Archive pour mai 2014

Séisme pédagogique

Jeudi 22 mai 2014

Louis monta dans sa deux CV , dans le brouillard du matin. Il sortit du lotissement, légèrement inquiet : il savait qu’un coup tordu avait été fomenté. Cette convocation comminatoire, URGENTE, par lettre recommandée, s’il avait pu la recevoir, c’était par un curieux concours de circonstance : il ne devait pas rentrer la veille avant le soir, mais les parents avaient fait grève… Sans élève pas de classe…Il était rentré manger chez lui et avait trouvé à midi l’avis de passage du facteur . Personne l’après-midi, il était rentré avant cinq heures, pour chercher cet objet recommandé…Il était convoqué le lendemain à 9 heures (sans ces circonstances favorables, il savait qu’il n’aurait pas eu le fameux document, et il se doutait bien que c’était largement prévu, prévue aussi l’intervention de la gendarmerie pour l’emmener sur le lieu du rendez-vous où il ne se serait pas rendu, puisque pas prévenu)
Louis traversa le village, s’engagea sur la nationale, négligea l’autoroute, traversa ST FONS.
Le long mur de l’établissement s’allongeait au bord de l’avenue. Louis en repéra l’entrée, mais ne s’y engagea pas. Il se gara à moitié sur une entrée de villa, laissant un large passage, mais gênant légèrement. Il avait eu le temps de cogiter toute la nuit. Les heures qui allaient suivre risquaient d’être dangereuses. Sur le siège, bien en vue, il posa une enveloppe en kraft avec un papier qui dépassait. Il ne ferma pas la voiture, claqua seulement la portière, et revint vers le portail où il était convoqué. Il était 8 h45. Une longue allée d’arbres le conduisit jusqu’à l’accueil où il présenta sa convocation…
On le conduisit jusqu’à une salle d’attente, où il resta peu de temps : un monsieur jeune à lunettes, l’emmena dans un bureau. On le pria de s’asseoir, ce qu’il fit bien calmement… (à suivre)

Ronde citoyenne

Mardi 20 mai 2014

Ronde pour Henri GUAINO
(Maître es leçons de morale)

Il était un député
Tour, tour, tourlarirette,
Il était un député
Tourlarirette, laronfa.

Voir le juge ne voulait pas
Tour, tour, tourlarirette,
Voir le juge ne voulait pas
Tourlarirette, laronfa.

A la chambre il déposa
Tour, tour, tourlarirette
A la chambre il déposa
Tourlarirette, laronfa.

Une belle résolution
Tour, tour, tourlarirette
Une belle résolution
Tourlarirette, laronfa.

Pour arrêter les poursuites
Tour, tour, tourlarirette
Pour arrêter les poursuites
Tourlarirette, laronfa.

Contre lui-même lancées
Tour, tour, tourlarirette
Contre lui-même lancées
Tourlarirette, laronfa.

Car quand on est député
Tour, tour, tourlarirette
Car quand on est député
Tourlarirette, laronfa.

Normal qu’on soit protégé
Tour, tour, tourlarirette
Normal qu’on soit protégé
Tourlarirette, laronfa.

Car quand on est député
Tour, tour, tourlarirette
Car quand on est député
Tourlarirette, laronfa.

La loi c’est l’impunité
Tour, tour, tourlarirette
La loi c’est l’impunité
Tourlarirette, laronfa.

Artiste ou artisan ?

Mardi 20 mai 2014

On utilise trop souvent
Le titre d’artiste imprudemment
Pour désigner des artisans.

S’il faut parler définition
Tout est caché dans l’intention
Car quel que soit son talent
N’est pas artiste celui qui se vend.
L’artiste est un Dieu vivant
Qui fait jaillir du néant
Une œuvre qui, pour les présents,
Provoque bouleversement.
Si par hasard un amateur
D’art en devient acheteur
L’argent restera incident
On ne crée pas pour de l’argent.
Poussés par esprit mercantile
Certains talents à l’âme vile
Plutôt qu’inventer gratuitement
Vont suivre la mode du moment
A l’infini ils cloneront
Le produit de leur passion
Ne créeront plus ce qui les hante
Mais satisferont leurs clientes.
Ils vont chercher dans autre langue
Un mot qui cache leur « bling blangue »

De Dieux vivants
Tombent artisans.

Au rayon des cosmétiques

Dimanche 18 mai 2014

Au rayon des cosmétiques
Elle s’était accroupie
Cherchant le produit magique
Selon la mode prescrit.
Je ne voyais qu’en cascade
Ses cheveux d’un noir de jais
Je fis donc une escapade
Jusqu’au lieu où elle cherchait.
« Vous cherchez des bénéfices
Bien inutiles selon moi
Vous êtes belle sans artifice
A séduire même un roi. »
Dans un sourire ravageur
Elle me regarda surprise
« Voyons pour mon roi de cœur
Suis déjà une marquise !
Je cherche juste un cadeau
Pour ma mère dont c’est la fête »

L’invitai sur mon radeau
Sans grand espoir de conquête.

