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Archive pour septembre 2014

Dans ma voiture

Mercredi 24 septembre 2014

Une petite sauterelle
Est entrée dans ma voiture
Elle a écarté ses ailes
Pour chercher une ouverture
J’ai bien descendu les glaces
Et ouvert une portière
Elle est restée dans la nasse
Elle est restée prisonnière.

Une grande sauterelle
A sauté dans ma voiture
Elle a écarté ses ailes
Pour caresser ma voilure
Elle s’est carrée dans la place
Mise en position de civière
Avant que quoi que je fasse
M’a invité sur Cythère.
D’un geste de grand stratège
Elle a déployé ses pattes
Mais quand j’ai flairé le piège
D’un air que plus rien n’épate
Lui ai dit que grand manège,
A mon âge c’est incongru
Et j’ai relevé le siège,
L’ai repoussée dans la rue.

Une petite tourterelle
S’est blottie dans ma voiture
J’ai, doux, caressé ses ailes
J’ai réchauffé sa froidure.
Et puis comme un bon grand-père
J’ai écouté son angoisse
Rassuré sa galère
C’est pas éternel, la poisse !

Voyages

Mercredi 24 septembre 2014

Je n’aime pas les voyages
Je ne m’y sens pas très bien
Une impression d’être en cage
Pour jamais n’en tirer rien.
Vouloir parcourir le monde
Regarder comme au zoo
Les habitants à la ronde
Les maisons, les animaux…
Non je n’aime pas les guides
Les maîtres, les dirigeants,
Derrière eux je suis languide
Je ne suis plus un enfant.
Confier mes os au pilote
Au chauffeur, au capitaine
Je rêve d’une bouillotte
D’un doux plaid sur ma bedaine.
Quelles que soient les visites
Je ne garde en souvenir
Rien de ce que l’on m’invite
A béer, sans me retenir…
Mais parfois, c’est merveilleux
Je capte l’éclair des yeux,
Le sourire délicieux
D’une déesse, et le ciel redevient bleu.

Gigantisme

Lundi 22 septembre 2014

Une affaire a secoué ces derniers temps l’opinion : il s’agit de la création d’une ferme de 1000 vaches.
Elevage industriel, sans espace de verdure, nourriture artificielle…
Sans faire miennes toutes les critiques (il faudra bien trouver des solutions pour alimenter la population de la planète ; le traitement des effluents, la méthanisation des déchets ne sont pas des points négatifs) je partage un peu l’émotion des manifestants –voir 30 mars 2014 « pauvres vaches »_ à propos de la condition des animaux…
BON ! D’accord ! Les vaches sélectionnées pour ce genre d’incarcération font partie de celles dont la concurrence faillit, avec la complicité des politiques, faire disparaître la belle race de Villard de Lans … Mais elles ne méritent pas cela…
Le promoteur de l’opération n’est même pas un éleveur _ jamais un éleveur digne de ce nom ne concevrait une pareille horreur _ mais un investisseur financier…(dans l’immobilier ai-je cru comprendre ?)
J’arrête sur le sujet.
Laissez-moi vous raconter une histoire vraie qui s’est passée dans mon pays.
C’était l’entre deux guerres. Un enfant du pays, ingénieur de son état, avait épousé une riche héritière qui n’était autre que la veuve de son patron.
Dans le contexte de réarmement de l’époque, ses affaires, tournant autour de l’exploitation du soufre, étaient florissantes (la poudre !!)
Voulant naturellement faire profiter son pays natal de ses connaissances, de ses compétences et de ses atouts, il propulsa le plateau dans la direction du tourisme huppé. De grands hôtels, grâce à lui, s’érigèrent pour accueillir les fortunes du moment, les têtes couronnées…
Pour le divertissement de cette clientèle, il avait compris que des espaces semblables à ceux des States étaient nécessaires.
Il se trouvait que, chez nous, au temps des vaches laboureuses, tant pour la richesse de la terre que pour la commodité du labour (la terre tourne mieux vers le bas) le fond de la vallée, humide, était plutôt réservé aux pâturages (on risquait en cassant la « peille » de « perdre les vaches »= on risquait en labourant de voir les vaches s’enliser) …Chacun y avait sa parcelle…De maigre valeur agricole, chacun en convenait. Il imagina de créer un golf sur le modèle américain…
Sans rien dire, d’abord, il se mit en quête de toute parcelle à vendre, quitte à la payer assez cher, parmi les terrains en pente, les terres riches… Ces espaces étaient un peu épars et loin de sa maison natale, les paysans regardaient cet emploi de l’argent comme caprice de parvenu…
Bien entendu, si dans « le plat » une parcelle se trouvait à vendre, il l’achetait, mais pour sa valeur c’est-à-dire peu d’argent…
Vint ensuite la deuxième partie de l’opération : lot par lot, il chercha de quoi rêvait le propriétaire des parcelles de pâturage. Pour ce faire, il chargea un de ses amis de « faire parler » les gens en question.
Tel avait besoin d’argent, un autre convoitait une parcelle près de chez lui, un autre regrettait que « Pierre » ait payé aussi cher telle terre qu’il convoitait…
Le mandataire au bout de plusieurs mois pouvait faire un gigantesque « remembrement »grâce à des échanges multiples dont chacun se trouvait satisfait … Et la zone de pâturages fut réunie dans une seule propriété, sans valeur agricole, mais toujours verte grâce à son humidité…Trente, quarante ou cinquante hectares, je ne saurais le dire prirent donc le nom de « golf »… Les travaux d’aménagement du parcours commencèrent peu avant…La déclaration de guerre qui mit le projet par terre.
Au gré des méandres des hauts et bas engendrés par les hostilités, il se trouva que « Pierre » perdit la propriété au profit d’un chirurgien de Paris…
Le « golf » redevint pacages pour les anciens propriétaires qui payaient un fermage au nouveau proprio… Cela dura une bonne douzaine d’années, puis, les gens de la capitale ayant pas mal souffert des restrictions de la guerre, il vint à l’idée du fils du praticien (ingénieur agronome) que cette propriété, immense à ses yeux, pourrait être, conduite par quelqu’un de bien formé, une mine d’or…
C’était le temps des grosses attaques contre notre Villard de Lans…
Balayés, les fermiers, une énorme bâtisse d’exploitation pour élever un nombre de vaches qu’on n’avait jamais rassemblé sortit de terre. Un jeune formé aux bonnes méthodes de culture et d’élevage fut embauché comme directeur d’une équipe de soigneurs… De vaches venues d’ailleurs…

