Formez le monôme !

A cette époque-là, les classes se déroulaient dans un silence religieux car la moindre infraction donnait lieu à une retenue… Une moitié au moins des élèves étant internes, la « privation de sortie » était monnaie courante. Les élèves, contenus comme des animaux de cirque, de temps à autre explosaient dans un grand chahut au cours duquel on voyait ce que personne n’aurait pu imaginer…Les punitions tombaient, il y avait des renvois et tout rentrait dans le silence jusqu’à la prochaine fois.
Cette année là, pour l’avant- dernier jour de classe, les lycéens de terminale s’étaient donnés le mot.
Rendez-vous dans un lieu secret à l’heure H…
Il fallait « passer » le portail, hautement surveillé par le concierge…
Le seul moment propice était une heure de sortie des externes, et, en se ruant tous en même temps, rien ne pouvait arrêter la marée humaine créée.
Ce jour-là, donc, les lycéens avaient décidé de « faire le monôme… Oh ! C’était gentil : ils se tenaient par la main, chantant quelques chansons osées, en une longue déambulation tout au long du boulevard, serpentant et arrêtant les voitures… Jusqu’au lycée de filles qu’il fallait aller délivrer de la « geôlière »…
Les filles, justement, comme par hasard, avaient refusé de rentrer dans la salle d’études, et , au cri de « formez le monôme ! » entendu dans la rue, s’étaient massées vers le portail.
Le portail avait beau être solide, elles vinrent le secouer…
Madame la Directrice( ?) se plaça à l’extérieur, pour menacer les assaillants des pires représailles, mais, c’était LE CHAHUT…
« IL FAUDRA ME PASSER SUR LE CORPS POUR ENTRER » cria-t-elle.
Un énorme géant s’avança, la regarda dans les yeux et dit : « Je veux bien être le premier !
_ Moi aussi ! Moi aussi ! hurlèrent les autres »
Complètement horrifiée par la proposition, la dame recula.
Le portail s’ouvrit et les demoiselles purent rejoindre la sarabande…
J’ai rencontré ce matin les terminales du lycée voisin, ils étaient costumés comme au carnaval et faisaient la quête pour la petite fête qu’ils organisaient, sans provocation.
Sont bien les jeunes d’aujourd’hui ! N’ont pas été détruits par un autoritarisme effréné.

9 Réponses à “Formez le monôme !”

  1. Rosa Line dit :

    Elle me fait rire ton histoire.

  2. leloupbas dit :

    Bonjour Gérard.
    Un souvenir.
    Il y a une trentaine d’années.
    Le petit local de coulage ou on portait le lait deux fois par jours.
    Et ou d’autre venairnt acheter leur lait
    Des discours a n’en pas finir mennés par JR sus l’éfficassité de l’école de dans le temps et la non éficassité de l’actuélle.
    Ce Monsieus JR du haut de son savoir ce scandalisait de ce que l’école aprénne la nanutention de lélétronique aux enfants.
    Seul les trés grands savants pouvant y comprendre quelque chose.
    La vieille demoiselle LF proclamait haut et fort.
    Nous on est trés intéligent.
    Ils seront tous des imbéciles.
    Quelques années plus tard, j’étais le seul a traire des vaches dans le bléd.
    Mademoiselle LF vennait m’acheter le lait pour sa consomation.
    J’avais le classeur ou l’inséminateur marquait ses passage.
    Mademoiselle LF est venue.
    Fait quelque remarque que je ne devais pas laisser trainner ce document que comme que comme je ne pouvais pas lire, seul JS sachant le faire.
    Moi je tombait des nue de savoir que j’étais incapable de lire ça.
    Il faut dire que loa personne en question n’avait jamait rien compris dans les dates abrégées comme aujourd’hui.
    Le 06 06 14.
    Mais pour dire que plus personne en saurra autant qu’elle dans les générations montantes.
    C’était plutôt raté.
    Jean-Louis

    Dernière publication sur jlc1552trey : La régéneressance

  3. Rosa Line dit :

    Aujourd’hui nous sommes le 07 06 14 JL !
    Le carnaval n’est pas organisé dans tous les lycées. Il y a encore malheureusement des profs animé par un « autoritarisme effréné » et qui n’entende pas les élèves.

  4. tardlesoir dit :

    Je me souviens des monômes, juste à la fin des épreuves écrites du bac qui avaient lieu dans ma ville. Je les regardais avec envie de ma fenêtre car mon père m’interdisait d’y participer.
    Les jeunes d’aujourd’hui n’ont pas connu l’autoritarisme que nous avons subi. Il y a belle lurette que cet autoritarisme-là ne marche plus. Il a pris d’autres formes : la pression de l’orientation imposée, le stress de l’emploi à trouver, angoisses que nous avons eu la chance de ne pas vivre.

  5. leloupbas dit :

    Merci Rosa Line.
    J’ai justement fre enmodé mon ordi car j’avait repensé que je devais avoit écrit faux-
    Jean-Louis.

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  6. 010446g dit :

    @Rosa Line: je te jure qu’elle a vraiment cru que les jeunes allaient la violer!(ils chantaient: « et l’on s’en fout d’attraper la vérole… »
    C’est vrai qu’il reste quelques profs partisans de l’autoritarisme…
    PLUS RARES!
    @Leloupbas: Chaque génération est persuadée qu’elle a eu de meilleures pratiques éducatives

  7. 010446g dit :

    @ tardlesoir je n’y ai pas participé non plus: les normaliens n’étaient pas invités… Mais le lycée de filles ne manquant pas d’attraits…
    Cependant sage et timide comme je l’étais, je ne faisais que lorgner vers les jolies demoiselles… Et compter les points dans la manifestation.
    MAI 68 a couvé pendant dix ans avant d’exploser…
    D’autres problèmes ont fait surface.

  8. iowagirl dit :

    La preuve que le bon vieux temps ne l’était pas. ;-)

  9. 010446g dit :

    Il ne l’est que dans la tête de vieux … Croûtons.

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