D’une vie à l’autre

Dimanche 18 mai 2014

(Synopsis et détails
Europe 1990, le mur de Berlin est tombé.
Katrine a grandi en Allemagne de l’Est, et vit en Norvège depuis 20 ans. Elle est le fruit d’une relation entre une norvégienne et un soldat allemand pendant la Seconde Guerre Mondiale. A sa naissance, elle a été placée dans un orphelinat réservé aux enfants aryens. Elle parvient à s’échapper de la RDA des années plus tard pour rejoindre sa mère. Mais, quand un avocat lui demande de témoigner dans un procès contre l’Etat norvégien au nom de ces «enfants de la honte», curieusement, elle refuse.
Progressivement de lourds secrets refont surface, dévoilant le rôle de la STASI, les services secrets de la RDA, dans le destin de ces enfants. Pour elle et ses proches, quel est le plus important ? la vie qu’ils ont construite ensemble, ou le mensonge sur lequel elle repose ?…)
C’est un beau film.
Il rappelle que les nazis avaient décidé de FAIRE LE TRI même parmi leurs propres individus dits de race supérieure.
La STASI et même les services secrets de la RDA ont été impliqués dans l’exploitation de ces enfants.
Cela me rappelle la peur panique de mes copains de « l’assistance » dans les années 50 : ils savaient qu’à la moindre incartade on signerait pour eux leur engagement pour la guerre d’Indochine.
En ce temps-là, quelque soit le pays, les autorités décidaient de disposer des jeunes les moins bien protégés.
Cela a-t-il vraiment changé ?

Friction? Massage?

Vendredi 16 mai 2014

Dans ma main formée en coupe
J’ai versé un liniment
Pour étaler sur ta croupe
Et ton dos également.
Ma main doucement se frotte
Tout au long de ton échine
Elle pétrit, un peu sotte,
Les replis de ta peau fine,
Et lentement, elle remonte
Au-dessous de l’omoplate.
Elle s’attarde sans honte
Sous l’aisselle et elle flatte
La naissance de ta poitrine
Qui réagit au contact
De la caresse divine.
Sur ta nuque pour conclure
L’autre main s’est installée
C’est un long instant qui dure
Plus de deux éternités.
C’est alors que tu t’agites
Et tes lèvres enfiévrées
Quémandent vite ! VITE !
Un moment de volupté.

Tout bonheur est précaire

Jeudi 15 mai 2014

Tout bonheur est précaire
Il peut mourir en un instant
Mieux vaut oublier les chimères
De l’éternité des sentiments
Chaque instant est moment suprême
Il faut le vivre intensément
Ceux qui sont là et que l’on aime
Demain peut-être seront, au vent
De la vie qui tourbillonne,
Emportés par le mouvement.
Un ouragan qui désarçonne
Un accident pour l’émotif
Un coup de foudre intempestif
Fait chavirer le frêle esquif

Tristes notions

Jeudi 15 mai 2014

Des cadenas
Et des alarmes
Des caméras
Et des gendarmes
Portes blindées
Et des vigiles
Des policiers
Partout en ville
Ah ! Attention
A vos bijoux
Aux extorsions
Et aux ripous
Codes partout
Et suspicion
De tous de tout
Tristes notions !

C’est peut-être bête…

Mardi 13 mai 2014

Elle tenait fiche d’enquête
Devant la porte de SFR
Je n’étais pas cible de sa quête
En tous cas je n’en avais pas l’air.
Elle avait tant de grâce
Que je désirai soudain
Lui murmurer à voix basse
Deux ou trois petits quatrains.
Elle sourit à m’écouter.
Bien qu’elle me paraissait jeunette
Elle fréquentait l’université.
Cela peut vous paraître bête
Mais je fus flatté
Que mes radotages, mes fadaises
Mes pauvres vers lui plaisent…

Qu’ils aillent se rhabiller!

Mardi 13 mai 2014

Pour eux souffrance
Est rédemptrice
N’ont pas voulu
Baisser les bras
Malgré le temps révolu
Du curatif tralala
Malgré tes douleurs
Atroces, horribles
N’ont pas eu le cœur
De te donner fin paisible :
De la morphine en quel honneur ?
Palliatifs quelle horreur !
Alors les tristes politiques
Qui disent que ça suffit
La seule loi Léonetti
Derrière leur comité éthique
Qu’ils aillent se rhabiller !
Qu’ils aillent se rhabiller !

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