Archive pour août 2015

Un parking agité…

Mardi 11 août 2015

Une femme arrivait, en proie à ses soucis.

Comme elle se garait, pressée par une envie,

Elle ouvrit brusquement, d’un geste, sa portière,

Heurtant légèrement la limousine fière

Du voisin de garage qui juste débarquait.

Savoir s’il s’agissait d’une quelconque tire

Là n’est pas l’important, là n’est pas le sujet.

D’un bond le conducteur furieux jusqu’à l’occire

Se jeta sur la dame, les deux poings brandis

« De toncher ma voiture, qui vous rend si hardie ? »

Hurla l’homme agressif à la pauvre étourdie

Voyant de près la scène, des clients abasourdis

Intervinrent à leur tour pour calmer le maudit

Mais l’autre, encore plus fort, fit retentir la place,

Si bien que les vigiles, venus au face à face

Ne pouvant arrêter le hurleur prêt à frapper,

A la gendarmerie se finit l’épopée.    

 

Un quart d’heure plus tard

C’était jour bien bizarre

Et presque au même endroit

Un employé sortant d’encaisser son droit

Trouva son véhicule enrobé de farine.

Nul ne sait auquel il avait tiré la mine

Il eut bien du mal à nettoyer l’engin

Sans devenir Pierrot sous le regard mesquin

Des collègues moqueurs

Et des clients rieurs.

Fête du bleu

Lundi 10 août 2015

C’était hier, fête du bleu

Du Vercors-Sassenage

La fête autour d’un fromage.

Pour l’occasion j’attendais mieux :

Depuis près d’une semaine

Tous les axes étaient bloqués

Pour installer le domaine.

C’est qu’ils voulaient présenter

La fine fleur du cheptel.

Et déjà, pour commencer

Les fournisseuses du label.

 

Quand on sait que dans l’histoire

Le fromage

De Sassenage

Etait fabriqué c’est notoire

Avec le lait de NOS vaches

Pas des jailles importées :

Abondances ou montbéliardes

Des VILLARDES

Qu’on le sache

Ces vaches tant décriées

Par les vils liquidateurs

Des fermes trop limitées

_ Place aux énormes tracteurs

Et mort aux petits fermiers _.

 

Je n’ai guère vu que bardelles*

Des villardes clairsemées

_ Ces vaches que les Allemands

Par milliers nous ont pillées_

Les crédules paysans

Par bureaucrates manipulés

Ne les ont plus conservées

Que comme objet de musée _ .

 

 

Ah ! Ben tiens ! Voilà des chèvres !

Des chevaux par dizaines

Des poules c’est un peu mièvre .

J’en éprouve tant de peine

Qu’il est grand temps que je parte

Si je ne veux pas aigrir

Qu’il est grand temps que je parte

Cela me fait trop souffrir.

 

 

 

          *vaches pies

Gelée blanche

Lundi 10 août 2015

 

Ce matin la gelée blanche

A fait son apparition

Trente et un juillet c’est moche

C’est jardins en perdition.

Les haricots sont bien sombres

Les patates ratatinées

Les tomates malgré l’ombre

D’une bâche vite étalée

Font vraiment la grise mine

Seront au moins retardées.

Après le temps de canicule

La chute est plus prononcée

C’est ainsi que tout bascule

Il fallait s’y préparer.

Parapentes

Mardi 4 août 2015

Quand je sors de la maison,

Sur la montagne qui se dresse

Je jette un regard en rond

Pour  voir si le temps presse.

C’est ainsi que, parfois,

Une couleur incongrue

Attire mon œil sur les bois :

Encore une toile perdue,

Encore un parapentiste,

Qui a raté son décollage

Et a terminé sa piste

Dans les arbres du paysage.

Certains dans un grand effort

Trouvent moyen de se dégager

Mais d’autres, dans triste record

Restent des heures accrochés.

Il faut bien souvent l’hélico

Et ses câbles déroulés

Pour les  transporter à l’hosto

Après maintes manœuvres déployées.

Capucine

Mardi 4 août 2015

Capucine est une ânesse

Qui accompagne les gens

Lentement avec tendresse

Elle porte les enfants.

Trois ou quatre jours de suite

Au rythme de sénateur

Jamais un seul pas plus vite

Chaque geste est en douceur.

Quand elle passe devant la porte

Elle s’arrête un instant pour boire

Elle sait que l’enfant qu’elle porte

Aimera bien mes histoires

Quadrilogie pour une lapine

Samedi 1 août 2015

Evasion

 

Ma lapine blanche dans un élan

A renversé la barrière

S’est retrouvée au milieu du champ

A nous exposer son derrière

Où t’en vas-tu jolie princesse ?

Vas-tu courir le guilledou ?

Déjà un bouquin qui se presse,

Il va faire des jaloux !

Mais si le renard apprend

Que tu es sortie de la cage,

Ta liberté ne durera pas longtemps :

Tu finiras dans un carnage.

 

Liberté

Tu en profites, tant mieux,

A toi, tous les pissenlits

Les pousses de luzerne bleue

Les carottes et les radis.

Veux-tu sortir du jardin !

Pillarde inconséquente !

Les choux ce n’est pas malin

D’en grignoter  les jeunes plantes.

Si tu veux courir, sauter,

Pour t’ébattre le champ est plat ;

Si tu veux te faufiler

Les haies seront là pour ça.

Mais ne laisse pas tomber

La nuit sur ta liberté

Une cage t’es destinée

Ne refuse pas d’y rentrer.

 

 

2 jours plus tard

T’as voulu jouer à la maligne

Tant pis pour toi, tu as perdu,

De toi nous n’avons plus de signe

C’est vrai, tu as disparu.

Sont-ce les chiens de la voisine

Qui t’ont mangée pour leur dîner ?

Ou le renard, dont l’œil te guigne

Qui dans la nuit t’as croquée ?

Pour te mettre en sécurité,

Je t’avais gentiment proposé

De te laisser cerner en siège…

Quelques carottes dans un piège

Ne t’ont, non plus, pas convenu…

 

Partageons donc ta déconvenue.

 

4 jours plus tard

 

Tiens ! Tu es donc là

Que fais-tu au fond de la grange

Le renard ne t’a donc pas

Emportée au fond de son bouge.

Allez, laisse-toi attraper

Tu retrouveras ta cage

Tu n’auras plus à flipper

Ce sera vraiment plus sage.

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