Exercice de style

J’ai dans mon souvenir, lurette il y a belle ,
D’avoir du masturber mes méninges rebelles
Pour produire, selon le caprice d’un prof,
Des textes sans la vie, sans vigueur , mais bof !
Exercice de style : pas d’avoir et pas d’être
Des phrases, dont les mots n’ont pas envie de naître.
Je crois que ce labeur, sans joie et sans fierté
Aurait tué en moi la créativité
Si mon anar esprit ne l’avait relégué
Dans sadiques idées d’une femme esseulée.
Epoque , c’est vrai, quelque peu militaire
La moindre fantaisie : REVOLUTIONNAIRE !
Comme le héros qui retourna naguère
Boite de détritus sur vieil atrabilaire,
J’ai lu Victor Hugo, j’ai écouté Voltaire
Foin d’ œufs de mouche et rouge dictionnaire
J’ai cultivé en moi la pensée divergente
L’eau je lui ai permis de couler dans sa pente.
Et si ce que j’écris, aux yeux des grands puristes
Est un peu trop léger, un devoir de fumiste,
Je dirai volontiers que cela me suffit :
Je n’ai pas l’ambition de vivre à l’infini.

4 Réponses à “Exercice de style”

  1. Plius dit :

    Ce n’est pas léger bien au contraire. j’ai beaucoup aimé. Vivre à l’infini de toute façon serait terriblement ennuyeux. merci d’être passé chez moi. Bonne soirée, C.

  2. iowagirl dit :

    Bravo !

  3. Sidonie dit :

    Bon, je me cache un peu et préfère qui je veux pour ne pas choquer les délaissés. Mais votre oeil perspicace percera le mystère.
    Pour en revenir à votre propos, voici comment moi, je me suis libérée des chaînes. C’était tard dans ma vie. J’avais longtemps courbé l’échine. Mais on apprend à tout âge et une bienvenue émission m’apprit combien il était important, pour vivre, simplement pour vivre, d’oser enfin le NON. De là vint la révélation et je me dis : « ma fille, tu es bien trop vieille pour te forcer encore, bien trop vieille pour faire autre chose que ce que tu as envie de faire, il faut oser ce que tu ne pourras plus faire quand tu mangeras les pissenlits par la racine. Vous connaissez la suite.

  4. 010446g dit :

    @Sidonie : Chapeau ! Les gens de notre génération ont été élevés dans une forme d’éducation telle qu’oser dire « non » relève de l’exploit.
    Ils ont pu dire non ensemble à l’ensemble de la société, mais l’empreinte indélébile ou presque des premiers moments de soumission reste comme un tatouage…
    Je côtoie chaque jour quelqu’un qui eut ce courage bien longtemps avant moi, malgré tous les inconvénients qu’il a pu lui en coûter.
    Admiration.

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