Kamelotte

Près de la maison de la grand-mère
Y a un bosquet plein de mystères
Les enfants y voient des chimères,
Même un château, c’est leur repaire.
Tantôt l’un, dans la tour secrète
Se trouve enfermé, ligotté
Il est l’otage , il s’y prête:
Il a volé le chat botté.
Un autre y cache dans les caves
Des provisions
De bonbons
Que les brigands, et pas des caves
Viennent piller à l’unisson.
S’ensuivent de jolies batailles
Des poursuites gendarmes/ voleurs
De quoi effrayer les cailles
De quoi faire fuir les randonneurs.
Parfois l’un, au fond des douves,
Ressort trempé jusqu’aux os
Alors on rentre et on se trouve
Autre short, autre maillot.
Parfois l’un, au fond des douves
Reste enlisé, et perd ses bottes
Mais, bien sûr, cela prouve
Que c’est un château, Kamelotte!

Catastrophe aérienne (suite et fin)

Quand la nouvelle est arrivée…
Ce furent d’abord deux coups violents
A la porte inopinément
Comme un sabot ruant frappant:
Fallait ouvrir, expressément.
Dans le silence qui suivit,
On vit la peur chez les petits,
Mais les plus grands, les plus hardis
Se sont avancés prudemment…
Personne! Mais, dans l’embrasure,
Un message était glissé
Voilà le début de l’aventure!
Un rébus à décoder.
Il faut enfiler les frontales
Suivre le cours de l’indice
Et dans la lumière pâle
Prendre le costume de police.
Déchiffrer une charade,
Comprendre une devinette,
Sinon, on est dans la panade:
Pas de cadeaux,  pas de dinette…

Au clair de lune, chasse au trésor….
Le père Noël? Il n’est pas mort!

Catastrophe aérienne (suite)

Tous les petits étaient rassemblés
Pour faire des jeux d’enfants sages
En attendant Son arrivée…
« Tu t’es trompé! Alors un gage!
Un poème tu dois réciter
Ou lire l’invitation au voyage
D’un grand poète décédé.
Imite le son de la flûte
Invente un chant inusité.
Dessine en moins d’une minute
Le mot qui est ici marqué
Ton voisin va le décoder
Et ainsi de proche en proche
Le cochon premier désigné
Devient un chapeau vraiment moche
Ou un monstre à faire pleurer… »

Quand la nouvelle est arrivée…

Catastrophe aérienne

C’est une catastrophe aérienne
Que nul n’avait imaginée
La lune pourtant était pleine
Pas un souffle pas une nuée
A vraiment croire que le pilote
Avait un peu trop picolé
Car en survolant Kamelotte
Le chargement s’est renversé.
Tous les joujoux, tous les cadeaux
Dans le bois sont éparpillés
On a retrouvé le traîneau
Au sommet du grand peuplier.
Un renne est vite allé chercher
La compagnie des pompiers
Le deuxième a été chargé
De tous les enfants alerter

Celui qui conduit ne boit pas… Ce ne sera pas moi….

Après un banquet
Une soirée belle
Encore des bouquets
Encore une stèle
Lendemains fumeux
C’est toujours pareil
Plein de malheureux
Privés du soleil
La grande euphorie
De la fin de fête
Tourne à la tuerie
Aux accidents bêtes.
Doubler sur deux voies
Une voiture en face
Fleurissent les croix
A la même place.
Lignes blanches franchies
En haut des dos d’ânes
Conducteurs éblouis
Par des phares insanes
C’est la boucherie
Les mortels tonneaux
Le heurt qui finit
Les beaux idéaux.

JOYEUSES FETES DE FIN D’ANNEE A TOU(S)TES A BIENTOT

LOCATION DE CAMION

Elle faisait en minutie
L’inventaire des anicroches
Que le camion avait subis:
Je vois, je coche….
« Après tant de péripéties,
Laissez tomber, je vous en offre
Un euro symbolique ici.
Il serait bon de saisir l’offre…
Ses yeux d’un bleu type océan
Me regardent en riant
_ Il peut encore faire quelques temps
Ce n’est pas trop désespérant… »
Comme je lui offrais un poème
Elle me dit » voilà ce que j’aime
Mon père toute mon enfance
M’a bercée avec des vers
Mon père toute mon enfance
M’a invitée dans cet univers ».

Quand ma moitié est en rencart

Quand ma moitié est en rencart
J’en profite, j’en profite
Quand ma moitié est en rencart
J’en profite pour faire des écarts.
Les bons plats bien gras, bien gras
Qu’elle évite qu’elle évite
Les bons plats bien gras bien gras
J’en dévore à la va-vite.
Quand ma moitié est en rencart
J’en profite, j’en profite
Quand ma moitié est en rencart
J’en profite pour faire des écarts.
Chocolats et confitures
Trop sucrés pour ma nature
Chocolats et confitures
Je boulotte sans rature.
Quand ma moitié est en rencart
J’en profite, j’en profite
Quand ma moitié est en rencart
J’en profite pour faire des écarts.
Le saucisson bien salé
J’en grignote, j’en grignote
Et le jambon cru fumé
Vous pensez si ça me botte.
Quand ma moitié est en rencart
J’en profite, j’en profite
Quand ma moitié est en rencart
J’en profite pour être ringard.

Chez LECLERC, « La loi du marché »

Vous avez vu, peut-être
Ce film avec Vincent Lindon…
Un chômeur obligé d’être
Pour bouffer, vigile super con.
J’étais hier
Chez Leclerc
Mon caddy
Bien rempli
Me voilà à la caisse
De la jolie déesse
Que j’apprécie beaucoup…
Au moment où je passe
Voilà que sonne un coup
Je recule et repasse
Nouvelle sonnerie…
Nouvelle sonnerie…
Arrive le cerbère…
Nouvel essai bruyant
Je n’ai rien pourtant
Oublié de défaire…
Je plaisante un instant:
« Voilà! Moi qui espère
Faire battre le coeur
De la jolie caissière
Que c’est votre machine
Qui clame son bonheur
Il me tire la mine:
_Vous ne sonnâtes pas
A l’entrée, je l’ai vu
Il faut que de ce pas
Vous passiez à la revue.
Comme je proposais
De me mettre ici nu
Il me parut mauvais
Et moi bien ingénu…
Près du bureau d’entrée
(Repassez …
_ Rien de signalé _)
Grâce à leur « raquette »
Ils finirent enfin
A trouver, je vous l’assure
Avec leur engin
Un très léger signal
Sous ma vieille chaussure…

 

…. Mais la sensation trouble d’innocent accusé, qui en parle?

Sur le parking de la foirfouille

Pendant que ma moitié faisait certains achats…

« Je n’ai rien à vous donner
Me dit la jolie déesse
A son volant prête à grimper
En voyant que je me presse…
_ Mais c’est moi, jolie princesse
Qui vais vous offrir un cadeau:
Un poème plein de liesse
Tout droit sorti de mon radeau. »
La voilà un peu surprise
Qui bloque net son élan
Ma verve, sur elle, a eu prise,
Elle m’écoute gentiment,
Et avec son plus beau sourire
Me remercie élégamment.
« Voyez donc, comme, lui dis-je
Vous m’avez offert un présent
Rien à donner? Je corrige
Vous m’avez donné un moment! »