Terreur de vieux paysans

« SURTOUT! Ne pas faire parler »

Telle avait été leur façon

De vivre, de se comporter.

Surtout ne pas donner de raison

Aux forts, aux puissants initiés

De venir fourrer leur nez

Dans leur manière de subsister.

z’avaient vraiment mal supporté

Au temps où ils avaient un bébé

Qu’une assistante sociale

Se ramène et tout déballe

Et dans la situation

Vérifie que les biberons

Avaient bouilli avant tétée,

Que les langes étaient bien lavés.

Ne voulaient pas être « assistés »..

Quand la Marie un jour sentit

Que son bras ne se levait plus

Que sa jambe semblait bouillie

Qu’elle ne parlait presque plus,

Malgré la peur qui la tordait

Elle ne voulait surtout pas

Du médecin qui l’enverrait

Dans un bicêtre et pis voilà.

L’André non plus point ne désirait

Ouvrir les yeux sur la question:

« De l’arthrose que c’était

Un avécé qu’est-ce que c’est donc? »

Si la Marie chaque pas tangue

Si les gens la voient éclopée

Il y aurait de bonnes langues

Pour dire qu’elle l’aura mérité,

Que le Bon Dieu l’aura punie

Et puis… Et puis… Et puis…

Allez savoir ce que feraient

Les abrutis de la mairie?

Ils pourraient bien, ils pourraient

Décider que c’est bien fini

Qu’il faut rentrer à l’hospice!

Alors, quels que soient les sacrifices,

Surtout que personne ne voie

Qu’elle ne peut plus suivre sa voie.

Et l’André, comme si rien n’était

Soigne les poules, range sa grange

Et va au bois pendant qu’elle dort.

La Marie voyant qu’il sort,

Veut préparer le déjeuner

Et s’étale sur le pavé

Sans réussir à se relever…

Au retour de son mari

C’est la grande discussion:

Surtout n’en rien dire aux amis

Ni aux jeunes pas question!

Ils placeraient ce téléphone

Qui devrait en cas de besoin:

Juste un bouton et pis ça sonne

Chez l’un des fils, s’il n’y est point

Chez le second et par défaut

Chez les pompiers ça point ne faut!

On saurait qu’il faut des soins

Ce serait vite à l’hôpital

Plutôt que partir si loin

Mieux vaut mourir, c’est moindre mal.

4 Réponses à “Terreur de vieux paysans”

  1. Rêveuse bleue dit :

    Prenante
    Est la Vie
    Quand les sillons
    S’installent
    Sur la peau des os
    Au regard loin
    Faire illusion
    Sur le bord
    De l’instant usé
    Être indépendant
    Dans la dependance
    Affres cruels
    Des hier tués
    Le pont est joli
    Mais la route longue
    Pour la traversée de Vie
    Sans bâton de survie…

    Douce journée mon Poète
    Bisous bleus sourires tout doux

  2. 010446g dit :

    Oh!Rêveuse bleue! tu as tout compris!
    Merci pour ton poème
    bisous tout doux.

  3. Libellule bleue dit :

    Le brouillard a tenté de reprendre sa place,
    Mais aucun barrage ne pourra s’installer,
    Les nuages sauront se dégager,
    Pour laisser à l’amour toute sa place,

    Ne rien révéler de notre secret
    Ne pas se montrer sous sa réelle identité,
    Je continue sans dépendance mon chemin emprunté

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