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Archive pour janvier 2015

La montagne est une putain

Samedi 31 janvier 2015

Mon petit-fils, bouleversé,

Tu viens de vivre un cauchemar

Dans la quiétude du lycée

La nouvelle sans crier gare

S’est propagée comme fusée

Faisant trembler les plus vantards.

La montagne est une putain

Aux réactions imprévisibles

L’accident d’hier matin

Nul ne l’aurait cru possible :

Aussi près de ton lycée

Dans les souvenirs des anciens,

Personne n’en avait parlé.

C’est un sale coup du destin.

Tu m’as téléphoné hier soir

Encore complètement retourné

Qu’un lycéen se fasse avoir

Dans le flot de neige affaissé

Tu ne pensais pas qu’un jour

Cela se passerait chez nous.

Eh ! Oui ! On croit toujours

Que c’est pour les autres, pas nous.

Et sur ce sentier

Des chantiers

Que l’on croyait sécurisé

La neige aussi a frappé

L’avalanche a tué.

La montagne est une putain

Dont il faut craindre les caprices

La montagne est une putain

Dont il faut redouter les vices.

« Il neige en couleur de froid »

Vendredi 30 janvier 2015

« Il neige en couleur de froid »

On utilisait autrefois

Cette formule imagée

Lorsque  des flocons légers, légers,

Restaient comme en suspension

Dans un air glacial de saison.

Ce n’est pas pluie de grésil

Ce caprice, qui en avril,

Vient pour vous picoter les joues

Comme une multitude de bisous.

Ce ne sont pas les doux duvets

Des précipitations d’octobre

Juste quand le ciel revêt,

Pour essai, livrée de décembre.

Ce ne sont pas de grosses pattes

Comme de quelque ours égaré

Qui, en un instant, s’abattent

Sur  la plaine effarée.

C’est seulement le brouillard

Qui se pare

D’un peu de fard.

Controverses

Vendredi 30 janvier 2015

Chaque année, dans mon enfance, lorsqu’arrivait le 2 février, la veillée se trouvait animée par une controverse : si tous étaient d’accord sur le proverbe « à la chandeleur, l’hiver meurt ou redouble de vigueur », l’interprétation était différente selon les croyances :

Les êtres certains que Dieu réglait tout en fonction des prières qu’il recevait _ et des personnes qui les formulaient disaient que pour le Créateur arrête  l’hiver, il fallait que la vierge Marie ait été obligée de demander à un ours blanc de lui « faire la trace » pour emmener le bébé au temple. Ce serait sa prière qui serait exaucée par l’arrêt des rigueurs.

Les autres haussaient les épaules : « s’il fait beau ce jour-là, c’est une annonce du printemps tout simplement ».

Suivant le temps le 2 février et les semaines suivantes, les uns ou les autres étaient confortés dans leurs certitudes.

LE PRIX DE LA PARCELLE

Jeudi 29 janvier 2015

Dans les années 1930, mon grand-père maternel fut chargé par un industriel, accessoirement maire de la commune voisine, de rassembler en un seul tenant une cinquantaine d’hectares de terrains de maigre valeur agricole _ peut-être bien de ces « zones humides » si chères à certains idéologues _ pour installer un immense golf à l’américaine.

Il fallait, pour cela, trouver le moyen de convaincre la multitude de petits propriétaires de céder leur parcelle située dans cette zone.

Mon grand-père prit le temps de trouver pour chacun quel pourrait être l’échange à proposer afin de pratiquer ce que l’on appellera plus tard un remembrement.

Certains avaient besoin de liquidités… La négociation fut facile : les terrains étaient tels qu’au printemps ou à l’automne on « perdait les vaches en labourant » _ entendez par là que la bête qui marchait dans le sillon finissait par rester bloquée, embourbée_ d’autres reluquaient telle ou telle parcelle très proche de leur ferme ou contigüe à l’une des leurs. Ce fut un grand jeu de puzzle…

Resta une grande parcelle, appartenant à un riche fermier, sans postérité, mais qui n’avait ni envie de la vendre, ni envie de l’échanger…

Il fallut proposer un prix que d’aucuns auraient trouvé prohibitif pour l’intégrer dans la propriété.

 

Il en est de même de toute négociation: le prix est souvent fonction du désir que manifeste l’acheteur…

Cela fut-il le cas pour l’adhésion de certains pays à certaine communauté ?

DISPARUE EN HIVER

Mercredi 28 janvier 2015

Nous étions « en ville » et , entre deux rendez-vous, il se trouvait une marge de près de trois heures…

Bistrot ?

J’ai  une aversion profonde pour ces lieux sauf les jours de grande « vacance » d’envie de vivre…

Magasins ?

J’ai de la peine à marcher et les galeries marchandes, constituées de boutiques côte à côte ne proposent pas de « déambulateurs » autrement appelés « caddies »…

Cinéma ?

