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Archive pour janvier 2015

Travaux

Jeudi 22 janvier 2015

Ils font les courses à tour de rôle

Ca vous surprend ? Ca vous surprend ?

Ils font les courses à tour de rôle

Ca n’a rien de dérangeant.

De la flâne le privilège

Entre gondoles et étalages

N’est plus réservé aux dames

Qui y trouve matière à blâme?

Pour ma part, il fut un temps

Où je régnais sur la maison

Lessive, vaisselle, pas de raison

Le ménage si nécessaire …

Quand sécurité précaire…

Et ce fut combat pour moi perdu

Quand ma moitié prit le dessus.

Il voudrait une corde

Mercredi 21 janvier 2015

Il voudrait une corde…

Pour quelle destination ?

Il voudrait une corde

Sans autre précision.

Une corde à sauter

Pour jouer en récré ?

Une corde à brûler

En fond de cheminée ?

Une corde pour un feu ?

Une corde pour un jeu ?

Veut-il tirer la corde

Qui plonge au fond du puits 

Quand le ruisseau déborde

Des soucis, des ennuis ?

Une longe corde

Pour sa jeune beline ?

Il faut qu’il en démorde

Pas de lien aux gamines.

Veut une corde à noeuds

Pour grimper au pinacle ?

Une corde à bœufs

Pour faire un beau spectacle ?

Mais s’il veut un gibet

Il peut toujours attendre

Jamais ne lui prêterai

Afin d’aller se pendre.

Neige

Mardi 20 janvier 2015

Réveil à tâtons ce matin

Tout est blanc dans le jardin.

La neige lourde a coupé

La ligne de l’électricité.

Déjà hier dans la soirée

C’était écran noir en télé.

Heureusement la cheminée

Rougeoie pour se signaler.

Une  bougie allumée :

On retrouve un peu de clarté,

Mais pour ce qui est du café

Mieux vaut ne pas y penser.

Les coqs chantent, les ânes braient

Il faut leur donner leur pitance

Mais avant, pelle et balai

Telle sera l’ordonnance.

Si le chasse neige est passé

On se sent un peu isolé.

Mais puisqu’on est encore vivant

Belle journée! on est content.

Les pieds

Mardi 20 janvier 2015

Lorsque j’ai découvert ces pieds

Avec leurs doigts en éventail

Ne dites pas que point il ne sied

De formuler de tels détails

Quand dans la tombe on a un pied

Et l’autre sûrement pas  sur terre,

Au risque d’être pieds et poings liés

Pour une mise à pied disciplinaire

Avec des câbles d’acier

Et non un pied à l’étrier.

(Si du pied gauche s’est levée

Qu’elle ne le prenne au pied de la lettre)

J’ai senti en moi s’élever

Pour  son pied  lui faire prendre

L’envie de ma barbe chatouiller

Ces plantes doucement étalées

Comme je le fais aux bébés.

Amitié animale

Lundi 19 janvier 2015

Allez, viens ! Rejoins-moi

Quitte ton piédestal

Je ne  veux ma foi

Te créer aucun mal.

Je suis chien, dents acerbes

Et tu devrais me fuir

Selon tous les proverbes

Que l’on a pu écrire.

Tu es chatte, douceur

Et crainte de souffrir

Allez, laisse ton cœur

Pour un moment s’offrir

Et dans le doux matin

Pas à pas en bonheur

Traçons un long chemin

En bannissant la peur.

The cut

Lundi 19 janvier 2015

Synopsis

Anatolie, 1915. Dans le tumulte de la Première Guerre mondiale, alors que l’armée turque s’attaque aux Arméniens, le jeune forgeron Nazaret Manoogian est séparé de sa femme et ses deux filles. Des années plus tard, rescapé du génocide, Nazaret apprend que ses filles sont toujours en vie. Porté par l’espoir de les retrouver, il se lance dans une quête éperdue, ponctuée de rencontres avec des anges et des démons, du désert de la Mésopotamie aux prairies sauvages du Dakota…

Dans le contexte actuel, le film prend un tour beaucoup plus frappant.

Si Verneuil, dans Mayrig, avait peint la brutalité avec laquelle les Arméniens avaient été traités, on pouvait prendre quelque recul, supposer une exagération…

Le film est l’œuvre d’un Turc, Fatih Akin, qui ose enfreindre le tabou du sort réservé aux Arméniens.

