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Archive pour janvier 2015

RUPTURE DE CIVILISATION 2 Amoureuse

Samedi 3 janvier 2015

La Lydie était sur un petit nuage : elle avait rencontré un bel homme qui avait su la regarder non comme une infirme, mais comme une femme. Elle ne voulait pas y croire tout d’abord, mais il avait multiplié les attentions, elle avait fini par accepter un rendez-vous… Bon ! Ce n’était pas le rêve charmant des gamines de quinze ans : il en avait quarante, et, ce que sa mère ne supporterait jamais d’apprendre, il était divorcé. Divorcé, ce gros mot qui vous faisait à l’époque rejeter de la société, rejeter de l’église, rejeter quoi ! Il n’était pourtant pas pour grand-chose si sa femme s’était entichée d’un beau parleur si convaincant qu’elle se prostituait maintenant sur le quai de ST Laurent.

La Lydie maudissait ces principes étriqués qui auraient du la maintenir loin de cet individu dangereux aux yeux de la société.

Il avait été honnête avec elle : dès le premier jour, il lui avait expliqué quelle était sa situation…. Elle s’en moquait puisqu’il s’intéressait à elle , que tous n’avaient regardée que comme une estropiée…De toute façon, sa mère lui avait bien répété qu’aucun homme ne voudrait l’épouser, alors, les histoires de robe blanche à l’église, elle en avait fait son deuil depuis longtemps, et tant pis pour les mauvaises langues, tant pis pour les menaces des curés et de leurs acolytes, il lui demandait de vivre avec lui, elle accepterait , même sans passer devant Monsieur le Maire !

Tous les jours, elle recevait un billet qui l’enflammait de la tête aux pieds. La Lydie était amoureuse.

Toute ressemblance avec des personnes vivantes ou ayant existé serait pure coïncidence

RUPTURE DE CIVILISATION 1 Inquiétude

Vendredi 2 janvier 2015

 

L’était inquiète, l’Eugénie, sa grande fille qui ne sortait pas souvent, était toujours par monts et par vaux ces temps derniers… Jusqu’à présent, elle avait été tranquille, avec son infirmité, elle ne trouverait sûrement pas de mari, et elle pourrait compter sur elle pour ses vieux jours…

 Ce n’était pas qu’elle n’était pas jolie, mais le sort s’était acharné sur elle.

 Le médecin du village lui avait bien suggéré qu’il aurait fallu la faire vacciner, toute petite, mais son mari s’était formellement opposé à cette dépense inutile. C’est vrai que depuis qu’il était rentré du front, avec son nez reformé et son œil crevé, il n’était pas facile à vivre….Le bébé n’avait pas été vacciné, la poliomyélite l’avait terrassée.

Rien n’avait réussi : ni les messes demandées au curé pour sa guérison, ni les neuvaines, ni le pèlerinage à Lourdes. Après des mois d’incertitude, elle s’était sortie d’affaire, mais un de ses bras ne répondrait plus à ses demandes, et la jambe gauche resterait courte.

Quand le bon Dieu la lui avait donnée vingt ans après son aînée, elle avait su que c’était un cadeau pour la soutenir dans ses vieux jours. Même et surtout handicapée, elle resterait avec elle jusqu’à sa mort, elle l’avait toujours prévu

Toutes les années de sa prime jeunesse, elle était restée à la maison comme en se cachant. Pourtant, elle avait appris à bien se débrouiller avec un seul bras. Elle faisait bien la cuisine, et même, elle s’occupait des poules et des canards.

Tout avait commencé ce jour où elle avait été convoquée avec sa sœur chez le notaire… Depuis ce jour-là, l’Eugénie ne reconnaissait pas sa fille. D’abord, elle avait voulu apprendre à conduire _ « Mais ma pauvre fille, handicapée comme tu l’es, tu ne pourras jamais conduire une voiture ! »

Elle n’avait rien écouté, le moniteur venait la chercher à la maison et il la ramenait en fin d’après-midi … On lui avait rapporté qu’il avait transformé la voiture pour qu’elle puisse la conduire. Un jour, elle était rentrée avec une voiture toute neuve….

« Mais, enfin, ma fille, tu as du dépenser une fortune pour cet engin qui ne te servira  pas à grand-chose… Enfin ! Pour aller à la messe, on est ben toujours allées à pied »

Elle n’avait pas répondu… Pendant quelques temps, elle sortait un peu tous les jours avec son nouveau jouet….Elle ne devait pas aller loin : elle ne s’absentait pas longtemps… Petit à petit, elle s’était habituée à la voir partir … Elle avait bien essayé de savoir où elle pouvait aller, elle en parlait un peu avec les voisines quand elles venaient « véver **» mais il semblait qu’elle se contentait de faire un tour de voiture. Non ! La Lydie ne devenait pas une trainée…

Peu à peu, l’Eugénie s’était habituée à cette autonomie qu’elle ne pouvait pas empêcher : la Lydie avait vingt-six ans, aucun garçon n’avait demandé à la fréquenter, pas de raison de se mettre martel en tête….

Seulement, voilà ! Depuis quelques temps, les absences étaient plus longues, elle était même allée un jour jusqu’à Grenoble, et puis, chaque matin, elle attendait le facteur en cachette… Elle devait recevoir des lettres, mais pas moyen de mettre la main dessus pour savoir ce qu’elle tramait… L’Eugénie avait fouillé tous les recoins pour essayer de savoir, elle n’avait rien trouvé.

Avec ce sixième sens qu’ont les vieilles paysannes, elle sentait poindre un danger…

**papoter en tricotant l’après-midi

Toute ressemblance avec des personnes vivantes ou ayant existé serait pure coïncidence.

Grippe aviaire?

Jeudi 1 janvier 2015

Entre deux quintes irrépressibles

 Qui me font perdre connaissance

Les yeux me semblent être la cible

De tortionnaires en expérience.

Je  crois que mes membres en compote

Ont du subir, pour tel saccage

Sous un rouleau brise-mottes

Une dizaine de passages.

Ma tête en charge de TNT

Me paraît prête à éclater.

Non, ce n’est pas la grippe aviaire

Je ne crois pas être un coq

Mais mes poumons semblent en loques

Et je suis grelottant de fièvre.

Fermez vos yeux

Jeudi 1 janvier 2015

Fermez vos yeux, nous sommes sous le bouquet de gui, je vais vous embrasser pour vous souhaiter

BONNE ANNEE!

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