Le complexe voisin ne proposait guère de films qui nous attiraient… Cependant, malgré les critiques très mesurées, nous avons repéré « disparue en hiver »…

J’aime bien Kad Merad… Ma moitié adore les thrillers…  

Synopsis

Daniel est un ex-policier reconverti dans le recouvrement de dettes. La cinquantaine solide, il effectue son «sale boulot» sans émotion, ni affect… Un jour d’hiver, sur le parking d’un routier, il se fait aborder par Laura, une fille de 18 ans qui lui demande de la raccompagner. Il accepte.
En chemin, elle lui propose «ses services» contre de l’argent. Furieux, Daniel l’éjecte de sa voiture. Le remords et la violence de sa réaction le poussent à faire demi-tour et à revenir sur ses pas, mais Laura a disparu.

O K  Le film est lent (aussi lent sans doute qu’une enquête véritable) mais les acteurs jouent bien.

Beaucoup de violence dans le comportement de cet ex policier… A imaginer qu’il s’agit d’un plaidoyer sur la supériorité des méthodes policières violentes et border line sur les méthodes légales.

Un aperçu furtif  de comportements sado masochistes … Nymphomanie ?

On ne comprend pas, longtemps, quelles sont les relations entre les acteurs : Daniel et son ex épouse, Daniel et ses ex collègues…

Finalement, cet homme qui paraît insensible s’avère être le plus ravagé de tous par un malheur dont il a été victime.

Pas de regret !

L’enchanteur Merlin

Mardi 27 janvier 2015

Zétaient deux lolitas

Sur un banc assises

Qui mangeaient un encas

De nature indécise.

Vers elles, voyant passer,

S’appuyant sur sa canne,

Un vieux barbu courbé

(N’étaient pas fées Viviane

Mais crurent voir Merlin,

Egaré dans Fontaine).

Sur un clin d’œil malin

En lorgnant sa bedaine

Pouffèrent comme oiselles

D’un rire inextinguible…

Mais le vieux s’arrêta

Dans sa course incertaine

Tout dru leur récita

Un poème à l’ancienne

Si bien que les gamines

Un peu époustouflées

Changèrent soudain de mine

Et se dirent charmées.

Sens du blog

Lundi 26 janvier 2015

J’ai choisi le radotage,

Ce discours des vieux gâteux

Pour emmener comme à l’abordage

Petits-enfants nièces et neveux.

Plutôt qu’imposer mes histoires

Tranches  sans raison et sans suite

Les ai écrites comme mémoire

Sur ce blog à la va-vite,

Avant sénilité totale,

Sans trop toujours me répéter,

Avec cette idée fatale

D’œuvrer pour Ma postérité.

Alors, sur des airs de refrains

J’ai déposé chaque matin

Ce dont j’aurais, en autre façon

Farci les oreilles de filles et garçons ;

Sans en faire source de rengaine

Des courses à la prétentaine

Loué déesses demoiselles

Sur des airs de ritournelles ;

Craché parfois avec dédain

Sur des politiques …(mals)ains.

Pas envie à travers cela

De leur indiquer un chemin

En tous cas pas par blablabla

Mais de figer un court instant

Dans un infime document

Images à travers mes yeux

De ce que fut la vie du vieux.

Machines à coudre

Dimanche 25 janvier 2015

Le croirez-vous ?

Le croirez-vous ?

J’ai trois machines à coudre !

Au risque d’attirer les foudres

 Des machos

Et des rétros,

La première est restée longtemps

Dans ma classe d’antan :

Car à quoi bon les blablablas

D’égalité, tout le tralala,

L’exemple est bien plus efficace

Prêchi-prêcha, cela agace.

A la maison, ma préférée,

Est une Singer à pédale

Canette ronde, médaille dorée,

Et mouvement mécanique,

Qui a cousu de pleines malles

De costumes folkloriques,

Des coussins et des maniques,

Des tenues pour ma moitié

Des pantalons pour mes ainés.

J’ai bien, au fond d’un coin, rangée,

Une machine « perfectionnée »

Mais depuis que je l’ai achetée

Plus trop envie de créer.

Ben oui ! Les travaux programmés

Rien de tel pour vous castrer.

Tarte …surprise

Samedi 24 janvier 2015

 

La grand-mère de ma moitié avait, parmi mille talents, une capacité à régaler son monde avec des recettes que je n’avais jamais rencontrées.

En particulier, elle préparait des tartes à la courge à damner les saints.

Sur une pâte brisée, préparée au saindoux, elle étalait un mélange formé de purée de potiron et d’une béchamel dont le lait, légèrement sucré, avait  bouilli avec une gousse de vanille.

Bien refroidie, après sortie du four, la tarte surprenait toujours les invités.

Ayant suivi l’exemple, nous avions reçu un couple d’amis qui se délectaient de ce  dessert quand, à la deuxième tranche, le mari demanda quelle pouvait bien être la composition de cette garniture qu’il disait « adorer ». Au nom de potiron, il se leva soudain pour se ruer aux toilettes et cracher le fragment qu’ il avait pourtant redemandé au moment précédent…

Sans doute eût-il préféré une industrielle préparation, bourrée de colorants… ou d’anti-oxydants.

Onze mesures pour l’école?

Vendredi 23 janvier 2015
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