( Sinopsis :Sandra, aidée par son mari, n’a qu’un week-end pour aller voir ses collègues et les convaincre de renoncer à leur prime pour qu’elle puisse garder son travail.)
Intéressant, ce film : on y voit toute une variété des réactions humaines.
D’abord, le patron qui joue le jeu de ce que certains appellent « pacte de stabilité » c’est-à-dire qu’il fait choisir les travailleurs entre deux possibilités qui font chaque fois souffrir quelqu’un _ mais pas lui _
Ensuite, le contremaître, sans état d’âme et « pire » que le patron, qui manipule le vote.
« Les absents ont toujours tort » : on vote en l’absence de celle qui va subir.
« Etre malade est un signe de faiblesse » : on suppute qu’après une dépression l’héroïne sera moins opérationnelle.
Vient ensuite une vision de ce qu’est la solidarité ouvrière aujourd’hui :
Les solidaires quoi qu’il en coûte
Les solidaires après réflexion
Ceux « qui aimeraient bien, mais qui ne peuvent pas »
Ceux « qui n’ont pas envie de se poser de question »
Les égoïstes dans leurs projets consuméristes.
La rigueur morale de l’héroïne
… Et Marion Cotillard si belle dans son rôle de femme en détresse.
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Deux jours une nuit
14 Réponses à “Deux jours une nuit”
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Je n’ai pas vu ce film. Je préfère aux Dardenne Ken Loach. Exceptionnel, cependant, « Le silence de Lorna ».
Toutes les actrices sont belles quand le metteur en scène les veut belles. Par exemple dans « Tournée » de Mathieu Amalric, si désespérément humain.
Je me permets de rajouter : le cinéma belge est très riche grâce à des metteurs en scène qui, manquant singulièrement de moyens, font des films forts. Je pense au très poétique « Eldorado » de Bouli Lanners. Ou encore à « La Merditude des choses » (l’éclosion d’un écrivain en milieu lumpen) de Felix Van Groeningen.
C’est vrai que toutes les artistes sont belles selon le voeu du metteur en scène, mais je n’attendais pas MArion Cotillard dans ce type de rôle.
J’espère qu’elle s’y rachète des nombreuses bêtises qu’elle a pu dire….
En tous cas, le film oblige à regarder des situations qu’on ne voudrait pas voir.
Derrière les statistiques, il y a des êtres humains.
Et l’évolution de la classe ouvrière contaminée par la société de consommation oblige à réfléchir.
Vous avez raison pour le cinéma belge. De grands films avec peu de moyens… Mais je souhaite tout de même qu’on ne réduise pas trop les moyens octroyés au cinéma français.
Moi non plus je n’ai pas vu le film. Je n’aime pas Marion Cotillard.
En revanche, Mathieu Almalric est très séduisant. Il a une belle voix. Je l’ai vu dans La vénus à la fourrure. Le retournement de la fin m’a beaucoup plus et m’a fait rire.
Je trouve le monde du travail cruel et sans pitié. Les licenciements détruisent des vies. Il faut être fort pour affronter ces situations.
Récemment une amie licenciée a perdu son procès aux prudhommes. Elle est dans une situation traumatisante d’après le psychiatre. Ce qui m’inquiète c’est qu’elle compte faire appel contre une très grosse entreprise qui a les moyens de la broyer.
Oui! le monde du travail est sans pitié.
Le sentiment d’injustice de la personne qui s’est dévouée et qui se trouve jetée comme un vieux torchon est tout à fait compréhensible. Le pire est que les autres, de peur d’attirer l’attention, ne bougent pas, ne témoignent pas…
Comment ne pas se sentir révolutionnaire dans ces conditions?
Malheureusement certaines entreprises poussent les employés qui restent à témoigner contre la personne qui est licenciée.
Ah! La detresse des femmes…
Bisous Gerard
@Rosa Line: C’est toujours comme cela, et la crainte pour son emploi amène à aider une injustice.
@Reveuse bleue: une détresse qu’on aimerait consoler.
Bisous
J’ai été absente hier et n’ai pas pu poursuivre le débat. Bien sûr qu’il y a de quoi devenir révolutionnaire et on se demande pourquoi il n’y en pas davantage chez nous! Chez nous, on n’est pas pour la révolution, on vote FN, on croit trouver là la solution.
Le film des Dardenne ajoute une pierre à l’édifice mais ils sont nombreux les films qui ont dénoncé de pareilles situations, c’est-à-dire la violence faite aux travailleurs, et pas seulement devant notre porte, qu’on se souvienne des « Raisins de la Colère » qui ne datent pas d’hier. De nombreux cinéastes ont dénoncé cela y compris Chaplin avec « Les Temps Modernes ».
La détresse des hommes est semblable à celle des femmes quand ils sont jetés comme des torchons et qu’il leur arrive de perdre en plus l’estime de leurs propres enfant. Si je comprends bien, dans le film, l’héroïne est jeune, on peut espérer pour elle, un jour, une chance de rebondir autrement. Imaginez le cas d’un cinquantenaire (très fréquent) qui n’aurait pas sa beauté pour émouvoir le monde….
Bien entendu! vous apportez la voix de la raison.
Certes ce film n’est pas le premier dans son genre, mais il est d’aujourd’hui où tout le monde tremble tant que plus personne n’ose s’exprimer.
Oui! nous sommes en période prérévolutionnaire.
Hélas! les seuls bataillons formés pour tirer parti de la situation portent des idées détestables. Ce n’est pas pour rien que les plus faibles, qui votaient communiste votent FN.Il y a même _ incompréhensible_ des Français nés de parents étrangers qui votent FN…
Dans une société dominée par la communication, un homme déchu et abandonné (ou qui a fui faute de courage d’avouer à sa famille qu’il est à la rue) n’aurait aucune portée.
On peut espérer pour elle… Mais justement ce n’est pas son cas qu’elle porte, c’est celui de celles qui, comme elle, ne voient un moment que le contenu de la boite de xanax pour s’en sortir, c’est celui de qui sait que son CDD sera menacé s’il vote pour qu’elle reste, mais qui le fait quand même. C’est la dénonciation de l’autoritarisme du second qui permet au premier de paraître bon. Le piège d’une fausse « mise à plat » où tous les éléments ne sont pas sur la table.
Oui, je comprends, d’ailleurs je n’ai pas vu le film et je n’ai parlé qu’en fonction de la situation que vous évoquiez…
C’est aussi un défaut de notre société de communication (et de manipulation) qui fait -et vous avez raison- qu’un homme déchu et abandonné (combien de suicides en quelques années?) n’aurait aucune portée. On peut regretter ce constat.