Je ne me rappelle pas si cela dura dix ou douze ans avant que la banque ne mette en vente le site hypothéqué qui devint ô miracle ! Un immense lotissement de chalets de vacances…

La ferme aux 1000 vaches, construite sur des terrains agricoles inconstructibles par un promoteur immobilier( ?) que sera-t-elle dans 20 ans ?

Elle avait les cheveux blancs

Lundi 22 septembre 2014

Elle marchait dans le village
Son petit panier au bras
Comme une petite fille sage
Qui va soigner grand papa.
Je circulais en voiture
Attentif à tout ce qui bouge
J’eus l’idée dans l’aventure
« Le petit chaperon rouge ! »
J’avais envie tout à coup
Comme je la dépassais
De parler comme le loup.
Mais soudain je réalisai
Que ce jeu il y a cinquante ans
Aurait pu être amusant
Mais qu’à soixante-dix ans
C’était un peu être enfant
Et qu’à plus de soixante ans
Elle pourrait le voir autrement.

Virus?

Samedi 20 septembre 2014

Je le crains bien, y a un virus
Qui s’attaque à mon disque dur
Il avance en rasant les murs
Des noms propres fait rasibus.
Pas d’Avira et pas d’Avast
Pas de Norton pour l’occasion
La recherche est pourtant vaste
Sur le sujet, sur la question.
Pour lui mettre des barricades
Pour retarder son avance
Je me récite des tirades
Des poèmes d’adolescence.
Chaque matin, au saut du lit
Je résous deux mots croisés
Et le soir avant le coucher
Je me raconte ma journée.
Si vous trouvez cela bizarre,
Je n’en serai pas étonné,
Ce n’est pas situation rare :
D’anciens collègues rencontrés
Et dont le nom s’est effacé
En ont été tout effarés.

Traditions idiotes

Samedi 20 septembre 2014

Grand merci mon seigneur et maître
Dit ma moitié par dérision
J’ai beau essayer de lui transmettre
Que ce doit être dévotion.
Servir à table son époux
Et devancer tous ses caprices
Rester derrière lui debout
Et satisfaire tous ses vices…
Décidément son éducation
A manqué de valeurs ancestrales
Elle bafoue les traditions
Ces idioties phénoménales.

Au tournant de la route

Vendredi 19 septembre 2014

Au tournant de la route,
De la route des louloutes*
Là où Lulu autrefois**
Accueillait au coin du bois
Les hommes désemparés
Par leurs pulsions dominés,
Je crois voir un peu bouger
Par un rocher dissimulée
Une forme qui se recroqueville.
Une toute jeune fille
Placée là par un marlou ?
Se tapit aux yeux de tous
Vrai visage d’enterrement…

Eh bien, le croirez-vous,
C’est avec soulagement
Que j’ai vu un phare bleu
Débarquer sur le lieu

*13 juin 2011
**3 octobre 2013

Cri dans la nuit

Vendredi 19 septembre 2014

J’ai entendu, milieu de nuit
Le cri déchirant d’une bête
D’un animal qu’on poursuit
D’une proie hurlant à tue-tête…
Le temps de sortir du lit,
Tout était consommé
En entendant j’ai compris
Qu’un malheur était arrivé.
Je n’avais pas pensé que dans le noir
Les lapins aiment grignoter
Je n’avais pas pensé que dans le noir
Des rapaces pouvaient frapper …

Ce matin, Lapinou
N’était pas au rendez-vous.

Que deviens-tu?

Jeudi 18 septembre 2014

Que deviens-tu …elle
Mon petit soleil d’été
Gardes-tu ouvertes tes ailes
Qui t’ont permis de voyager ?
Dans les recoins de Paris
T’es-tu déniché un nid
Avec des colocataires ?
Avec des copains de galère ?
As-tu trouvé tes repères
Pour une année bien prospère ?
Oh ! Mais je te fais confiance :
Tu sais provoquer la chance,
Tu es l’étoile qui rayonne
Par le bonheur que tu donnes.

En disant « pardon »?

Mercredi 17 septembre 2014

Il me semble que c’est Gilbert Cesbron qui écrivait : « un homme vous bouscule, s’il est poli, en disant pardon… Il vous a tout de même bousculé »

Vous qui pensiez voter à gauche
Ne soyez donc pas trop surpris
Le vote c’est les voix qu’on fauche
Puis on ne fait rien de ce qu’on a dit.
Ah ! mais voyons, les chômeurs
Des illettrés, des tricheurs !
Déjà qu’on avait choisi
Un ministre magouilleur
Et un ministre « étourdi »
Il faut maintenant supporter
Un ancien banquier insulteur !?

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