A cette époque-là, les classes se déroulaient dans un silence religieux car la moindre infraction donnait lieu à une retenue… Une moitié au moins des élèves étant internes, la « privation de sortie » était monnaie courante. Les élèves, contenus comme des animaux de cirque, de temps à autre explosaient dans un grand chahut au cours duquel on voyait ce que personne n’aurait pu imaginer…Les punitions tombaient, il y avait des renvois et tout rentrait dans le silence jusqu’à la prochaine fois.
Cette année là, pour l’avant- dernier jour de classe, les lycéens de terminale s’étaient donnés le mot.
Rendez-vous dans un lieu secret à l’heure H…
Il fallait « passer » le portail, hautement surveillé par le concierge…
Le seul moment propice était une heure de sortie des externes, et, en se ruant tous en même temps, rien ne pouvait arrêter la marée humaine créée.
Ce jour-là, donc, les lycéens avaient décidé de « faire le monôme… Oh ! C’était gentil : ils se tenaient par la main, chantant quelques chansons osées, en une longue déambulation tout au long du boulevard, serpentant et arrêtant les voitures… Jusqu’au lycée de filles qu’il fallait aller délivrer de la « geôlière »…
Les filles, justement, comme par hasard, avaient refusé de rentrer dans la salle d’études, et , au cri de « formez le monôme ! » entendu dans la rue, s’étaient massées vers le portail.
Le portail avait beau être solide, elles vinrent le secouer…
Madame la Directrice( ?) se plaça à l’extérieur, pour menacer les assaillants des pires représailles, mais, c’était LE CHAHUT…
« IL FAUDRA ME PASSER SUR LE CORPS POUR ENTRER » cria-t-elle.
Un énorme géant s’avança, la regarda dans les yeux et dit : « Je veux bien être le premier !
_ Moi aussi ! Moi aussi ! hurlèrent les autres »
Complètement horrifiée par la proposition, la dame recula.
Le portail s’ouvrit et les demoiselles purent rejoindre la sarabande…
J’ai rencontré ce matin les terminales du lycée voisin, ils étaient costumés comme au carnaval et faisaient la quête pour la petite fête qu’ils organisaient, sans provocation.
Sont bien les jeunes d’aujourd’hui ! N’ont pas été détruits par un autoritarisme effréné.
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Archive pour juin 2014
Formez le monôme !
Samedi 7 juin 2014Une horreur !
Vendredi 6 juin 2014« C´est trop facile d´entrer aux églises
De déverser toutes sa saleté
Face au curé qui dans la lumière grise
Ferme les yeux pour mieux nous pardonner
Tais-toi donc Grand Jacques
Que connais-tu du bon Dieu?
Un cantique une image
Tu n´en connais rien de mieux »
Jacques BREL
On parle en ce moment d’un charnier d’enfants tout jeunes à proximité d’une maison d’emprisonnement de mères célibataires tenue par des religieuses, en Irlande.
L’information de l’horreur fait vendre… Il faudrait être sûr qu’il ne s’agit pas d’une intox comme celle qui mobilisa la presse en 1989 à propos de TIMISOARA…
Il n’en reste pas moins que cela rappelle plusieurs “abominations” comme dirait Madame Boutin qui ne dénoncera pas celles-là:
1) Qu’au nom de je ne sais quel “ordre moral” soutenu par une religion dite “d’AMOUR” on ait enfermé des filles qui n’avaient commis qu’un crime : celui d’aimer (j’aimerais être sûr que ce genre de prison a disparu)
2) Qu’au nom du même “ordre moral”on ait fait subir des représailles de mépris, de mauvais traitements, aux innocents enfants issus de ce “crime” qui n’en est pas un… (Jusqu’à les laisser mourir sans soins?)
3) Que ces sévices soient infligés par des religieux(ses)
Certes, me direz-vous, ce n’est pas en France… Mais il existait en France, il y a peu encore, le même type de prisons pour les filles qui avaient “fauté”
Etes-vous sûrs que le mépris à l’égard des “bâtards” ne soit plus pratiqué? Et notamment par ceux qui ont tant défilé dans les rues pour crier qu’ils défendaient “le droit des enfants” ?
