Cette histoire n’est pas la mienne
C’est celle d’un vieux pépé
Qui habitait près de Vienne
Probablement décédé.
Il avait été militaire
Dans le camp de Chambaran
Etait un fils de la terre
De ceux qui sont paysans.
Une très jolie bergère
Lui avait fait les doux yeux
Des rencontres n’eurent guère
Parents étaient sourcilleux.
Maints messages amoureux
Dissimulés entre les pierres
Circulaient à qui mieux-mieux.
Le père surprenant l’affaire
Convoqua le prétendant :
« Quelles relations précaires
Cherches-tu en ce moment ?
_ Point du tout mon cher beau-père
Suis ici, pur et sans vice
Je veux cultiver la terre
Pour nourrir vos petits-fils. »
Le vieux donna son accord
Pour fréquentation sérieuse :
Avoir pour gendre un homme fort
C’était situation heureuse…
Mais, aucun n’avait compris
Qu’il y avait quiproquo
L’un parlait de sa propre ferme
Où investir la dot
L’autre voyait des bras fermes
Pour soigner ses petits veaux.
Ce fut une véritable guerre
Le soldat fut interdit
De bramer comme un hère
De rôder près des écuries.
Il glissa une dernière lettre
Pour proposer l’évasion
A sa belle qui peut-être
Le suivrait sans permission…
Il rentra la mort dans l’âme :
Elle n’était pas venue !
A l’époque pour les femmes
Pas question de braver l’inconnu ?
Ce fut, après cinquante ans,
A démolition du mur,
Que sa dulcinée d’avant
Le trou était bien trop sûr !
Reçut le pli compromettant…
Tous deux avaient fait leur vie
Avaient pris d’autres chemins
Mais regrettaient aujourd’hui
Le mauvais tour du destin.
ALLEZ ! Ne dites jamais « c’était mieux autrefois »!