Grignan (1)

A la terrasse d’un café

Quatre générations représentées

Partageaient leur boisson

Autour d’un guéridon.

La petite fille, assez excitée

Parce qu’elle avait versé

Un peu de son soda

Faisait un peu de tralala.

Comme elle me regardait,

Je lui proposai

Une histoire pour elle seule.

Grand-mère et bisaïeule

Furent un peu surprises…

Telle proposition, ça frise

L’inconvenance…

Mais dès que commence

Le début du conte

Toute l’attention monte

Ce n’est plus une enfant

Qui écoute en souriant,

C’est toute la clientèle

Qui tend l’oreille avec elle.

Merci à mes visiteurs

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MERCI! MERCI! MERCI!

Mes mains

 

J’ai eu dans mon enfance

Des mains toutes tachées d’encre

Qui me valaient des remontrances

De la maîtresse:«vilain cancre!»

Des mains fortes et puissantes

«Je prends le pis et je le presse»

De la Parise, de la Charmante,

A la fois pinçon et caresse.

J’ai eu parfois des mains rugueuses

Toutes rêches et râpeuses

Ravinées par le ciment

Par la truelle, sans gant.

J’ai des mains parfois caressantes

Toutes douces et frôlantes

Qui s’aventurent dans des pentes

Pour le bonheur des amantes;

Des mains fort pétrissantes

Sur des courbes appétissantes,

Des mains quelque peu masseuses

Pour les articulations noueuses.

Comme ma langue avec les mots

Mes mains essaient par le contact

D’apaiser un peu certains maux

En choisissant le point exact. 

Le héron

Il y avait un héron

Dans le lit du Furon,

Tête haute et long cou,

Il toisait tous ces fous

Qui déboulent en voiture

Sans souci de la nature.

Lui, imperturbablement,

Guettait d’un œil l’alevin

Qui viendrait glisser vivement

A la portée de son bec fin.

Que lui importaient ces humains

Enfermés dans cages à roulettes

Qui dévalaient vers Engins

Comme voleurs à la sauvette.

Lui, avait rôle plus noble:

Depuis Lans jusqu’à Grenoble

Maîtriser surpopulation

De toutes sortes de poissons.

Lapin mutant

Je suis un petit lapin mutant:

Fauve de Bourgogne est ma maman

Fauve de Bourgogne, mon papa

Je suis né le 6 avril avec 4 frères

Ils sont poilus, je ne le suis pas

Tralala, tralalère

J’étais poilu

Au tout début,

Puis j’ai perdu mon pelage

Je suis pourtant en pleine forme,

Aussi gros que ceux de mon âge

Mais je sais que je sors des normes.

Mon maître me croit angora.

Ca veut dire que bientôt

Mon corps de longs poils aura.

Pour une ferme je ne suis pas.

Pas de problèmes je grignote

Il faudrait que quelqu’un m’adopte

Quelqu’un qui

M’aime comme je suis.

Quelqu’un qui aimera me coiffer

Quelqu’un qui aime caresser.

 

avis aux amateurs:à donner contre bons soins!

Vide grenier à St Marcellin

C’était au vide-grenier:

Gros déballage d’antiquités,

Des objets souvent oubliés,

Qui n’ont plus guère d’utilité

Gisaient sur les étalages,

Devant, derrière, un peu partout.

Des enfants vendaient leurs joujoux

Bradés en raison de leur âge.

Il y avait même par terre

Un «jules» un peu solitaire:

Un pot de chambre d’occasion

Qui attendait dans la détresse:

Pour la «rôtie» même pas bon…

Si jeune était la déesse

Qu’elle n’avait jamais connu

Cette tradition saugrenue

D’apporter aux nouveaux mariés

Le vase rempli de vin blanc

De chocolat bien maculé

Avec un papier dedans…

J’ai préféré lui déclamer

Quelques poèmes à la volée.

Surtout ne pas mesurer l’inégalité!

L’égalité avec vous en panne

Vous en préparez le record.

Le Turc Tayyip Erdogan

Serait-il votre mentor ?

Encore un peu monsieur Rebsamen !

Renvoyez donc à la maison

Toutes les Maries, les Philomènes

Qu’elles aillent torcher les lardons !

Si leur audace un peu trop grande

Les pousse à trouver un emploi

Qu’elles en soient par la bande

Payées avec des petits pois.

Depuis le temps que les patrons

Outre le droit de cuissage

Rêvent de leur servir potion

Très voisine de l’esclavage,

Votre servile passion

Pour les teneurs de portefeuille

Vous suggère la notion

D’écarter comme des écueils

La moindre des protections

La minuscule réflexion

Qui permettrait que la justice

(Même si pour l’instant son action

N’agit que par interstice)

Puisse d’égalité imposer notion.

MALEDICTION !!!

Repères…

 

J’ai perdu mes repères

J’ai perdu ma chanson

Comme si une vipère

Avait mis son poison.

Satanique malware

Qui réduit en bouillie

Tout un annuaire

Toute une décennie

De gestes automatiques

A force d’habitude

On oublie leur rythmique

On reste en hébétude.

de retour?

ESSAI

Le chemin fut si tortueux que j’espère le retrouver…

BONNE NUIT A TOUS;

BISES