Suis passé hier à Vertrieu… J’avais oublié l’épisode, perdu même dans mon chaos les noms qui s’y rattachent… Mais du fond de ma mémoire un visage a ressurgi, et tout à coup j’ai réagi : il y a juste cinquante ans que pour la seule fois de ma vie je suis venu dans ce pays.
C’était juste avant la fin de mes études . Pendant quatre ans l’Administration avait veillé farouchement à éloigner les uns des autres les normaliens des normaliennes… Mais bien consciencieusement, afin de favoriser « les mariages pédagogiques » au mois de juin en quatrième année les profs organisaient des sorties mixtes…
Je n’avais vraiment nulle envie de me prêter à ces traquenards … et visiter les souterrains d’un ancien fort militaire ne me faisait pas rêver…Surtout au milieu d’une meute de filles réputées assoiffées…Trompant la fausse surveillance des guides-accompagnateurs, je partis le pouce en l’air voir une camarade, nommée depuis l’année dernière dans un patelin perdu du nord-Isère : Vertrieu !
J’ai oublié son prénom, mais je revois encore sa classe, et surtout ses yeux passionnés pour me montrer ce que faisaient ses élèves…
Nous ne nous sommes plus revus, je n’ai plus eu de nouvelles d’elle ensuite et je pense aujourd’hui que j’avais eu tort : étant donnée la tournure d’esprit de l’époque, un jeune venant voir une institutrice, célibataire, dans un village, qui est reçu dans sa classe, cela a pu lui « faire du tort » …
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Vertrieu
7 Réponses à “Vertrieu”
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Je ne sais pas en quelle année c’était. Vous ne le dites pas. Pour mon père et ma mère, nommés dans la même école, tous deux divorcés déjà, pas question d’union libre : le mariage était obligatoire.
C’était pile il y a cinquante ans, presque jour pour jour.
En ce qui concerne mes parents, c’était il y a 75 ans, alors, imaginez!
Je suis toujours abasourdie lorsqu’on me raconte les tabous et les préjugés de l’époque. Mes parents étaient dans ces années là à Paris et ne se posaient pas toutes ces questions. Il y avait vraiment une énorme différence de mentalité et de moeurs entre la capitale et la province, qui heureusement n’existent plus de nos jours.
@Tardlesoir: J’imagine volontiers!
En 67, dans une école où je me suis trouvé plus tard, l’inspecteur a sommé de demander une mutation deux instits qui étaient *soupçonnnés *d’avoir une liaison.
@Almanito: la différence existe toujours!
Georges, bonsoir
Au juste le patelin c’était « Vertrieu » ou « Vertueux » ?
Il eût fallu lui déclamer des vers mais pas des vers trop lents !
Quoi de plus normal, hein !
Sincèrement
Renaud
coucou, Renaud!
A cette époque-là, j’étais bien trop timide et timoré pour déclamer des vers aux jolies filles.
J’étais plus intéressé par ce qu’on peut faire dans une classe, j’étais donc vertueux à Vertrieu.