Les mauvais traitements, si on se réfère aux us de cette époque de guerre au cours de laquelle de tous côtés, on n’attribuait que peu d’importance à la vie humaine, ne surprennent qu’à demi, par contre, la scène d’égorgement _ pour économiser les balles _ a un aspect très actuel. La recherche, pour le héros, des survivants de sa famille, ressemble à toutes les recherches semblables pour les personnes « déplacées » au cours de guerres.

Tout le film tient, pour moi, dans l’évidente démonstration que, parmi les pires assassins, un être PEUT avoir un sursaut d’humanité. Ce sera le cas de celui qui ne tuera pas Nazar, puis l’aidera à se sauver. Ce sera le cas de ce négociant en savon qui va le protéger…

Des *justes*

Mariage défi.

Samedi 17 janvier 2015

Malgré toute ses luttes,

Sursauts inespérés,

De rechute en rechute,

Elle sentait arriver

La dernière culbute

Le dur combat dernier.

Quand on n’a que vingt ans

Vouloir se résigner

C’est vraiment pas marrant

 C’est trop, les bras, baisser.

Et ce charmant garçon

Qui l’adore en silence…

Hésiter, à quoi bon ?

Il faut défier la chance !

Et dans l’incertitude

Pour donner au destin

Un peu de rositude

Sont allés ce matin

Pour rencontrer le maire

Feront fête ce soir

Pour que demain peut-être

Se recharge l’espoir.

Après la bataille

Vendredi 16 janvier 2015

Mon père, ce héros au sourire si doux,
Suivi d’un seul housard qu’il aimait entre tous
Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille,
Parcourait à cheval, le soir d’une bataille,
Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit.
Il lui sembla dans l’ombre entendre un faible bruit.
C’était un Espagnol de l’armée en déroute
Qui se traînait sanglant sur le bord de la route,
Râlant, brisé, livide, et mort plus qu’à moitié.
Et qui disait:  » A boire! à boire par pitié !  »
Mon père, ému, tendit à son housard fidèle
Une gourde de rhum qui pendait à sa selle,
Et dit: « Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé.  »
Tout à coup, au moment où le housard baissé
Se penchait vers lui, l’homme, une espèce de maure,
Saisit un pistolet qu’il étreignait encore,
Et vise au front mon père en criant: « Caramba!  »
Le coup passa si près que le chapeau tomba
Et que le cheval fit un écart en arrière.
 » Donne-lui tout de même à boire « , dit mon père.

            Victor Hugo

A méditer…

 

Sauvetage d’un jour

Jeudi 15 janvier 2015

 

Je l’avais prise à un rond-point ,

L’était montée sans faire de foin

Dans le camion plein de gravats :

Juste une place assise, là !

« Je ne peux pas rentrer chez moi

(Heureusement qu’il ne fait pas froid)

Ma mère est avec son amant,

Elle a peur que mes dix-sept ans

Donnent des idées au pervers,

Ma vie est un peu à l’envers.

Pour ce soir, c’est dans un refuge

Que je m’abriterai du déluge…

Ce sera encore, pour moi, le mieux.

Je sens parler mon ventre creux

N’auriez-vous rien à grignoter ? 

Je rentrais de faire un chantier :

_ Dans le sac, je n’ai pas fini

Mon casse-croûte de midi,

Prends-le si cela te convient

_ Merci, monsieur ça ira bien. »

Mais quand j’ai vu la donzelle

Dévorer la chaude mortadelle

Mordre dans le gruyère suant

Je compris l’appétit urgent.

Au risque de faire bavasser

Toutes les pies dans le quartier

L’ai emmenée à l’Intermarché

Pour nourriture lui acheter.

Puis  jusqu’au plus près l’ai montée

De la cabane de berger…

« Tu aurais du  me l’amener

Dit ma moitié à mon arrivée

Un lit on aurait bien trouvé »

Ben , je n’aurais pas osé !

Recel?

Mardi 13 janvier 2015

Quand Jean et Martine rentrèrent de vacances , ce 27 juillet, une surprise les attendait.

