Les branchés du théâtre

L e village de Montaud, petite localité d’un peu plus de 500 habitants, accrochée aux flancs du Vercors organisait ce dimanche 29 mars, un après-midi de théâtre.

  • La troupe « Les branchés du théâtre » avait placé haut ses ambitions en visant des auteurs comme Molière, vous savez, celui dont parlait Alfred de MUSSET   (1810-1857) dans :
  • Une soirée perdue

(J’étais seul, l’autre soir, au Théâtre Français,
Ou presque seul ; l’auteur n’avait pas grand succès.
Ce n’était que Molière, et nous savons de reste
Que ce grand maladroit, qui fit un jour Alceste,
Ignora le bel art de chatouiller l’esprit
Et de servir à point un dénoûment bien cuit.
Grâce à Dieu, nos auteurs ont changé de méthode,
Et nous aimons bien mieux quelque drame à la mode
Où l’intrigue, enlacée et roulée en feston,
Tourne comme un rébus autour d’un mirliton.
J’écoutais cependant cette simple harmonie,
Et comme le bon sens fait parler le génie.
J’admirais quel amour pour l’âpre vérité
Eut cet homme si fier en sa naïveté,
Quel grand et vrai savoir des choses de ce monde,
Quelle mâle gaieté, si triste et si profonde
Que, lorsqu’on vient d’en rire, on devrait en pleurer !
Et je me demandais : Est-ce assez d’admirer ?
Est-ce assez de venir, un soir, par aventure,
D’entendre au fond de l’âme un cri de la nature,
D’essuyer une larme, et de partir ainsi,
Quoi qu’on fasse d’ailleurs, sans en prendre souci ?)

Et Jean Tardieu  

(Conversation

 

Comment ça va sur la terre ?

- Ça va, ça va bien.

Les petits chiens sont-ils prospères ?

- Mon dieu oui merci bien.

Et les nuages ?

- Ça flotte.

Et les volcans ?

- Ça mijote.

Et les fleuves ?

- Ça s’écoule.

Et le temps ?

- Ça se déroule.

Et votre âme ?

- Elle est malade

Le printemps était trop vert

Elle a mangé trop de salade.

OU

Quoi qu’a dit?
-A dit rin.
Quoi qu’ fait?
-A fait rin.
A quoi qu’a pense?
-A pense à rin.
Pourquoi qu’a dit rin?
Pourquoi qu’a fait rin?
Pourquoi qu’a pense à rin?
-A’ xiste pas. )

 

Le spectacle : « loufoc’ries » était un méli-mélo composé de deux farces de Molière : « le médecin volant »et « Le Barbouillé » suivies de deux pièces de Jean Tardieu : « Un mot pour un autre » et « Finissez vos phrases ».

 

Une séance de haut niveau.

4 Réponses à “Les branchés du théâtre”

  1. reveuse bleue dit :

    Meli melo de mots
    Le temps dessine halo
    Sous l’ourlet de mes levres
    En attente du jour qui se leve
    Seve de lettres enroulees
    Dans la brume de la nuit
    S’ecoule doucement
    Comme un matin d’instant
    Regard sur silence
    Le soleil salue Dame lune
    D’une caresse legere

    Douce journee Poete
    Bisous

  2. 010446g dit :

    Douce journée à toi, rêveuse bleue
    Bisous, bisous, bisous.

  3. renaud dit :

    Quelle belle rencontre entre l’alexandrin parfait et le vers libre.
    L’un et l’autre sont des modes d’expression jubilatoires sur le bel éventail
    de la poésie.
    Quand il le veut l’homme a du génie.
    Bon début de semaine, Gérard.

  4. 010446g dit :

    Je les ai trouvés ambitieux, ils ont bien réussi
    Bonne semaine pour toi!

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