Texte censuré par ma moitié!
Jeudi 5 juin 2014Etions partis nous promener
Mais un mot par-ci, un mot par-là,
Avions quelque peu traîné
Sur les chemins et au-delà.
Sommes vraiment très tard rentrés
Le repas était programmé.
Mais quand le four s’est arrêté
Chaud était, chaud est resté.
Le menu, noir de colère,
S’est montré atrabilaire.
Les champignons
Fronçaient le front
Les moules, lèvres serrées,
Refusaient de se décrisper
La sauce, à la peau ridée,
Se refusait à napper.
Nous n’en fîmes qu’une bouchée.
Deux jours une nuit
Mercredi 4 juin 2014( Sinopsis :Sandra, aidée par son mari, n’a qu’un week-end pour aller voir ses collègues et les convaincre de renoncer à leur prime pour qu’elle puisse garder son travail.)
Intéressant, ce film : on y voit toute une variété des réactions humaines.
D’abord, le patron qui joue le jeu de ce que certains appellent « pacte de stabilité » c’est-à-dire qu’il fait choisir les travailleurs entre deux possibilités qui font chaque fois souffrir quelqu’un _ mais pas lui _
Ensuite, le contremaître, sans état d’âme et « pire » que le patron, qui manipule le vote.
« Les absents ont toujours tort » : on vote en l’absence de celle qui va subir.
« Etre malade est un signe de faiblesse » : on suppute qu’après une dépression l’héroïne sera moins opérationnelle.
Vient ensuite une vision de ce qu’est la solidarité ouvrière aujourd’hui :
Les solidaires quoi qu’il en coûte
Les solidaires après réflexion
Ceux « qui aimeraient bien, mais qui ne peuvent pas »
Ceux « qui n’ont pas envie de se poser de question »
Les égoïstes dans leurs projets consuméristes.
La rigueur morale de l’héroïne
… Et Marion Cotillard si belle dans son rôle de femme en détresse.
Il fait chaud, j’ai soif!
Mardi 3 juin 2014 Pour me désaltérer,
C’est impossible :
Suis insatiable
A chaque coupe aimerais goûter.
Du thé ? Du café ?
Si je suis près d’une fleur,
Pas besoin pour que batte mon cœur.
A chaque coupe je veux goûter.
Il est quelques flacons à bulles
Qui font flotter comme dans tulle
Une flûte et je sens vibrer
Ardent désir à combler.
Quand je vois une déesse
Boire son calice je n’ai de cesse.
Quant aux boissons énergisantes
J’attendrai que ma vigueur gisante
Me susurre que le viagra…
….Bon ! Ca suffit ! J’en reste là !
Au vide grenier
Lundi 2 juin 2014Vous qui me voyez abandonnée
Ne vous laissez pas leurrer
Il fut un temps où ma beauté
De tous était appréciée.
On m’invitait aux assemblées
De tous les gens fortunés
Aux réceptions de la « haute »
Je venais chanter sans faute.
Il suffisait d’un morceau de sucre
Pour que les vedettes du lucre
Ecoutent mes jolies chansons :
Quand je vibrais, ah ! Quel son !
Pour ce qui est des boissons
On m’en fit goûter des millions
Du thé , bien sûr, du café,
Et des boissons alcoolisées.
J’ai même connu les canards
Qui font vibrer avec grand art.
J’avais droit pour me laver
A une serviette ouatée
Avec les tissus les plus doux
On venait effleurer mes joues.
Je n’avais qu’une rivale
Dans les fêtes les festivals
(C’est vrai « elle assurait un max »)
On la faisait venir de Saxe
OUI ! J’en ai connu , des lèvres
Depuis mon arrivée de Sèvres
Des lippues, des sensuelles
Qui me préfèrent aux écuelles
Et me trouvent encore très belle
Mais au temps des lave-vaisselle
Je me retrouve à la poubelle !