Comme à son habitude, Jean avait garé la voiture devant la porte de la maison. Son fils Hubert, n’était pas parti avec eux : il était grand et avait trouvé un travail d’été dans les vergers du village voisin. Les journées de cueillette étaient longues, il ne rentrerait qu’à la nuit.

Jean ouvrit la porte de la maison (il était plus prudent de jeter un coup d’œil : un jeune seul pendant les vacances, ça ne pense pas forcément au ménage, et il ne voulait pas avoir à soigner une apoplexie devant un « foutoir indescriptible »… Rien ne lui sauta d’abord aux yeux. Martine, entrant sur ses talons jeta son habituel  « quelle pagaille ! » et se bloqua net : il y avait DEUX télés !!! Et… Un magnétoscope qu’elle ne connaissait pas… Des disques, des livres…Jean à son tour (il avait regardé le sol et pas les meubles) se figea. Il se glissa au garage : des meubles, des cartons, un vrai déménagement. …

Jean, toujours pessimiste imagina tout de suite Hubert complice d’un cambrioleur qui aurait profité de sa notoriété pour cacher des objets volés. Sait-on avec qui il a pu faire connaissance ces quinze jours : les saisonniers de cueillette, il y a de tous spécimens, et Hubert est encore jeune, influençable peut-être…

 Martine riposta aussitôt : « Hubert ne se compromettrait jamais avec des malfaiteurs ! Il y a une explication, attendons-le ». Jean serait volontiers sur l’instant aller tirer son fils de son travail pour l’amener par les oreilles expliquer ce genre d’amoncellement d’objets qui ne lui appartenaient pas.

« Laisse-le rentrer disait Martine, ne casse pas son emploi ! »

Il n’était que dix-sept heures, Hubert rentrerait vers vingt heures au moins…

Ils ne savaient plus quoi faire, ils restaient là, tétanisés.

Non ! Pas de traces d’effraction sur les portes : Hubert a donc bien ouvert la porte…

« Non ! On ne peut pas décharger les valises, tant pis, on va faire les provisions, il ne doit pas rester grand-chose dans les placards… »

Les voilà donc partis, perturbés, inquiets pour l’hypermarché à dix kilomètres de là : fouiller, réfléchir à ce qui peut être nécessaire, cela détourne les idées….Pour prolonger un peu Martine propose de boire un verre dans la galerie marchande, mais il faut rentrer, être là pour savoir tout de suite ce qu’Hubert a bien pu faire.

Hubert était là à leur retour, un peu surpris : il ne pensait pas qu’ils rentreraient aussi tôt…

Bondissant hors de la voiture comme un diable hors de sa boite, Jean se rua sur son fils « Qu’est-ce que tu as fait ? TU AS TRANSFORME NOTRE MAISON EN REPAIRE D’ALI BABA ?

_ Non ! Pourquoi ? Répond Hubert interloqué par cette attaque.

_ ET ALORS, CES MEUBLES ? CETTE TELE ? CE MAGNETOSCOPE ?

_ Ah ! Ca ? Mais ce n’est rien : ce sont les meubles de Gilbert. Il a quitté son appartement à cause de travaux urgents que fait réaliser son propriétaire. En attendant, il ne peut pas les déposer chez son père : depuis qu’il est majeur, il est prié de se débrouiller tout seul, son père et sa belle-mère ne sont pas là et il n’a pas les clés de leur maison.

Jean connaissait ce monsieur un peu bizarre, dont les enfants avaient été confiés d’abord à la mère qu’il avait abandonnée pour épouser une nonne défroquée, puis, quelques années plus tard, les avait accueillis après la mort de leur mère. Les jeunes avaient changé de foyer, adolescents, rebelles à une autorité qu’ils refusaient de reconnaître… Drôle de famille.

_ Mais alors, Gilbert, où dort-il ?

_ Dans sa voiture en attendant un studio qui ne sera libre que le mois prochain.

_ Dans sa voiture !

_ Oui, je lui ai proposé le matelas pneumatique dans ma chambre, mais il a refusé, c’est tout juste s’il a accepté de venir prendre une douche de temps en temps. 

Jean respira, il était fier de son fils. Certes, il s’en voulait un peu d’avoir douté.

_ Va le chercher ! Nous allons tous les quatre au restaurant ce soir ! Décréta-t-il. »

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