Archive pour août 2014

En sarcophage

Mardi 26 août 2014

Dans la geôle de la vieillesse
Enkystées malgré leurs élans
Il est des milliards de caresses
En sarcophages de ciment.
Dissimulées sous cicatrices
De vieux ulcères mal refermés
De laides traces de varices
De rhumatismes déformés
Seul l’esprit encore transperce
La carapace de béton
Pour rappeler en controverse
Qu’elles sont en rêve, mais qu’elles sont.

Autrefois

Mardi 19 août 2014

C’était au temps où j’existais
Un temps d’action et de projets
Soirée ici pour les poètes
Répétitions avant la fête
Tous les jeunes me tutoyaient
J’étais avec eux, ils le savaient.
Les vieux ronchons atrabilaires
On les envoyait faire lanlaire.
Mais quand venait le moment
De tous se mettre en mouvement
Malgré toutes les différences
On savait forcer la chance.

Acrobates

Mardi 19 août 2014

J’ai des lapereaux acrobates
Ils grimpent un peu partout
Dans la cage où ils s’ébattent
Parfois il n’y a plus rien du tout.
Par une minuscule fente
Ils sont allés retrouver
Les gros lapins en attente
De la marmite à civet.
Je peux bien fermer les portes
Je peux bien boucher les trous
Tous les endroits où ils sortent
Ils se sauvent un point c’est tout.

La révolution des femmes

Mercredi 13 août 2014

En ce mois de juillet, la ville de Vizille proposait, sur son domaine, deux spectacles sur la révolution.
Je ne dirai rien de la performance des acteurs de la seconde pièce : tenir en haleine un auditoire assis en plein air avec des propos authentiques de Marat, Danton et Robespierre, voilà qui relève du grand art…
Par contre, le premier spectacle, basé sur des textes authentiques également, joué par une armée de comédiennes venues de troupes d’amateurs, m’a paru bien plus fort. Ces héroïnes qui périrent guillotinées parce qu’il n’était pas question pour les révolutionnaires de reconnaître le droit des femmes à s’exprimer (Condorcet mis à part) avaient autant et plus de revendications justes à formuler… Et avec quelle conviction !!

Encore, heureusement, a-t-on oublié les avis « révolutionnaires » du marquis de Sade …
Limites de la révolution des « lumières » !

Orage

Mercredi 13 août 2014

Il pleuvait vraiment trop
Pour se jeter dehors
Les clients du bistrot
Se massaient corps à corps
Sous un auvent de toile
Qui ployait sous l’effort :
Un étang sur la voile
En forçait le ressort.
Les yeux sur le ruisseau
Qui coulait dans la rue
Elle rêvait de beau
Retour dans la nue.
Mais voyons madame,
Jolie fée inconnue
Cherchez donc dans votre âme
Le soleil disparu !
Ah ! Je crains me dit-elle
Mais c’est pour mon mari
Il est avec l’échelle :
Le toit n’est pas fini
Surpris par cette averse
Il pourrait bien glisser
Têtu, car le temps presse
Il va se ramasser !

hou!hou! hou!

Jeudi 7 août 2014

Mes pommes de terre ont le mildiou
Hou ! Hou ! Hou ! Hou !
Les tomates sont à genoux
Hou ! Hou ! Hou ! Hou !
Mon beau jardin est dévasté
Par les pluies trop répétées.
Tu ricanes, pic-vert, de loin
Car fauché est mon foin
Maudit oiseau de pluie
Tu me vois désolé et tu ris.
Si je te vois, le ricaneur
Ce sera cause de ton malheur.