LE PRIX DE LA PARCELLE

Dans les années 1930, mon grand-père maternel fut chargé par un industriel, accessoirement maire de la commune voisine, de rassembler en un seul tenant une cinquantaine d’hectares de terrains de maigre valeur agricole _ peut-être bien de ces « zones humides » si chères à certains idéologues _ pour installer un immense golf à l’américaine.

Il fallait, pour cela, trouver le moyen de convaincre la multitude de petits propriétaires de céder leur parcelle située dans cette zone.

Mon grand-père prit le temps de trouver pour chacun quel pourrait être l’échange à proposer afin de pratiquer ce que l’on appellera plus tard un remembrement.

Certains avaient besoin de liquidités… La négociation fut facile : les terrains étaient tels qu’au printemps ou à l’automne on « perdait les vaches en labourant » _ entendez par là que la bête qui marchait dans le sillon finissait par rester bloquée, embourbée_ d’autres reluquaient telle ou telle parcelle très proche de leur ferme ou contigüe à l’une des leurs. Ce fut un grand jeu de puzzle…

Resta une grande parcelle, appartenant à un riche fermier, sans postérité, mais qui n’avait ni envie de la vendre, ni envie de l’échanger…

Il fallut proposer un prix que d’aucuns auraient trouvé prohibitif pour l’intégrer dans la propriété.

 

Il en est de même de toute négociation: le prix est souvent fonction du désir que manifeste l’acheteur…

Cela fut-il le cas pour l’adhésion de certains pays à certaine communauté ?

3 Réponses à “LE PRIX DE LA PARCELLE”

  1. Bonjour
    Je ne m’attendais pas à une telle question finale ..
    Du grand art, Monsieur…
    Ah le remembrement .. Quelle charmante définition.. Je me souviens, j’étais toute petite dans ce village de mon enfance et ce mot revenait à chaque discussion .. Et je ne comprenais pas. La doyenne un peu sourde ,radotait : c’est qui qui va perdre un bras ????
    Bonne journée
    Tân

    Dernière publication sur chroniques variées : la nouvelle arche de Noé

  2. X dit :

    Tiens, mon père aussi fut chargé de procéder au « remembrement », mot magique que j’entendais souvent répéter sans le comprendre quand j’étais petite. Ça ressemblait à un casse-tête et surtout, fallait pas déranger…
    Quant à la question, pouvez-vous me dire ce qui, dans le monde actuel, à l’exception de quelques sentiments et encore, échappe vraiment au marché?

  3. 010446g dit :

    @Tân: eh! oui! on voulait *à tout prix la Grèce* ce qui explique _belle hypocrisie _ qu’on n’ait eu envie de se pencher sur ses comptes que très tard. Dans ces cas-là, les prix montent… Restent élevés…

    @X: vous avez raison, peu de choses échappent au marché, à plus forte raison quand on est issu du « marché commun »

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