à la presse, de parler, liberté.
Les articles effacés circulaient en sourdine
Sous le voile épais de notre pélerine
Au risque de se faire au poste de police
En passage à tabac, pour trouver l’interstice
Qui avait pu permettre de laisser transpirer
Sur des éxactions la triste vérité.
Quand cela disparut? Il faut le rappeler
Quand tonton Mitterrand se mit à gouverner.

Zorro

Vendredi 11 décembre 2015

Aussi curieux que cela paraisse
Je prends mon pied le samedi soir
Non en fiesta, non en ivresse
Mais pendant trente minutes à voir
Une séquence cent fois présentée
Depuis cinquante ans à la télé.
Comme un gamin
Je frappe des mains
En voyant le visage rondouillard
D’un militaire pantouflard,
Un peu viveur, un peu couard
Et en permanence vantard.
Quand surgit à l’improviste
La silhouette à cape noire
J’attends le Z réaliste
Que l’épée d’un geste dérisoire
Dessinera sur un pervers.

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